L’association L214 avait diffusé le 20 février une vidéo révélant selon elle des infractions « multiples » aux règles de protection animale.
À l’arrêt depuis le 28 février après la diffusion d’une vidéo de l’association de défense des animaux L214, l’abattoir de veaux de la Sobeval, à Boulazac en Dordogne, a été autorisé par la préfecture de la Dordogne à la reprise « partielle » des ses activités.
« Le préfet a signé une levée partielle de la suspension d’agrément, autorisant la Sobeval à reprendre son activité d’abattage conventionnel », sous réserve notamment « d’une supervision renforcée » qui sera assurée par une vétérinaire nouvellement recrutée, précise la préfecture dans un communiqué.
La suspension décidée par arrêté préfectoral le 28 février, dans la foulée d’une inspection diligentée par le ministère de l’Agriculture, « conditionnait notamment la reprise de l’abattage à la révision » de ses procédures d’abattage, « la formation des personnels habilités au respect de ces nouveaux modes opératoires et à la fiabilisation du niveau de surveillance interne ».
#Sobeval #AbattoirSobeval #abattoirs #Dordogne #eleveurs #elevage
L’abattoir Sobeval peut reprendre son activité https://t.co/0maWU8jkum— Daniel Brobecker (@DanielBrobecker) March 4, 2020
Des infractions « multiples »
Pour rappel, l’association L214 avait diffusé le 20 février une vidéo révélant selon elle des infractions « multiples » aux règles de protection animale. Elle dénonçait des « étourdissements réalisés en violation de la réglementation », avec la tête des veaux pas totalement immobilisée, donc des « tirs mal ajustés », des animaux blessés mais conscients, et des « contrôles de l’inconscience et de l’insensibilité des veaux quasi inexistants ». Le ministre avait reconnu des « dysfonctionnements » et des « problèmes de formation ».
La préfecture a expliqué mercredi que ses services ont donné dans un premier temps une « évaluation favorable » aux « propositions d’amélioration du dispositif de maîtrise des conditions de l’abattage » présentées par l’entreprise qui emploie 450 salariés.
Dans un second temps, les opérateurs chargés « du respect des règles de protection animale » ont reçu une formation et des « instructions précises » concernant la révision des modalités d’abattage. Un test réalisé mardi « a permis de vérifier que (…) l’abattage respectait pleinement la réglementation en matière de protection animale », ajoute la préfecture.
#abattoir #Sobeval Donc ils soutiennent un abattoir qui ne respectent pas les normes et dont l’activité a été suspendue .. Il parait que les éleveurs aiment leurs animaux… mais pas au point de perdre de l’argent. https://t.co/R13kWuv2r4
— Jean-Marc Neumann ??? (@Eliottthefox) March 3, 2020
« Écœurant », « scandaleux »
« En 3 jours, il est impossible d’avoir pallié (les) défauts de structure et de formation du personnel au sein de cet abattoir. Il est scandaleux que la pression des syndicats et autres intérêts économiques privés passent avant le simple respect d’une réglementation qui pose des limites – pourtant minimales – aux souffrances endurées par les animaux », a réagi dans un courriel Brigitte Gothière, porte-parole de L214.
« Il est écœurant de voir qu’une tonne de lisier aura suffi à réouvrir un abattoir… », écrit-elle, allusion à une manifestation la veille où du fumier et du lisier avaient été déposés devant la préfecture à Périgueux, en protestation contre cette fermeture.
Ecoeurant.
Une tonne de fumier devant la préfecture aura suffit à provoquer la réouverture d’un abattoir fermé 3 jours plus tôt…
A l’abri des regards, la tuerie de masse peut recommencer avec la bénédiction des services de l’État. https://t.co/nNBsNrGkg2
— L214 éthique & animaux (@L214) March 4, 2020
Une nouvelle évaluation sera menée dans deux semaines et la levée complète de la suspension interviendra après que le service d’inspection vétérinaire, dépendant de la préfecture, « aura constaté que toutes les garanties sont apportées » pour l’abattage rituel (casher et halal).
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.