Sept points à retenir de la première conférence de presse post-électorale de Donald Trump

Le président élu a déclaré qu'il pensait qu'établir la paix entre la Russie et l'Ukraine serait une tâche plus difficile que la paix entre Israël et le Hamas

Par Jacob Burg
17 décembre 2024 21:22 Mis à jour: 17 décembre 2024 22:37

Le président élu des États-Unis Donald Trump a tenu le 16 décembre sa première conférence de presse après avoir remporté l’élection présidentielle de 2024, abordant une série de sujets allant de la guerre entre la Russie et l’Ukraine à ses réflexions sur les récentes observations de drones dans le nord-est du pays.

Les remarques de Donald Trump ont porté sur les projets de réévaluation des vaccins pour enfants par le ministère américain de la Santé et des Services sociaux (HHS : U.S. Department of Health and Human Services), les chances que le gouverneur de Floride Ron DeSantis nomme Lara Trump pour occuper le siège du sénateur Marco Rubio (Parti républicain de Floride) l’année prochaine, la politique étrangère des États-Unis, une grâce potentielle pour le maire de New York, Eric Adams, qui a été inculpé, et le mur frontalier.

Voici sept points à retenir de la conférence de presse organisée à Mar-a-Lago, la propriété de M. Trump à Palm Beach, en Floride.

Robert F. Kennedy Jr., le candidat du président élu américain Donald Trump pour le poste de prochain secrétaire à la Santé et aux Services sociaux, arrive pour rencontrer les sénateurs américains sur Capitol Hill à Washington, le 16 décembre 2024. (Photo by SAUL LOEB/AFP via Getty Images)

M. Kennedy va établir un rapport sur les vaccins

Donald Trump a déclaré avoir dîné récemment avec son candidat à la tête du HHS, Robert F. Kennedy Jr, et les dirigeants de Pfizer et Eli Lilly, deux grandes sociétés pharmaceutiques. Il a déclaré que le groupe « se pencherait sur l’autisme […] [et] s’informerait à ce sujet » parce qu’il est préoccupé par l’augmentation du nombre de diagnostics. Après la rétractation de l’article initial qui prétendait établir un lien entre les vaccins et cette pathlologie, les recherches ultérieures ont à plusieurs reprises démontré l’absence de lien entre les vaccins et l’autisme.

À la question de savoir si M. Kennedy envisageait de révoquer des vaccins, l’ancien démocrate ayant critiqué par le passé les vaccins destinés à la petite enfance, établissant un lien entre certains d’entre eux et l’augmentation des taux d’autisme chez les enfants et les adultes, Donald Trump a répondu qu’il ne souhaitait pas que M. Kennedy révoque un quelconque vaccin.

Au lieu de cela, il « reviendrait avec un rapport sur ce qu’il pense », a-t-il poursuivi. Ce rapport aurait deux objectifs : réaliser des économies et entamer des « discussions très sérieuses », comme la limitation des pesticides dans les vaccins.

« Je pense que [M. Kennedy] sera beaucoup moins radical qu’on ne le pense. Je pense qu’il a l’esprit très ouvert. Nous allons faire baisser les coûts des médicaments à des niveaux que personne n’a jamais vus auparavant. »

Donald Trump a dit qu’il croyait beaucoup au vaccin contre la polio et qu’il n’aimait pas que les écoles imposent des vaccins aux enfants, les comparant aux obligations vaccinales du Covid-19.

Un document publié par les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) indique que l’obligation d’administrer des vaccins tels que le vaccin antipoliomyélitique pour les enfants est nécessaire pour assurer une prévention et un contrôle adéquats de la maladie.

La coprésidente du Comité national républicain américain, Lara Trump, prononce un discours lors de la Conférence d’action politique conservatrice à Buenos Aires, le 4 décembre 2024. (JUAN MABROMATA/AFP via Getty Images)

Siège au Sénat de Floride à l’étude

Lorsqu’on lui a demandé s’il s’attendait à ce que M. DeSantis nomme sa belle-fille, Lara Trump, pour occuper le siège bientôt vacant de M. Rubio au Sénat de Floride, M. Trump a répondu qu’il ne s’attendait « probablement » pas à ce que le gouverneur la choisisse, s’excluant ainsi du processus de décision.

