Le gouvernement a promis dimanche un « dispositif défensif important » face à la volonté d’agriculteurs d’entamer un « siège » de Paris à partir de lundi, tandis que la FNSEA a appelé au « calme » mais prévenu que la mobilisation de la profession resterait « totale ».
Alors que le Premier ministre Gabriel Attal, de retour sur le terrain, a juré « d’avancer vite » pour répondre à la colère des agriculteurs, le président du premier syndicat agricole français a exhorté le gouvernement à « aller beaucoup plus loin ».
Malgré une accalmie, de nombreuses liaisons routières sont restées coupées dimanche, de la Normandie au Gard en passant par les Pyrénées-Atlantiques et la Meuse.
Le siège de Paris !
Convergence de milliers de tracteurs venus de la France entière vers la capitale en ce moment même.
Historiquement inédit à cette échelle ! pic.twitter.com/Ki7og9QMbY— Eric Anceau (@Eric_Anceau) January 28, 2024
La situation menace de se tendre encore avec un projet de blocage d’accès à Paris lundi à partir de 14H00.
« Tout va s’organiser dans la sécurité autour de plusieurs points de blocage sur des axes stratégiques autoroutiers importants, il va y avoir sept points de blocage tout autour de Paris », qui seront tenus « par des tracteurs, des agriculteurs », a affirmé Clément Torpier, président des Jeunes Agriculteurs Ile-de-France, sur BFMTV.
Selon lui, « il va y avoir une organisation militaire, il est hors de question qu’un nouvel accident arrive » après celui qui a coûté la vie à une agricultrice et sa fille en Ariège.
« Empêcher tout blocage » de Rungis et « interdire toute entrée dans Paris »
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui organise dimanche soir une réunion interministérielle de crise, a demandé dimanche aux responsables des forces de l’ordre de mettre en place « un dispositif défensif important afin d’empêcher tout blocage » par les agriculteurs du marché de Rungis, des aéroports franciliens et « d’interdire toute entrée dans Paris », selon son ministère. 15.000 policiers et gendarmes seront mobilisés demain.
Dès le début de soirée, des forces de l’ordre dont des blindés de la gendarmerie ont été déployées aux abords de Rungis, a constaté un journaliste de l’AFP. Mais « la posture reste la même : les forces de l’ordre doivent agir avec grande modération », a-t-on expliqué place Beauvau.
Et la mobilisation devrait reprendre tôt lundi autour de Lyon, selon la préfecture du Rhône, qui a évoqué une opération escargot venue des Monts du Lyonnais puis des blocages d’autoroutes. Les branches locales de la FNSEA et les JA ont promis « des ramifications partout dans la région ».
De son côté, M. Attal a concédé « que, à travers ces premières mesures (annoncées vendredi, NDLR), on n’a pas répondu encore à tout ce que je viens d’évoquer et ce qui constitue le malaise et le mal-être de nos agriculteurs aujourd’hui ».
« Et je suis résolu à avancer, avancer résolument, à avancer vite », a déclaré le Premier ministre à La Riche (Indre-et-Loire). Peu auparavant, dans une ferme au nord-est de Tours, M. Attal a été interpellé sur de multiples volets de la crise : baisse des revenus, retraites faibles, complexité administrative, inflation des normes, concurrence étrangère…
Exaspérés comme leurs voisins français par une politique agricole commune européenne selon eux déconnectée du terrain, des agriculteurs belges ont bloqué dimanche une autoroute dans le sud de leur pays. Des paysans se sont également mobilisés dernièrement en Allemagne, en Pologne, en Roumanie et aux Pays-Bas.
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