Les pompes funèbres et la mairie de Neuilly-Plaisance ont refusé qu’une femme décédée à l’âge de 86 ans soit enterrée dans le caveau familial de trois place où reposent déjà son fils et son mari.
Dans la nuit du samedi 4 au dimanche 5 janvier, Anne Vedovati, 91 ans, perdait sa sœur Germaine. « La petite troisième », confie Anne Vedovati, avant de préciser aux journalistes du Parisien que sa sœur souffrait de la maladie de Parkison depuis plusieurs années.
Anne Vedovati souhaitait que Germaine puisse être enterrée dans le caveau familial où reposent déjà le fils et le mari de la défunte. Une demande pourtant refusée par les pompes funèbres et la mairie de Neuilly-Plaisance.
Si le caveau de trois places a bien été acquis par le mari de Germaine en 1993, au moment du décès du fils du couple, elle ne fait toutefois pas partie des ayants droits renseignés dans l’acte administratif.
« À la mairie, ils nous ont dit que si son nom ne figurait par sur le contrat de concession, on ne pouvait pas l’enterrer avec son mari et son fils », explique une petite-nièce de la défunte.
« Elle a eu une vie très difficile. Elle a perdu son fils alors qu’il n’avait que 39 ans, ensuite son mari, et puis elle a été terrassée par Parkinson. Elle mérite de reposer en paix », soulignent les proches de Germaine.
« Je n’en dors plus la nuit », abonde Anne Vedovati. « Savoir que son corps est encore au funérarium alors qu’elle devrait être enterrée, ça me rend malade. »
Une solution relativement onéreuse
Soucieuse de régler la situation au plus vite, la famille de Germaine s’est résolue à accepter la seule solution proposée par la mairie de Neuilly-Plaisance : acheter un autre caveau de trois places, puis exhumer les dépouilles du fils et du mari de la défunte pour les inhumer à ses côtés dans la nouvelle sépulture.
« C’est inhumain ! C’est terrible… Germaine n’aurait jamais accepté qu’on touche aux corps d’Alfred et de Marc », soupire Anne Vedovati.
Seine-Saint-Denis : une famille obligée d’exhumer un père et son fils pour enterrer la mère avec eux #SeineSaintDenis https://t.co/oYBqYfok9K
— Le Parisien | 93 (@LeParisien_93) January 9, 2020
En plus du coût de la nouvelle concession funéraire, la famille doit également régler d’autres frais tels que « le placement des corps du mari et du fils dans des reliquaires, l’installation d’un nouveau caveau, la construction d’une semelle en béton », indique Le Parisien.
« En tout, une enveloppe de 5784 euros qui s’ajoute aux frais funéraires », précise le quotidien.
La mairie nocéenne reste inflexible
Si plusieurs membres de la famille ont tenté de plaider leur cause auprès de la municipalité, celle-ci s’est montrée inflexible.
« Toutes les quatre, on est nées ici, on a grandi ici et on n’est même pas reçues par le maire ! On a l’impression d’être face à un mur », regrette Anne Vedovati.
Contacté par les journalistes du Parisien, Christian Demuynck, le maire (LR) de Neuilly-Plaisance, a fait part de son impuissance : « C’est un acte administratif. La concession est exclusive et je ne peux rien faire contre cela. Si j’autorise l’inhumation dans le caveau, je suis hors-la-loi. »
« C’est vrai qu’on a signé une concession de trois places, alors que dans le document officiel il ne désigne que son fils. Ce n’est pas logique, mais malheureusement c’est ce qui a été fait à l’époque », ajoute l’édile – qui a lui-même signé l’acte de concession octroyé au mari de Germaine en 1993, date à laquelle il était déjà à la tête de la mairie nocéenne.
Propriétaire de la concession, le mari de Germaine Vedovati avait néanmoins pu être enterré dans le caveau en 2000, et ce, malgré le fait que son nom ne figurait pas non plus dans l’acte signé par le maire.
Si Christian Demuynck a bel et bien signifié qu’aucune dérogation ne serait accordée cette fois-ci, il a cependant accepté de recevoir la famille de Germaine Vedovati ce samedi.
Selon Le Parisien, les corps d’Alfred et de Marc Vedovati doivent être exhumés dans la matinée du mardi 16 janvier. L’inhumation de Germaine aura lieu dans l’après-midi.
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