« Ron fait du bon travail. C’est son choix, ça n’a rien à voir avec moi », a affirmé Donald Trump. « Ron va devoir prendre cette décision et il prendra la bonne. »

Selon certaines informations, M. DeSantis envisage plusieurs candidats potentiels pour le poste, notamment sa lieutenante-gouverneure Jeanette Núñez, la procureure générale de Floride Ashley Moody et l’ancien président de la Chambre des représentants de Floride José Oliva. Il a récemment annoncé qu’il était en train d’examiner et d’interviewer des candidats et que le processus officiel de confirmation de M. Rubio au poste de secrétaire d’État potentiel interviendrait après l’investiture de Donald Trump.

Toutefois, de nombreux partisans de M. Trump sur les médias sociaux ont activement fait campagne pour que M. DeSantis nomme Lara Trump. M. Trump envisagerait également de nommer Ron DeSantis à la tête du Pentagone au cas où son actuel candidat au poste de secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, échouerait dans sa procédure de confirmation au Sénat.

Observation de drones

Face à la récente vague d’observations de drones dans l’espace aérien d’États tels que le New Jersey, New York, le Maryland et la Pennsylvanie, M. Trump a commenté la réaction du public après que plusieurs agences gouvernementales ont suggéré samedi que les signalements pouvaient s’expliquer par une combinaison d’observations d’avions traditionnels mal identifiés et d’observations d’opérateurs de drones privés.

« Le gouvernement sait ce qui se passe », a assuré Donald Trump. « Nos militaires savent d’où ils ont décollé. Si c’est un garage, ils peuvent aller directement dans ce garage. »

Concernant les rapports sur les objets aériens et toute observation dans le ciel, M. Trump a déclaré qu’il pensait que le gouvernement « savait d’où ils venaient et où ils allaient ».

« Pour une raison ou une autre, ils ne veulent pas faire de commentaires. Et je pense qu’ils feraient mieux de dire ce qu’il en est : ‘Nos militaires le savent et notre président le sait’ », a poursuivi Trump. « Pour une raison ou une autre, ils veulent tenir les gens en haleine. »

Le président élu a déclaré qu’il ne pouvait pas imaginer que les objets signalés provenaient d’un ennemi étranger et a exhorté le gouvernement à être honnête avec le public, rappelant les récentes observations au-dessus de son club de golf à Bedminster, dans le New Jersey.

Sur cette photo d’archives prise le 28 juin 2019, le président chinois Xi Jinping (à dr.) serre la main du président américain Donald Trump avant une réunion bilatérale en marge du sommet du G20 à Osaka.(BRENDAN SMIALOWSKI/AFP via Getty Images)

Entretiens avec Xi et Netanyahou

Interrogé sur sa réaction aux informations diffusées par les médias concernant la faible probabilité que Xi Jinping, le chef du régime communiste chinois, assiste à son investiture en janvier, M. Trump a répondu qu’il ne savait pas si Xi serait présent, car les deux hommes « n’en ont pas vraiment parlé […] » et que l’invitation était quelque chose « dont nous avons à peine discuté ».

« La Chine et les États-Unis peuvent, ensemble, résoudre tous les problèmes du monde, si l’on y réfléchit bien. C’est donc très important », a-t-il ajouté. « C’est une personne extraordinaire. »

Donald Trump a confirmé qu’il s’était récemment entretenu avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, décrivant leurs entretiens comme une « très bonne conversation ».

« Les vraies conversations commenceront le 20 [janvier]… Je pense que nous serons dans une bonne position au Moyen-Orient. »

M. Trump a réitéré son avertissement selon lequel sans le retour des otages avant son investiture, « l’enfer se déchaînera, et de manière très violente ».

