À Neuilly-Plaisance (Seine-Saint-Denis) ce jeudi, une jeune fille est restée bloquée plusieurs heures dans l’ascenseur d’un logement HLM qui venait de chuter de plusieurs étages. Si elle n’a pas été blessée physiquement, cet incident l’a laissée en état de choc. La mairie pointe la responsabilité du bailleur.
Dans un logement HLM de ce quartier des Renouillères à Neuilly-Plaisance, un ascenseur a soudainement chuté de neuf étages ce jeudi 13 février, alors qu’une adolescente âgée d’une quinzaine d’années se trouvait à l’intérieur. Cette dernière a dû patienter près de trois heures avant d’être libérée.
« Je commençais à stresser »
Sanabel a expliqué à France 3 Paris Île-de-France que l’incident s’est produit alors qu’elle rentrait du lycée et avait pris l’ascenseur pour se rendre à son logement, situé au dixième étage. « J’ai ressenti une première secousse qui m’a fait tomber. Une seconde est arrivée ensuite puis l’ascenseur s’est bloqué », a-t-elle détaillé.
La lycéenne a bien tenté d’appuyer sur le bouton d’alerte à plusieurs reprises, en vain. Elle a également alerté sa maman mais son téléphone n’avait ensuite plus de batterie. Lors de la deuxième secousse de l’ascenseur, Sanabel a commencé à avoir des maux de dos. Voyant les minutes s’égrener et constatant que personne n’intervenait, l’adolescente s’est mise à stresser au point d’en perdre la notion du temps.
« À l’extérieur, j’entendais des gens dire que j’étais bloquée depuis une heure et demie alors que j’avais l’impression que cela faisait 20 minutes », a-t-elle souligné, précisant que le réparateur est finalement arrivé après les pompiers, qui eux sont intervenus pour l’extraire de ce mauvais pas au bout de trois heures.
« J’ai eu très peur car je pensais qu’à tout moment l’ascenseur pouvait à nouveau secouer », a-t-elle poursuivi, précisant qu’à ce moment-là, elle ne savait pas à quel étage elle se trouvait et craignait de se faire très mal si l’appareil tombait plus bas.
La mairie dénonce des problèmes récurrents
Cet incident s’inscrit dans un contexte de tensions entre les locataires et le bailleur de ce HLM, à savoir la société Batigère. Car ce n’est pas la première fois que des pannes ou autres problèmes surviennent, la cabine du HLM des Renouillères ayant d’ailleurs été réparée une semaine avant cet incident.
Dans un communiqué, la mairie de Neuilly-Plaisance a pointé du doigt le bailleur, dénonçant « l’état d’obsolescence des ascenseurs sur le quartier, l’absence de maintenance préventive et surtout l’absence totale de réactivité du bailleur à chaque nouvelle panne ».
Affirmant que « Batigère a été capable de laisser les locataires sans eau chaude ou chauffage durant des jours voire des semaines cet hiver, tout comme il laisse les nuisibles proliférer dans les caves ou espaces verts », le communiqué a également signifié : « La santé et la sécurité des locataires sont en jeu, Batigère doit prendre ses responsabilités et agir. »
Un « dysfonctionnement » et non pas une chute de l’ascenseur
« La ville multiplie les démarches et fait pression sur Batigère pour que cette société assume correctement ses obligations de bailleur », s’est quant à lui agacé Philippe Aubry, le collaborateur de cabinet à la mairie de Neuilly-Plaisance, ainsi que le relate Actu.fr.
De son côté, le bailleur s’est défendu, assurant qu’il ne s’agit pas d’une chute mais d’une « situation de dysfonctionnement, lors duquel l’ascenseur redescend au niveau le plus bas pour se réinitialiser ». Concernant la « réactivité » des interventions, le bailleur a signifié qu’un point serait fait prochainement avec le nouveau prestataire. En outre, il promet de mettre en place une cellule psychologique pour la jeune fille victime de l’incident ce jeudi.
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