Dans ce département de la banlieue parisienne, plusieurs femmes venant d’avoir un bébé retournent dormir dans la rue avec leur nourrisson, faute de logements disponibles pour les accueillir. Une situation qui inquiètent les professionnels de santé du département.
C’est l’association Interlogement93, responsable de plateforme du 115 en Seine-Saint-Denis, qui a tiré la sonnette d’alarme : cet été, près de 54 familles venant d’avoir un bébé se sont retrouvées sans solution d’hébergement à la sortie de la maternité.
Selon France Bleu, 653 femmes enceintes ou ayant accouché ont été orientées vers le 115 par des maternités l’an dernier.
L’accès aux soins en question
Une situation qui inquiète les professionnels de santé du département tels que Stéphane Bounan, gynécologue et chef de service à la maternité de l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis :
« La politique du service est de ne pas laisser des patientes à la rue avec un nouveau-né, nous devons les garder dans nos murs en attendant de trouver une solution, souvent par le 115 », a expliqué le praticien aux journalistes de France Bleu.
« Malheureusement, nous sommes parfois contraints de refuser des transferts de patientes malades faute de lits », poursuit M. Bounan.
Seine-Saint-Denis. Cet été, 54 mères étaient à la rue avec leurs bébés https://t.co/lIyYjM8UdU pic.twitter.com/Xgvq85jMtb
— Ouest-France (@OuestFrance) 6 septembre 2018
« C’est toujours une inquiétude de voir une femme sortir de la maternité sans que l’on sache qu’elle a un abri fiable. L’accès aux soins minimaux ne peut pas être réalisé dans de bonnes conditions quand une femme est à la rue avec son nouveau-né », souligne le médecin.
Le gynécologue évoque un véritable « gâchis » et n’hésite pas à parler de « dévoiement » du rôle de l’hôpital :
« On a eu un record : une patiente qu’on a du garder une soixantaine de jours », a-t-il expliqué.
« Une situation ubuesque »
Face à la pénurie de lits disponibles, toutes les structures médicales ne réagissent pas de la même manière.
François Bulan, responsable de la plateforme d’hébergement de l’association Interlogement93, a confié que 2 femmes venant de sortir de la maternité avaient dû dormir dans la rue avec leurs bébés, respectivement âgés de 3 semaines et de 4 mois, le 29 août dernier :
« Les maternités ne le font vraiment pas de gaieté de cœur : leurs lits sont complètement saturés et elles ne peuvent plus accueillir des femmes qui doivent accoucher », a-t-il expliqué sur les ondes de France Bleu.
« C’est une situation ubuesque où l’on remet des nourrissons sur le trottoir avec des risques sanitaires évidents, pour pouvoir accueillir des femmes qui ont atteint le moment de la naissance », conclut François Bulan.
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