Une femme de 80 ans, souffrant de la maladie de Parkinson, a attendu plus de 7 heures aux urgences de l’hôpital de Jossigny (Seine-et-Marne), avant d’être prise en charge. Installée sur un brancard, sans boire ni manger, elle n’a pas pu être changée non plus. Traumatisée, cette dame est décédée quelques jours plus tard. La crise que vit le milieu hospitalier ne cesse de faire des victimes.
Le témoignage de la fille et du petit-fils de Marcelle est poignant. Marcelle, une octogénaire, est arrivée à l’hôpital de Jossigny vers 9 heures, ce jeudi 7 juillet, rapporte Le Parisien. Elle est restée 7 h 30, couchée sur un brancard, avant que les soignants ne puissent enfin s’occuper de son cas.
« Je suis stressée »
Carole, la fille de Marcelle, n’avait malheureusement pas pu accompagner sa mère aux urgences, ayant contracté le Covid. C’est son petit-fils, Edgar, qui était auprès d’elle durant ces longues heures d’attente aux urgences. Marcelle, qui résidait dans un Ehpad depuis deux mois, avait du sang dans la bouche ce 7 juillet, raison pour laquelle elle avait fini aux urgences. Si l’ambulance avait alors été rapide, le reste n’avait pas suivi.
La vieille dame, qui ne pouvait s’exprimer qu’en écrivant sur une ardoise, était également contrainte de se nourrir et de boire à l’aide d’une sonde gastrique. Au cours de ces longues heures, Marcelle avait mentionné avoir besoin d’être changée, admettant par ailleurs être stressée par cette attente interminable. Son petit-fils explique au Parisien qu’il ressentait alors le malaise grandissant de sa grand-mère.
« Excusez-moi, elle n’a pas mangé, ni bu depuis la veille, il faudrait la perfuser »
À un moment, Edgar a demandé aux soignants d’administrer à Marcelle son traitement, soulignant : « Normalement, on lui donne toutes les trois heures… Elle tremble beaucoup, là. » Il leur a également précisé : « Excusez-moi, elle n’a pas mangé, ni bu depuis la veille, il faudrait la perfuser. » Mais tout cela en vain. « À chaque fois, on me disait ‘d’accord, vous êtes les prochains sur la liste’ et quatre heures après, personne n’était venu nous voir », poursuit le jeune homme. À 16 h 30, l’octogénaire a enfin vu le médecin. On l’a donc emmenée faire une prise de sang et un électrocardiogramme. Lorsqu’à 18 heures, Edgar a quitté l’hôpital, sa grand-mère n’avait toujours pas eu de perfusion.
C’est seulement à 23 heures que Carole, inquiète, a été mise en contact avec un médecin. Il l’a informée que sa mère était déshydratée. Gardée durant la nuit à l’hôpital, Marcelle n’a été renvoyée à l’Ehpad que le lendemain matin, vers 11 heures, et surtout après « vingt-sept heures sans dormir ». Quand Carole a pu voir sa mère, elle l’a trouvée dans un très mauvais état de santé.
« J’ai envie de mourir »
Pour Carole, la situation de cet hôpital est catastrophique. Elle a toutefois souligné auprès du Parisien : « Je ne cible pas forcément ces urgences mais tout un système qui fait que rien ne va plus. C’est arrivé à maman mais ça peut vous arriver à moi et à vous. L’hôpital met en danger la vie des gens ! »
L’Ehpad avait indiqué à Carole qu’il faudrait du temps à sa mère pour récupérer de cet épisode traumatisant passé aux urgences. Mais Carole n’a pu alors que constater, impuissante, que sa mère d’ordinaire si combattive avait baissé les armes. Elle lui avait d’ailleurs écrit sur son ardoise : « Les infirmières étaient gentilles » et « j’ai envie de mourir ». Marcelle a effectivement quitté ce monde ce mercredi 13 juillet dans la soirée.
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