Le calendrier et les comportements entourant les attaques palestiniennes dénotent des changements importants au Moyen-Orient et dans le monde.
Alors que la guerre entre Israël et les Palestiniens entre dans sa première semaine, plusieurs questions se posent. Il est entendu, bien sûr, que les Palestiniens en général et le Hamas en particulier veulent détruire l’État d’Israël et les expulser une fois pour toutes. Le nom de l’opération de frappe initiale « Al-Aqsa Storm » vise à placer la guerre dans un contexte islamique, et pas seulement dans un contexte politique, au sujet de l’immobilier.
Mais pourquoi le Hamas a-t-il choisi d’envahir Israël le 7 octobre ?
Était-ce pour marquer le cinquantième anniversaire du début de la guerre du Kippour en 1973 ? C’est peut-être la raison pour laquelle cette date a été choisie, tout comme les attentats du 11 septembre ont été perpétrés à l’occasion de l’anniversaire de la bataille de Vienne en 1683, qui a marqué la fin de l’invasion militaire musulmane en Europe.
Mais ce sont là des raisons mineures et accessoires. Voici sept facteurs concrets qui ont une portée géopolitique, religieuse et psychologique. Certains sont contradictoires, d’autres complémentaires.
1. La faiblesse apparente d’Israël
Les divisions profondes, persistantes et très publiques au sein du gouvernement et du peuple israéliens sur des questions fondamentales de gouvernance ont donné l’impression qu’Israël ne serait pas en mesure de réagir de manière coordonnée ou efficace. D’aucuns ont même estimé que la division s’étendait jusqu’à la direction des Forces de défense israéliennes (FDI). Cela s’est avéré vrai dans une certaine mesure, ce qui peut contribuer à expliquer comment ou pourquoi les FDI et les services de renseignement israéliens ont été surpris par l’attaque.
2. Piéger Israël dans une réaction excessive, nuisant à ses relations avec les nations islamiques
Ce point concerne la tactique de l’invasion initiale de la région sud d’Israël à partir de Gaza. Tuer et kidnapper des jeunes gens est une démarche tactique, pas vraiment stratégique. L’objectif de cette première attaque n’était pas de perturber les communications stratégiques ou de prendre le contrôle d’infrastructures clés.
Le massacre de centaines de jeunes adultes lors d’un festival de musique et l’enlèvement de femmes et d’enfants visaient plutôt à provoquer une « réaction excessive » de la part des Israéliens. Jusqu’à présent, les Palestiniens n’ont pas cherché à vaincre Israël en tant que nation, leur objectif étant de diminuer Israël aux yeux de ses partenaires régionaux et du monde, ainsi que de satisfaire les sponsors anti-israéliens du Hamas à Téhéran et à Moscou.
3. Perturber la paix naissante entre Israël et des nations islamiques
Israël est le grand gagnant du jeu des alliances arabes et du Moyen-Orient, un processus au fil duquel les Palestiniens ont progressivement perdu toute pertinence. L’attaque du Hamas contre Israël vise à modifier la dynamique du « Nouveau Moyen-Orient » qu’Israël s’est efforcé de construire et de gérer avec ses voisins arabes.
En revanche, le soutien arabe à la cause palestinienne est en berne depuis quelques années, au moins depuis les accords d’Abraham que le président Donald Trump a négociés entre Israël, les Émirats arabes unis et Bahreïn en 2020. Aujourd’hui, avec la normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite et plusieurs autres nations islamiques, les Palestiniens pourraient voir leur pertinence tomber rapidement dans l’obsolescence.
En l’état actuel des choses, les liens étroits que les Palestiniens entretiennent avec l’Iran ne les rapprochent que de quelques autres nations arabes, telles que le Yémen et la Syrie. L’Iran constitue une menace directe pour l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et les autres nations qui collaborent avec Israël. Cette guerre pourrait changer la donne.
