De nombreuses personnes luttent contre les symptômes débilitants des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) et essaient diverses méthodes pour les soulager. Pourtant, elles négligent souvent un facteur clé pour rompre le cycle des MICI : le nerf vague.
Le nerf vague est le nerf principal du système nerveux parasympathique, qui régit l’état de « repos et digestion ». Lorsque le nerf vague est activé, le calme est rétabli, l’inflammation diminue et la digestion s’améliore. Cela crée un environnement propice à la guérison des MICI.
Les MICI et le nerf vague
Les MICI, qui comprennent la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse, se caractérisent par une inflammation excessive de l’intestin et des ulcères douloureux. Les médecins traitent généralement les MICI par une combinaison de médicaments inflammatoires, d’immunosuppresseurs, de modifications du régime alimentaire et d’interventions chirurgicales. Toutefois, dans certains milieux, l’attention s’est récemment portée sur le nerf vague.
L’inflammation peut perturber la muqueuse intestinale et les processus digestifs. Le nerf vague a des effets anti-inflammatoires. Lorsqu’il fonctionne de manière optimale, il crée un environnement plus favorable à la digestion, permettant à la muqueuse intestinale de rester intacte et saine. Cela signifie que l’organisme peut mieux absorber les nutriments et se protéger contre les problèmes liés à l’intestin, comme l’hyperperméabilité de l’intestin ou le syndrome du côlon irritable. D’un autre côté, une faible activité du nerf vague peut augmenter l’inflammation et perturber le fonctionnement de l’intestin, a déclaré à Epoch Times Nasha Winters, médecin naturopathe spécialisé dans la santé métabolique.
Des recherches menées sur un suivi de trois ans chez des patients atteints de colite ulcéreuse ont montré qu’une plus grande activité parasympathique (y compris vagale) pendant les poussées de la maladie est associée à une réduction de l’inflammation systémique. En outre, selon une petite étude prospective, les patients atteints de la maladie de Crohn présentent un tonus vagal – défini comme la fonction du nerf vague – plus faible que les personnes en bonne santé.
Dans cette étude prospective, des patients atteints d’une maladie de Crohn modérée à sévère, ne répondant pas aux médicaments biologiques (un type de médicament qui traite la maladie de Crohn), ont reçu une stimulation du nerf vague (SNV) pendant 16 semaines, suivie d’un entretien de 24 mois. Le traitement a considérablement amélioré les symptômes de la maladie de Crohn, réduit les marqueurs d’inflammation et amélioré la qualité de vie. Les taux de facteur de nécrose antitumorale et d’interféron-gamma – des protéines impliquées dans la réponse immunitaire et des marqueurs clés de l’inflammation – ont enregistré une réduction allant de 46 à 52 %.
En outre, les auteurs d’un essai pilote sur la SNV chez des patients atteints de la maladie de Crohn suggèrent que la SNV pourrait constituer une nouvelle approche thérapeutique pour les MICI en raison de la relation entre le nerf vague et l’axe intestin-cerveau.
Deux approches du mode de vie pour la SNV
Deux approches du mode de vie peuvent activer le nerf vague et améliorer les MICI : l’ajustement du régime alimentaire et la réduction du stress. Cependant, beaucoup se concentrent sur la première et ignorent la seconde. Chris Robert était l’un d’entre eux.
M. Robert, un coach en santé, a décidé d’entreprendre un processus pour guérir ses MICI de façon naturelle. Il a fait beaucoup de progrès en améliorant son alimentation, mais même si son régime était parfait, ses symptômes ne diminuaient que d’environ 50 %. C’est alors qu’il a compris qu’il devait également se concentrer sur la gestion de son niveau de stress. En effet, sa réaction au stress était dominante, ce qui supprimait l’activité vagale.
Il a commencé à méditer et à gérer son stress de manière plus proactive. En l’espace d’un mois, ses symptômes se sont encore atténués et il a pu arrêter les médicaments sans effets secondaires.
L’alimentation, première étape
La moitié des symptômes de M. Robert se sont atténués lorsqu’il a modifié son alimentation, une première étape cruciale dans la régulation de son système nerveux. Le nerf vague détecte l’inflammation et les métabolites microbiens (composés fabriqués par les microbes intestinaux lorsqu’ils décomposent les aliments). Lorsqu’il détecte ces changements dans l’intestin, le nerf vague déclenche une réponse qui contribue à réguler l’inflammation et à maintenir l’équilibre dans l’organisme. Cette activation peut influencer des processus comme la réponse immunitaire, la digestion et même la régulation de l’humeur.
