Le 3 septembre, le gouvernement de transition du Soudan a accepté en principe de séparer la religion de l’État, mettant ainsi fin à 30 ans de domination islamique dans le pays.
Ce principe a été signé jeudi dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, par le Premier ministre soudanais Abdalla Hamdok et Abdelaziz Al-Hilu, un leader du Mouvement populaire de libération du Soudan – Nord, un parti politique et organisation militante.
« L’État ne doit pas établir une religion officielle. Aucun citoyen ne sera discriminé sur la base de sa religion », peut-on lire dans le document, rapporte la Voice of Africa.
« Pour que le Soudan devienne un pays démocratique où les droits de tous les citoyens sont protégés, la constitution doit être fondée sur le principe de ‘séparation de la religion et de l’État’, en l’absence duquel le droit à l’autodétermination devrait être respecté », poursuit-il.
L’accord est le dernier d’une série de mesures visant à défaire le système de stricte charia en vigueur depuis trois décennies sous le régime d’Omar el-Béchir, qui a été évincé par l’armée en avril 2019 après des mois de protestations contre son règne.
Pendant le règne du dictateur, l’Islam était la religion de l’État. Omar el-Béchir a cherché à faire du Soudan « l’avant-garde du monde islamique » lorsqu’il a pris le pouvoir en 1989.
Il a été signé quelques jours seulement après que le gouvernement a paraphé un accord avec des groupes rebelles à Juba, capitale du Soudan du Sud. L’accord de paix a fait naître l’espoir que le conflit au Darfour et dans d’autres régions du pays, qui se poursuivait sous le régime d’Omar el-Béchir, pourrait être étouffé. La signature finale de l’accord a été prévue pour le 2 octobre dans la capitale de Soudan du Sud.
Le Premier ministre soudanais et Omar el-Béchir ont déclaré qu’ils estiment que la séparation de la religion et de l’État est une mesure nécessaire pour résoudre les conflits du pays. La population du Soudan, qui compte 45 millions d’habitants, est composée d’environ 91 % de musulmans et 6 % de chrétiens.
Au cours des derniers mois, le gouvernement de transition du Soudan a abrogé un certain nombre de lois islamiques, notamment en supprimant les sanctions pour apostasie, ou reniement public de l’islam, et en autorisant les non-musulmans à boire de l’alcool. Les autorités ont également interdit l’excision, une forme de mutilation des organes génitaux féminins.
« Nous allons abandonner toutes les lois qui violent les droits de l’homme au Soudan », a déclaré le ministre de la Justice Nasreddine Abdelbari à la télévision d’État en juillet. « Nous sommes désireux de démolir toute forme de discrimination qui a été promulguée par l’ancien régime et d’avancer vers l’égalité des citoyens et une transformation démocratique », a-t-il déclaré.
Si les réformes ont été saluées par les militants des droits de l’homme, tant au niveau national qu’international, elles ont été publiquement critiquées par les partis islamiques du pays, notamment le Parti du Congrès populaire (PCP).
« Il est clair que ce gouvernement, qui obéit à l’Occident, va vers une laïcisation complète du pays, ce qui est contraire à nos valeurs et à notre religion », a déclaré le PCP.
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