Le président français Emmanuel Macron entouré du président élu américain Donald Trump et du président ukrainien Volodymyr Zelensky après une réunion au palais présidentiel de l’Élysée à Paris, le 7 décembre 2024. (MAGALI COHEN/Hans Lucas/AFP via Getty Images)

La paix entre la Russie et l’Ukraine sera plus difficile à établir qu’au Proche-Orient

Pour Donald Trump, la paix entre la Russie et l’Ukraine sera plus difficile à établir que la paix entre Israël et le Hamas.

M. Trump a déclaré qu’il n’aurait pas donné à l’Ukraine l’autorisation de tirer des missiles à longue portée de fabrication américaine sur le territoire russe, ajoutant que le président ukrainien Volodymyr Zelensky devait « conclure un accord ».

« La situation entre la Russie et l’Ukraine me semble plus difficile », a-t-il avoué. « Je ne pense pas qu’ils auraient dû autoriser des tirs de missiles à 320 km à l’intérieur de la Russie ».

L’autorisation de tirer des missiles, accordée par le président Joe Biden, a incité la Russie à faire venir des soldats de Corée du Nord pour combattre l’Ukraine.

« Trop de gens se font tuer », a insisté M. Trump, imputant à la forte inflation l’invasion russe sur son voisin méridional.

Le maire de New York, Eric Adams, s’exprime lors d’une conférence de presse à l’hôtel de ville le 12 décembre 2024 à New York. (Michael M. Santiago/Getty Images)

Grâce éventuelle pour le maire de New York

Donald Trump a également commenté une éventuelle grâce pour le maire de New York, Eric Adams, qui a été inculpé en septembre de charges criminelles résultant d’une enquête fédérale pour corruption.

M. Trump a révélé qu’il ne connaissait pas tous les faits relatifs à l’affaire Adams, mais qu’il examinerait certainement la possibilité d’accorder une grâce au maire.

« Je pense qu’il a été traité de manière assez injuste », a-t-il souligné. Les allégations contre Adams incluent le fait d’avoir accepté des vols internationaux à prix réduit de compagnies comme Turkish Airlines, ce que M. Trump a comparé à des journalistes prenant eux-mêmes des billets d’avion surclassés.

« Cela ressemble, vous savez, à un surclassement dans un avion il y a de nombreuses années – je sais que probablement tout le monde ici a été surclassé. Ils voient que vous êtes des stars, ils disent ‘Je veux surclasser cette personne de NBC’, et cela signifierait que vous passerez le reste de votre vie en prison », a ajouté Donald Trump.

L’acte d’accusation de M. Adams allègue que le maire a fourni à des ressortissants étrangers « un traitement de faveur en échange d’avantages illicites qu’il a reçus ».

M. Adams a plaidé non coupable des accusations portées contre lui.

En septembre, M. Trump a déclaré qu’il considérait M. Adams comme un homme honnête, et le maire a ensuite fait savoir qu’il essaierait de travailler avec lui pendant son second mandat.

Le site de construction en cours du mur frontalier parrainé par l’État, où Dawn Buckingham, commissaire foncier du Texas, a tenu une conférence de presse le 26 novembre 2024 à La Casita-Garciasville, au Texas. (Michael Gonzalez/Getty Images)

Ordonnance de restriction concernant le mur frontalier

Après la publication par le Daily Wire d’un rapport d’enquête sur la vente précipitée par l’administration Biden de portions inutilisées du mur le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique, Donald Trump a qualifié cette décision de « vraiment terrible ».

« Nous avons dépensé énormément d’argent pour construire le mur. Le mur a été conçu spécialement par la patrouille frontalière parce qu’il est très difficile à escalader », a-t-il souligné. « Nous avons construit des centaines de kilomètres de mur… 920 kilomètres de mur. »

« Ils savent que nous allons l’utiliser et que si nous ne l’avons pas, nous devrons le reconstruire, ce qui coûtera le double de ce qu’il coûtait il y a quelques années, soit des centaines de millions de dollars. »

Donald Trump a fait savoir qu’il s’était entretenu avec le procureur général du Texas, Ken Paxton, et les sénateurs du Texas, Ted Cruz et John Cornyn. Ted Cruz et John Cornyn, tous deux républicains, vont tenter d’empêcher la vente de portions du mur frontalier avant l’investiture du président élu prévue pour le mois de janvier.

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