Le 5 novembre, une étude de l’Ifop pour le Comité Laïcité République a été publiée. Les différentes questions comme l’enseignement de l’arabe à l’école, les signes religieux ostensibles, les horaires réservés dans les piscines ont mis en évidence un écart important entre les Français de confession musulmane d’une part et les catholiques français ainsi que les Français « sans religion » d’autre part.
L’institut de sondage Ifop pour le Comité Laïcité République, a sorti une étude le 5 novembre dernier, mettant en évidence le rapport des Français à la laïcité, rapporte Valeurs Actuelles. Celle-ci a tout d’abord révélé que 57 % des musulmans de moins de 25 ans estiment que la charia est plus importante que la loi de la République. 85 % des catholiques estiment par contre que la loi de la République passe avant leur religion.
Sur le sujet épineux du droit des enseignants à montrer des caricatures de personnages religieux à leurs élèves, seulement un musulman sur trois y est favorable, alors que 75 % des Français et 80 % des catholiques sont pour.
? [#Sondage] 57 % des jeunes #musulmans pensent que la charia est plus importante que le droit français, ce fossé qui se creuse entre les communautés ⤵️https://t.co/2N5bgaQcdk
— Valeurs actuelles ن (@Valeurs) November 5, 2020
Concernant l’enseignement de l’arabe à l’école publique, 18 % des catholiques y sont favorables, 32 % des « sans religion » le sont également et 82 % des musulmans sont pour. Même constat pour le port des signes religieux ostensibles ; chez les parents accompagnant lors des sorties scolaires, 75 % des musulmans y sont favorables. Chez les étudiants ou encore les salariés du privé, les musulmans y sont favorables pour environ 70 %. En contrepartie, les catholiques y sont opposés pour plus de 80 %.
Sur la question des horaires spécifiques pour les femmes dans les piscines municipales, seulement 16 % des catholiques sont pour, et 24 % des « sans religion » le sont également. Par contre 81 % des musulmans y sont favorables. Sur la question de l’obligation de signer un contrat de respect des valeurs de la République pour les associations recevant des subventions publiques, les « sans religion » et les catholiques sont favorables pour respectivement 85 % et 91 %, alors que seulement 58 % des musulmans sont pour.
De plus, il s’avère aussi que l’étude détaillée des réponses de ce sondage montre une différence de mentalité entre les moins de 25 ans, qui sont globalement moins favorables à la laïcité, par rapport aux plus de 35 ans, et ce, quelques soient leurs religions.
Sondage #IFOP : 57 % des jeunes musulmans pensent que la charia est plus importante que le droit français, ce fossé qui se creuse entre les communautés. Mais pour @JY_LeDrian l’immigration n’est pas un problème pour la France… Cc @SoMabrouk #Europe1 https://t.co/aRsUZGV8nL
— Socrate Jean (@SocrateJ) November 5, 2020
François Kraus, directeur du pôle politique/actualité de l’Ifop, explique à Valeurs Actuelles que « la religion est aujourd’hui considérée par la jeunesse comme faisant partie de l’identité, comme la couleur de peau, et ne peut donc pas être critiquée au même titre qu’une opinion politique, par exemple ».
« Aujourd’hui, certains ont tendance à présenter les terroristes islamistes comme des ‘loups solitaires’, des intégristes dont la vision littérale et radicale du Coran ne serait pas du tout représentative du point de vue des musulmans. Si cette enquête ne mesure pas leur soutien au recours “légitime” à la violence, elle montre néanmoins qu’une fraction importante de la jeunesse musulmane partage avec ces islamistes l’idée que les préceptes édictés par leur religion doivent primer sur le droit français. On voit donc que ces passages à l’acte émanent d’un terreau idéologique intégriste qui est, certes, minoritaire dans l’ensemble des musulmans mais qui imprègne un nombre d’adeptes très élevé chez les jeunes », s’inquiète François Kraus.
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