Des rumeurs de luttes de pouvoir au sommet du Parti communiste chinois (PCC) continuent de faire surface, avec des signes d’une intensité croissante, plaçant le dirigeant du PCC, Xi Jinping, au milieu de plusieurs crises politiques.
Selon Yuan Hongbing, éminent dissident chinois vivant en Australie et ancien professeur de droit à l’université de Pékin, des personnes à l’intérieur du Parti lui ont confié que trois crises majeures menaçaient actuellement Xi Jinping : la montée des « organisations grises » au niveau local, l’union des factions rivales du PCC pour s’opposer à lui et la purge des personnalités clés du cercle restreint de l’armée.
Augmentation du nombre d’organisations grises locales
M. Yuan a cité un document interne du début du mois d’avril, publié par le ministère chinois de la Sécurité publique (MSP) à l’intention des cadres des niveaux provincial et ministériel.
Le document indique qu’au premier trimestre 2025, la participation à des « organisations grises » – groupes civiques informels tels que les associations d’anciens élèves, les clubs d’anciens combattants et les groupes d’entraide pour les travailleurs migrants – a fortement augmenté en Chine, suscitant une vigilance accrue du ministère.
Sur la base de ce document, le MSP a souligné que les membres de ces groupes ont, lors de rassemblements, constamment exprimé leur mécontentement à l’égard de la société chinoise et de la gouvernance politique du pays.
Le document prévient également que si la guerre tarifaire entre les États-Unis et la Chine s’intensifie et que l’économie chinoise continue de décliner, ces organisations grises « pourraient très probablement se transformer en groupes politiques qui représenteraient une menace importante pour la stabilité sociale ».

Les factions anti-Xi Jinping unissent leurs forces
Au-delà des préoccupations croissantes au niveau sociétal, Xi Jinping est également confronté à des défis croissants venant de deux factions concurrentes au sein du PCC. Ces deux principales factions d’opposition, longtemps en désaccord sur le plan idéologique, ont trouvé un rare terrain d’entente dans leur opposition à la faction de Xi et à son orientation politique actuelle.
La faction des « Princes », dirigée par Deng Pufang, le fils de l’ancien dirigeant du PCC Deng Xiaoping, et Chen Yuan, le fils de l’ancien vice-premier ministre Chen Yun, appelle à un retour aux politiques de réforme et d’ouverture de Deng Xiaoping, a expliqué Yuan Hongbing à Epoch Times.
Ils estiment que Xi Jinping s’est éloigné de la stratégie de Deng Xiaoping, qui consistait à « cacher nos capacités et à attendre notre heure » dans les affaires étrangères, ce qui a contribué aux problèmes économiques et diplomatiques. La faction critique vivement les politiques menées sous la direction du leader actuel et s’efforce activement d’inverser la tendance politique actuelle.
De l’autre côté, on trouve la faction maoïste d’ultragauche, qui continue d’opérer par l’intermédiaire de groupes légalement autorisés tels que l’« Association du chant rouge » et l’« Association de recherche sur la pensée de Mao Zedong ». Cette faction prône un retour à la Révolution culturelle et dénonce Xi Jinping pour avoir « capitulé devant l’impérialisme », ce qui, selon elle, a conduit à la situation difficile actuelle du régime.
M. Yuan a souligné que, bien que les deux factions soient idéologiquement incompatibles, elles ont néanmoins formé une sorte d’« alliance stratégique » fondée sur leur rejet commun des politiques menées actuellement par Xi Jinping.
Selon ses sources, les deux factions préparent séparément des documents politiques majeurs, qui devraient être officiellement publiés avant 2026. Leur objectif est d’empêcher le leader communiste d’obtenir un nouveau mandat lors du 21e congrès du Parti en 2027 et de prendre le contrôle de l’orientation de la politique du Parti.