4. Perturber l’activité énergétique d’Israël
L’industrie énergétique offshore d’Israël est devenue une menace directe pour d’autres producteurs d’énergie, en particulier l’Iran et la Russie. Ces pays sont tout deux menacés par l’approvisionnement en énergie d’Israël. La plate-forme israélienne Tamar, par exemple, située dans la zone économique exclusive du pays en Méditerranée orientale, est l’une de ses plus grandes installations de production de gaz naturel. Avant que ne soit donné l’ordre de sa fermeture peu après l’éclatement de la guerre, elle devait fournir de l’énergie à l’Europe via l’Égypte pour l’hiver à venir.
Cela nous amène à l’Iran et à la Russie.
5. L’Iran a besoin d’une guerre pour maintenir les islamistes au pouvoir
Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte. Tout d’abord, l’Iran est directement impliqué dans le Hamas, la cause palestinienne et la guerre qui vient d’être lancée contre Israël. Sur le plan intérieur, les religieux ont perdu la jeunesse iranienne, et ils le savent. Alors que la jeune génération iranienne avait commencé la révolution, elle menace aujourd’hui d’y mettre fin. Il n’y a pas d’avenir économique pour les jeunes Iraniens, et tout le monde le sait. Les religieux pensent que si la jeunesse iranienne veut se battre, il faut détourner sa colère vers Israël.
Sur le plan extérieur, l’Iran est également menacé par l’influence croissante d’Israël dans la région et dans le monde islamique en général. N’ayant l’influence économique et la puissance douce nécessaires que pour attirer quelques alliés régionaux tels que le Yémen, la Syrie et les Palestiniens, il ne peut offrir que la terreur, la guerre et la menace des deux pour rester pertinent. Comme le Hamas à Gaza, le Hezbollah au Liban et l’Autorité nationale palestinienne en Cisjordanie, la guerre est la seule carte que Téhéran a à jouer.
Les accords de paix et le vaste potentiel économique qu’ils représentent laisseraient Téhéran à la traîne et, comme les Palestiniens, sans intérêt dans un Moyen-Orient économiquement dynamique et essentiellement pacifique.
6. La faiblesse de l’Amérique
Le débloquage par l’administration Biden de 6 milliards de dollars à l’Iran en échange de quelques otages est la démonstration la plus récente de la faiblesse de la Maison Blanche, ce qui n’échappe ni à Téhéran ni à Moscou. Le retrait désastreux de l’administration Biden de l’Afghanistan en 2021, laissant des équipements militaires d’une valeur de plusieurs milliards de dollars aux mains des islamistes radicaux, sa tentative timide d’obtenir un nouvel accord nucléaire avec Téhéran et le traitement de second ordre de l’administration par les dirigeants communistes chinois sont autant de signes de la faiblesse stratégique et du manque de volonté politique de Washington.
Comme le dit le vieux dicton arabe, « un chameau qui tombe attire beaucoup de couteaux ». Du point de vue de Téhéran, c’est exactement ce à quoi ressemble l’administration Biden. En lançant la guerre, Téhéran fait le pari de gagner en puissance et en influence dans la région, notamment auprès des Palestiniens et des Syriens, aux dépens des États-Unis et d’Israël. Du point de vue de Moscou, piéger les États-Unis dans une deuxième guerre les affaiblirait davantage, ce qui favoriserait la cause de la Russie en Ukraine et celle de la Chine dans la région Asie-Pacifique.
7. Durcir et intensifier la nature conflictuelle de la concurrence Est-Ouest
L’ouverture d’un nouveau front de guerre contre Israël peut inciter d’autres nations islamiques et des nations hostiles aux États-Unis à se joindre à la guerre, ou au moins arrêter les plans d’Israël pour le nouveau Moyen-Orient. Cela aide également la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine et sa présence en Syrie et, par extension, l’Iran et la Chine.
Le raisonnement est simple : Plus les États-Unis sont impliqués dans des guerres, plus ils deviennent battables.
Y a-t-il d’autres raisons et motifs à cette guerre lancée par le Hamas contre Israël ?
Probablement.
Est-ce qu’Israël ou les États-Unis seront en mesure d’empêcher l’escalade de la guerre ?
À ce stade, on ne le sait pas, mais il y a des raisons d’en douter, et d’autres de l’espérer.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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