Une jeune femme de 24 ans affirme avoir été victime d’une intoxication alimentaire après l’ingestion d’un morceau de brownie acheté dans une enseigne appartenant à une célèbre chaîne de restauration rapide américaine.
Ce mardi, une cliente de l’enseigne de restauration rapide McDonald’s d’Aulnay-sous-Bois a déposé plainte contre l’établissement pour « mise en danger d’autrui, risque immédiat de mort ou d’infirmité par violation manifestement délibérée d’une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence ».
Âgée de 24 ans, Safia affirme en effet qu’elle a été victime d’une intoxication alimentaire après avoir ingéré un morceau de brownie servi par la chaîne.
« Je ne vais jamais au McDo. Mais ce jour-là, une amie voulait boire un café, on a décidé d’aller à celui du centre commercial O’Parinor », a expliqué la jeune femme dans les colonnes du Parisien.
« J’ai croqué et immédiatement senti un goût de javel. J’ai dit à mon amie : ‘Ils abusent de faire le ménage juste à côté, ça sent trop fort !’ »
Mais la personne qui l’accompagne ne remarque rien. « C’est mon brownie qui avait goût de javel ! » assure Safia.
L’élève avocat recrache le morceau de brownie dans un mouchoir qu’elle rapporte, avec le reste du gâteau auquel elle n’a pas touché, au responsable de l’établissement.
« Ils m’ont donné de l’eau, se sont excusés, et ont pris mon numéro qu’ils ont transmis au service consommateur de McDonald’s », poursuit Safia.
Peu de temps après, la jeune femme commence à se sentir mal : « Je suis allée aux urgences. J’avais des nausées, la gorge qui brûle, une réaction allergique sur le torse et le cou. »
Elle affirme qu’elle souffre encore de « remontées acides » et doit retourner consulter un médecin le 5 décembre.
Les restes du brownie ont été jetés
Safia a également rappelé l’enseigne McDonald’s du centre commercial d’Aulnay-sous-Bois pour demander à ce que le brownie incriminé fasse l’objet d’analyses.
« Le responsable m’a dit qu’il avait été jeté », s’agace la jeune femme qui estime qu’il s’agit là d’un cas patent de « destruction de preuve ».
Malgré la disparition du gâteau, Safia ne compte pas en rester là pour autant. « Si ce brownie avait été servi à un enfant, quelles auraient été les conséquences ? » s’inquiète-t-elle.
Si la police a bien enregistré sa plainte, les agents se montrent pour le moins réservés quant aux éventuelles suites judiciaires.
« Ça va être très compliqué d’enquêter sur un brownie… qui n’existe plus, tout comme de faire le lien entre ce brownie et les symptômes », confie une source policière.
D’après le certificat médical établit à la suite de sa consultation aux urgences, Safia a déclaré souffrir de « remontées acides », d’un « mal de gorge » ainsi que de « douleurs abdominales ».
« C’est elle qui établit un lien de causalité entre ce gâteau et ces douleurs, et […] il aurait fallu un lien immédiat de causalité, comme un appel aux pompiers juste après avoir consommé le produit », observe la même source policière.
« Là, il s’est passé une journée entre le moment où elle a ingéré le gâteau et celui où elle a porté plainte, et il s’en passera encore entre la plainte et son examen médical à l’unité médico-judiciaire de l’hôpital Jean-Verdier ! » ajoute-t-elle.
Selon cette source proche du dossier, il s’avère ainsi « peu probable qu’une enquête poussée ait lieu dans l’établissement, puisque aucune autre plainte n’a été déposée ces derniers jours pour les mêmes faits ».
Le gérant de l’enseigne McDonald’s d’Aulnay-sous-Bois devrait en revanche être convoqué par la police afin de s’expliquer.
L’enseigne exprime toute sa « compassion » à la jeune femme
Pour maître Nacéra Belkacem, dont le cabinet accueille Safia pendant ses études d’avocat, la police disposerait pourtant des éléments suffisants. Si la plainte est classée, Me Belkacem assure d’ailleurs qu’elle n’hésitera pas à saisir « un juge d’instruction ».
« Il y a un certificat médical, délivré par un médecin juste après l’ingestion du brownie. Et Safia était accompagnée d’un témoin au moment des faits, sans compter les images de vidéosurveillance », souligne l’avocate.
Contactée par les journalistes du Parisien le 4 décembre, la direction de l’enseigne McDonald’s du centre commercial O’Parinor assure prendre « avec le plus grand sérieux les éléments rapportés » et exprime toute sa « compassion à cette cliente ».
Selon la direction, « le restaurant diligente, en ce moment même, une enquête interne au niveau du restaurant et auprès de son fournisseur pour faire la lumière sur les circonstances de la préparation de cette commande et la traçabilité du produit ».
Et l’établissement de rappeler que « la sécurité alimentaire est sa priorité absolue et à ce titre, de très nombreux audits et contrôles sont appliqués tout au long de la préparation de nos menus, tant chez nos fournisseurs qu’au sein de l’établissement pour apporter les meilleures garanties ».
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