Au moins 16 personnes ont été tuées dans des affrontements entre ethnies haoussa et nouba, a rapporté mardi l’agence de presse soudanaise Suna, poussant le gouverneur à décréter un couvre-feu dans l’État du Nil blanc, frontalier du Soudan du Sud.
Cet État, qui s’étend de Khartoum à la frontière sud, a été jusqu’ici épargné par la guerre récente entre les deux généraux rivaux aux commandes depuis leur putsch de 2021 qui a fait des centaines de morts, principalement dans la capitale et au Darfour. Ces violences ethniques ne sont pas liées à cette lutte de pouvoir au Soudan.
Des conflits pour l’accès à l’eau et aux terres
Des conflits entre communautés éclatent régulièrement au Soudan pour l’accès à l’eau et aux terres, vitales pour agriculteurs et éleveurs, souvent issus d’ethnies rivales, alors que de très nombreuses armes circulent après des décennies de guerre civile.
« Les affrontements ethniques déclenchés lundi à Kosti », chef-lieu du Nil blanc, « entre les Haoussas et les Noubas, ont encore dégénéré mardi et fait 16 morts dans les deux camps », a indiqué l’agence de presse officielle Suna. Il y a également eu « de nombreux blessés et des maisons incendiées », a-t-elle précisé. Les événements ont incité le gouverneur à décréter un « couvre-feu de 20h00 à 05h00 » heures locales (18h00-03h00 GMT), a ajouté l’agence.
En octobre déjà, un conflit entre les Haoussas et des clans rivaux avait fait plus de 200 morts dans l’État du Nil bleu, frontalier de l’Éthiopie. Les Haoussas se disent de longue date discriminés par une loi ancestrale qui leur interdit, au titre de derniers arrivés, de posséder la terre, ce qu’ils contestent. Depuis le putsch de 2021, les conflits entre ethnies ou tribus sont en hausse en raison du vide sécuritaire créé par le coup d’État, selon les experts. La question de l’accès à la terre est très sensible au Soudan, où agriculture et élevage représentent 43% des emplois et 30% du PIB.
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