Les observateurs chinois ont noté que l’histoire du PCC est marquée par des cycles récurrents de luttes de pouvoir internes, chaque dirigeant cherchant à neutraliser ses rivaux et à consolider son contrôle – une approche qui se reflète à la fois dans le leadership de Xi Jinping et dans ses adversaires du PCC.
« Même si les Princes et la [faction] d’ultragauche ciblent Xi, ce n’est pas pour s’opposer à la dictature ou avancer vers la démocratie – c’est seulement pour récupérer leur propre pouvoir marginalisé. Même s’ils arrivent au pouvoir – tant que le système communiste autoritaire restera inchangé – la Chine ne s’améliorera pas », a assuré à Epoch Times, Wayne Zheng, représentant de la Fédération pour une Chine démocratique, établi à Sydney.
« Sous la surveillance et le contrôle étroits de Xi sur l’ensemble de la société, les princes et l’ultragauche pourront difficilement faire quoi que ce soit. La faction qui arrivera au pouvoir, même si elle semble être une réformatrice, ne pourra pas guérir la Chine de ses maux. Il n’y a qu’un seul vrai remède pour la Chine : la démocratie constitutionnelle. »
Weijie Chen, président de la section new-yorkaise de l’Alliance chinoise pour la démocratie et les droits de l’homme, est du même avis.
« Après la fin du PCC, notre gouvernement intérimaire devra redonner le droit de vote au peuple chinois. Chaque citoyen chinois doit avoir le droit de voter et chaque citoyen doit avoir le droit de se présenter aux élections. Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons devenir un pays véritablement libre, démocratique et constitutionnel rejetant la dictature d’un parti unique », a affirmé M. Chen à Epoch Times.
« Nous pouvons nous inspirer du système américain, en particulier de sa constitution et de la séparation des pouvoirs. Je pense que, parmi les systèmes existant aujourd’hui dans le monde, le modèle des États-Unis – même s’il n’est pas parfait – est actuellement le plus approprié pour que nous, Chinois, puissions progressivement nous en inspirer. »

Le « triangle de fer » militaire de Xi Jinping s’effondre
Le changement le plus stupéfiant qui menace Xi Jinping s’est produit au sein de l’armée du PCC.
He Weidong, numéro 3 de l’armée chinoise et vice-président de la Commission militaire centrale (CMC), n’a fait aucune apparition publique depuis la session de clôture du Congrès national du peuple, le 11 mars.
Miao Hua, ancien chef du département du travail politique de la CMC et principal stratège de Xi pour les questions de personnel militaire, a fait l’objet d’une enquête en novembre 2024. Les autorités n’ont pas encore annoncé publiquement de nouveaux développements concernant son cas.
M. He, M. Miao et Zhong Shaojun, le principal conseiller de Xi Jinping, étaient autrefois considérés comme le « triangle de fer » du cercle intérieur militaire du leader communiste. Aujourd’hui, tous les trois font l’objet d’une enquête ou ont été mis sur la touche, ce qui porte un coup sérieux à son pouvoir au sein de l’armée.

Cai Shenkun, un observateur de la Chine, a également noté dans un post sur X que la campagne militaire anti-corruption s’est déroulée en deux phases distinctes : alors que la première vague après les Deux Sessions de 2023 visait Zhang Youxia, le premier vice-président de la CMC, les enquêtes depuis avril se sont concentrées presque exclusivement sur le cercle rapproché de Xi Jinping.
« En avril 2024, la situation s’est complètement inversée : les personnes qui font aujourd’hui l’objet d’une enquête sont toutes des alliés proches de Xi Jinping », a écrit M. Cai.
« Premièrement, le principal conseiller de Xi, Zhong Shaojun, a été réaffecté en avril 2024 au poste de commissaire politique à l’Université de la défense nationale, ce qui l’a privé de tout pouvoir réel. Deuxièmement, Miao Hua, le principal stratège de Xi au sein de l’armée, fait l’objet d’une enquête. Troisièmement, le vice-président de la CMC, He Weidong, est incontestablement en grande difficulté – même si aucun problème majeur n’est constaté – et il est très peu probable qu’il retrouve son ancien poste. »
« Ces trois individus, autrefois considérés comme le ‘triangle de fer’ de la structure du pouvoir militaire de Xi, ont été soit mis à l’écart, soit soumis à un examen minutieux. La vague de purges qui balaie l’armée vise donc directement à réduire la base du pouvoir de Xi au sein des forces armées. »

Selon les sources de M. Yuan, M. Miao a souffert d’une dépression nerveuse le premier jour de sa détention et de son interrogatoire. Il n’aurait pas dormi du tout et aurait avoué frénétiquement divers délits tout au long de la nuit, impliquant initialement plus de 80 militaires dans des manquements professionnels.
Avec la coopération de trois des secrétaires de Xi Jinping, le nombre de personnes nommées a finalement dépassé 1300 officiers, dont près d’une centaine de généraux et de généraux de corps d’armée, qui ont pour la plupart été directement promus par le leader communiste ou ses proches alliés.
M. Yuan a ajouté qu’après avoir entendu le contenu des révélations de M. Miao, les cheveux de Xi Jinping seraient devenus blancs pendant la nuit, signe dramatique de la compromission profonde et inattendue de sa base de pouvoir au sein de l’armée.
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