En modifiant son alimentation, M. Robert a probablement réduit l’inflammation et amélioré l’équilibre microbien, ce qui a permis au nerf vague de réagir plus efficacement et de contribuer au soulagement des symptômes. Les aliments qui réduisent l’inflammation et favorisent la santé intestinale peuvent donc améliorer le tonus vagal.
Selon Robert, les aliments utiles comprennent les aliments riches en tryptophane qui aident à gérer l’inflammation et à stimuler la sérotonine (comme les épinards, les céréales, les fruits à coque, les bananes et la volaille) et les aliments riches en probiotiques et en prébiotiques (comme la choucroute, le kimchi et le yaourt non sucré) qui nourrissent le microbiome intestinal et travaillent en tandem avec le nerf vague.
Une alimentation anti-inflammatoire riche en aliments entiers et non transformés est essentielle, a ajouté Mme Winters. Elle a fait les suggestions suivantes :
• Les acides gras oméga-3 contenus dans les poissons gras, les graines de lin et les noix pour soutenir la santé nerveuse et réduire l’inflammation.
• Les polyphénols présents dans les baies, le thé vert et le curcuma, qui favorisent le tonus vagal et la santé intestinale.
• Les nutriments de guérison de l’intestin contenus dans le bouillon d’os, le collagène et l’aloe vera, qui aident à réparer la muqueuse intestinale et à réduire la charge inflammatoire.
D’un autre côté, éviter les déclencheurs d’inflammation comme les sucres raffinés, les aliments transformés et les additifs artificiels est tout aussi crucial pour soutenir la fonction vagale et gérer les MICI, a déclaré Mme Winters.
Les adaptogènes, substances naturelles comme les herbes ou les champignons qui aident le corps à gérer le stress et à rétablir l’équilibre, et le magnésium (d’origine alimentaire ou sous forme de supplément) peuvent également aider à réguler la réponse au stress et les niveaux de cortisol et favoriser la relaxation, a déclaré à Epoch Times le Dr Priyal Modi, praticien en santé intégrative et expert en travail respiratoire.
Gérer le stress
« La guérison de l’intestin commence par l’apaisement de l’esprit », a déclaré Mme Winters.
En devenant conscient de sa tension et de sa crispation, Chris Robert s’est rendu compte des dégâts causés par son anxiété. « J’ai toujours été une personne anxieuse, et ce stress chronique a fait des ravages dans mon corps », explique-t-il. Il a constaté la même chose chez plusieurs de ses clients atteints de MICI.
Au fil du temps, il a réussi à gérer son stress et à rétablir son tonus vagal à un niveau sain. Des pratiques comme la méditation, la respiration profonde et l’exposition au froid ont contribué à stimuler son nerf vague et à rétablir cet équilibre.
« Le stress chronique et les traumatismes émotionnels, en particulier pendant l’enfance, peuvent perturber le système nerveux et affecter le fonctionnement du nerf vague », explique le docteur Robert.
Lorsque le nerf vague ne fonctionne pas correctement, il peut nous laisser bloqué en mode « combat ou fuite » avec un tonus vagal réduit. Pour les personnes atteintes de MICI, cela peut se traduire par une inflammation plus importante et des symptômes plus graves.
Certaines pratiques peuvent calmer la réponse immunitaire et créer un environnement moins stressant dans lequel la guérison peut se produire. Mme Winters suggère les exercices suivants :
• La respiration diaphragmatique, ou respiration profonde qui engage le diaphragme.
• La visualisation guidée, une technique de relaxation qui consiste à se représenter mentalement des images ou des scénarios apaisants.
• La relaxation musculaire progressive, une technique au cours de laquelle on contracte puis on relâche différents groupes de muscles pour réduire le stress.
Je dis toujours : « Lorsque notre santé intestinale est florissante, nous le sommes aussi « , a déclaré Mme Winters. « Lorsque notre intestin est déséquilibré, notre cerveau l’est aussi, et vice-versa. Ils sont complètement interconnectés. Privilégier les aliments et les pratiques qui soutiennent à la fois l’intestin et l’esprit, c’est commencer à voir ce lien fonctionner comme il se doit. »
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