Sept militants d’ultragauche viennent d’être condamnés à des peines de prison, pour association de malfaiteurs terroristes. Les peines allant de deux ans de prison avec sursis à cinq ans, dont trente mois avec sursis probatoire, ont été prononcées vendredi par le tribunal correctionnel de Paris.
La peine la plus lourde, de deux ans et demi d’emprisonnement ferme, a été infligée à Florian D. qui avait combattu en 2017 auprès des Kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) au Rojava (nord-est de la Syrie) contre le groupe jihadiste État islamique. Les six autres prévenus ont été condamnés à des peines de deux ans avec sursis simple à quatre ans dont 25 mois de sursis probatoire. Tous ont une interdiction de se contacter ainsi qu’une interdiction de détenir une arme pendant 10 ans.
« Le but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation et la terreur » est « caractérisé par la volonté exprimée à plusieurs reprises (…) de porter atteinte à l’intégrité de policiers, de s’emparer d’armes », ou encore d’« organiser une milice armée », a déclaré la présidente au début de la lecture de la décision, avant que celle-ci ne soit interrompue, au bout de 20 minutes, par des manifestations de mécontentement dans la salle.
La magistrate a alors ordonné l’évacuation de la salle. « Terroristes, c’est vous les terroristes ! », ont lancé certains.
Les sept prévenus, six hommes et une femme, ont comparu du 3 au 27 octobre, accusés d’avoir voulu s’en prendre à des policiers ou des militaires, ce qu’ils ont nié pendant les débats. À l’origine de l’affaire figure un rapport du renseignement intérieur sur un projet d’action violente fomenté par des militants d’ultragauche, et notamment par Florian D., rentré de la zone irako-syrienne en janvier 2018.
Des produits servant à la fabrication d’explosifs et d’armes
Après plusieurs mois de surveillance et d’écoutes, les suspects sont arrêtés le 8 décembre 2020 en divers endroits de France et mis en examen. Lors des perquisitions, les forces de l’ordre ont trouvé des produits servant à fabriquer des explosifs et des armes.
Pour l’accusation, les prévenus se sont livrés à des « entraînements de progression tactique et de tir » et ont fabriqué et testé des explosifs en vue de s’en prendre à des policiers ou des militaires. Reconnaissant avoir fait des essais d’explosifs et quelques parties d’airsoft, les prévenus ont raconté des séances « ludiques », menées notamment pendant le confinement, sans aucune intention malveillante.
Dans sa décision, le tribunal correctionnel a reconnu qu’« aucun projet abouti » n’avait été déterminé par les enquêteurs, mais qu’« une association » entre les prévenus existait bel et bien et qu’ils ne pouvaient ignorer les intentions de Florian D., « figure centrale » du dossier.
Avant cette affaire, la dernière saisine connue de la justice antiterroriste pour des faits liés à l’ultragauche remonte à l’affaire de Tarnac (Corrèze) en 2008, pour des soupçons de sabotage de lignes TGV.
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