De nombreux Américains sont d’avis que le président Joe Biden et les politiques de son administration sont responsables de l’inflation croissante, selon un nouveau sondage.
Selon un sondage Morning Consult/Politico (pdf), 62 % des électeurs américains inscrits pensent que la Maison Blanche est responsable de l’inflation croissante du pays.
Parmi les répondants, 28 % estiment que le président Joe Biden n’était pas vraiment responsable ou pas du tout responsable de la flambée des prix à la consommation et à la production.
Les participants au sondage avouent dans 99 % des cas se sentir très ou assez préoccupés par l’inflation. Un peu plus d’un tiers des personnes interrogées se rendant aux urnes ont révélé que les questions économiques, tel que l’emploi, les impôts et les salaires, étaient au cœur de leurs préoccupations au moment de voter.
Par ailleurs, 51 % désapprouvent fortement ou nettement la façon dont le président Biden traite l’économie. À la question de savoir si les conditions aux États-Unis vont dans la bonne ou la mauvaise direction, 62 % des personnes interrogées notent que le pays est sur la mauvaise voie.
Dans l’ensemble, 52 % des personnes interrogées désapprouvent fortement ou nettement la façon dont Joe Biden s’acquitte de ses fonctions de président.
« Mais tous les sondages révèlent la même tendance : une partie importante de la population approuvait le travail de Joe Biden au début, mais ne l’approuve plus – un changement qui s’est produit du fait de la résurgence et de la persistance du coronavirus, de la nette augmentation des prix à la consommation et du retrait chaotique des troupes d’Afghanistan », fait remarquer Steve Shepard, expert en sondages de POLITICO, sur Slack.
Le sondage a été réalisé entre le 16 et le 18 octobre auprès de 1 998 électeurs inscrits.
Comment l’administration s’attaque à l’inflation
En septembre, le taux d’inflation annuel des États-Unis a atteint son plus haut niveau depuis 13 ans, soit 5,4 %, tandis que les prix à la production ont augmenté de 8,6 % en glissement annuel. En outre, une récente enquête mensuelle de la Banque Centrale des États-Unis à New York sur les attentes des consommateurs a révélé que les ménages américains anticipent une inflation de 5,3 % l’année prochaine et de 5,2 % au cours des trois prochaines années.
Les analystes du marché notent que la hausse des prix est attribuée à l’engorgement des chaînes d’approvisionnement, à la croissance de la demande internationale et à la flambée des dépenses énergétiques. Bien qu’elle soit plus élevée que prévu, la banque centrale américaine et la Maison Blanche continuent de penser que l’inflation est transitoire et qu’elle pourrait s’atténuer en 2022.
La semaine dernière, lors d’une interview avec Jake Tapper de CNN, la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a affirmé que la hausse des prix et les rayons vides des magasins étaient dus à une « demande croissante ».
« Le fait est que le taux de chômage est à la moitié de ce qu’il était il y a environ un an », a déclaré Mme Psaki. « Plus de gens ont un emploi, plus de gens achètent des biens, cela augmente la demande. C’est une bonne chose. En même temps, nous savons que l’offre est faible parce que nous sortons de la pandémie. »
L’administration a présenté des propositions visant à atténuer les effets des perturbations de la chaîne d’approvisionnement. Ceci dans le but de réduire l’explosion des indices des prix à la consommation et à la production.
Dans le cadre de son groupe de travail sur les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, le gouvernement a annoncé qu’il avait contribué à la conclusion d’un accord pour que les ports de Los Angeles deviennent opérationnels 24 h/24,7 j/7. Quarante pour cent des marchandises entrent aux États-Unis par deux ports du sud de la Californie. Le secrétaire d’État aux transports, Pete Buttigieg, s’associera à l’envoyé portuaire, John Porcari, pour aider les entreprises à accéder à ces horaires élargis.
« Un système 24 h/24, 7 j/7, est déjà en place dans la plupart des grands pays du monde, sauf chez nous », a déclaré M. Biden aux journalistes à la Maison Blanche. Aujourd’hui, Walmart, le plus grand détaillant du pays, s’engage à faire tout son possible pour acheminer ces produits 24 h/24 et 7 j/7 des ports à ses magasins dans tout le pays. En outre, FedEx et UPS, deux des plus grands transporteurs de marchandises américains, s’engagent à augmenter considérablement la quantité de marchandises qu’ils transportent de nuit.
Les responsables américains auraient également envisagé de déployer la Garde nationale pour faire face au retard croissant de la chaîne d’approvisionnement, ont déclaré trois sources au Washington Post. Bien que le journal ait noté qu’il est peu probable que le président donne son accord à cette proposition, celle-ci reflète à quel point la chaîne d’approvisionnement américaine est débordée.
Des entreprises, dont Home Depot, Samsung et Target, prévoient de renforcer leur travail pendant les heures creuses.
La Banque Centrale des États-Unis va-t-elle réagir ?
Le comité de fixation des taux de la Banque centrale a indiqué qu’il relèverait les taux d’intérêt en 2023. De plus dès novembre, les mesures de relance et d’aide à la suite de la pandémie s’élevant 120 milliards de dollars par mois diminueront. Toutefois, si l’inflation ne se résorbe pas, le gouverneur de la Banque Centrale des États-Unis (Fed), Christopher Waller, laisse entendre qu’il sera nécessaire d’adopter « une réponse politique plus agressive ».
Le graphique en pointillé de l’institution (pdf), qui présente les prévisions de hausse des taux des décideurs, montre que la moitié d’entre eux prévoient une hausse des taux d’ici à la fin de 2022 et l’autre moitié, le début de la normalisation des taux d’ici à la fin de 2023.
« Si l’inflation continue d’augmenter pendant le restant de l’année, une réponse politique plus agressive que la simple réduction progressive des taux pourrait bien être justifiée en 2022″, a-t-il fait savoir dans des remarques préparées pour le Stanford Institute for Economic Policy Research. « »Si l’inflation devait se maintenir à 5 % en 2022, on commencera peut-être à voir tout le monde (eh bien, je ne peux pas parler pour les autres, je ne peux parler que pour moi), bref on verra les gens augmenter leurs points et avoir probablement plus d’une hausse en 2022. »
Le Comité fédéral de l’open market (FOMC) tiendra sa prochaine réunion de politique générale de deux jours les 2 et 3 novembre.
Andrew Moran couvre les affaires, l’économie et la finance. Il est écrivain et reporter depuis plus de dix ans à Toronto, avec des articles publiés sur Liberty Nation, Digital Journal, et Career Addict. Il est également l’auteur de « The War on Cash » (La guerre contre le liquide).
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