SpaceX veut diffuser l’Internet haut débit à bas prix partout sur la planète. Elle s’apprête à franchir la première étape cruciale pour en faire une réalité.
La société d’astronautique et du vol spatial d’Elon Musk va essayer de livrer un lot de 60 satellites en orbite terrestre basse, une première pour une mégaconstellation de satellites que SpaceX appelle Starlink. On prévoyait une possibilité de lancement cette semaine.
Il devait décoller mercredi soir, mais les vents violents dans la haute atmosphère ont causé un retard d’un jour. Puis, SpaceX a dit dans un tweet du jeudi qu’il attendrait encore une semaine pour que la société puisse « mettre à jour le logiciel satellite et tout vérifier trois fois à nouveau ».
[Traduction du post ci-dessus : 16 mai – Je dois reporter mes plans à plus tard pour mettre à jour le logiciel satellite et tout revérifier trois fois. Nous voulons toujours faire tout ce que nous pouvons sur le terrain pour maximiser le succès de la mission, la prochaine occasion de lancement étant dans environ une semaine.]
La mission à venir n’est qu’une petite partie de ce que SpaceX veut en fin de compte devenir un projet beaucoup plus ambitieux : un groupe de milliers de satellites tourbillonnant potentiellement au-dessus de la Terre qui, selon la société, pourraient éventuellement rendre accessible un Internet à bas prix pour une partie importante de la population mondiale qui n’est pas encore en ligne.
Si SpaceX réussit, le lancement marquera le plus grand test jamais réalisé pour une entreprise qui tente un tel projet. Cela pourrait même permettre à SpaceX de battre des concurrents comme Amazon et OneWeb, soutenus par SoftBank, qui veulent chacun former leurs propres constellations Internet.
Le projet en est encore à ses débuts. Lors d’une conférence téléphonique mercredi dernier, M. Musk a déclaré aux journalistes que les satellites du premier lot seront pratiquement identiques à ceux de la version de production de masse. La seule caractéristique qui leur manque est la capacité de communiquer entre eux pendant qu’ils sont en orbite.
« Il y a beaucoup de nouvelles technologies impliquées dans cet essai, il est donc possible que certains de ces satellites ne fonctionnent pas », a dit M. Musk, ajoutant qu’il y a une « petite possibilité » qu’aucun ne fonctionne.
SpaceX aura besoin de six autres missions, a-t-il dit, avant que Starlink puisse fournir une couverture Internet cohérente pour de petites parties du monde. Selon M. Musk, il faudra 12 lancements avant que l’entreprise puisse assurer la couverture d’une partie importante de la population mondiale.
La mise en service de toute la constellation coûtera probablement des milliards d’euros, et Elon Musk a admis que de tels efforts en ont ruiné d’autres, comme l’opérateur de satellites Iridium. Mais lorsqu’on l’interroge sur le financement de SpaceX, il répond que l’entreprise dispose d’un « capital suffisant » pour mener à bien ses projets. Il a ajouté que le dernier tour de financement de SpaceX a suscité « plus d’intérêt que ce que nous recherchions ». En avril, l’entreprise a lancé une campagne de financement pour recueillir environ 358 millions d’euros (environ 400 millions de dollars américains).
À l’heure actuelle, l’Internet est principalement livré via des tours de téléphonie cellulaire sans fil ou des câbles acheminés vers votre domicile ou votre bureau. Cela laisse les communautés qui sont extrêmement rurales ou appauvries sans accès abordable. Il existe des options pour l’Internet par satellite, mais ces services sont notoirement lents, coûteux ou peu fiables. (Le Wi-Fi que vous obtenez à bord d’un vol transatlantique, par exemple, est livré par satellite.)
Le plus gros problème avec le service Internet par satellite à l’heure actuelle, c’est qu’il est trop cher pour les consommateurs ordinaires et que les satellites sont tellement éloignés de la Terre qu’ils ont des délais d’accès à l’Internet par ligne commutée frustrants.
SpaceX est l’une des nombreuses entreprises qui souhaitent revoir la diffusion sur Internet. L’idée est d’installer de minuscules satellites qui restent en orbite beaucoup plus près de chez eux. En orbite terrestre basse, cependant, les satellites traversent le ciel très rapidement, d’où la nécessité d’une « mégaconstellation » massive, afin de couvrir la basse altitude et d’éviter les interruptions de service.
SpaceX est en concurrence avec d’autres entreprises fortement financées, dont OneWeb et Amazon, qui sont les plus importantes, mais il y a aussi des entreprises moins connues, comme LeoSat et Télésat.
Amazon a dévoilé ses plans du projet Kuiper le mois dernier. Et son concurrent OneWeb, qui a attiré des milliards d’investissements d’entreprises telles que SoftBank et Qualcomm, possède déjà les six premiers satellites de sa propre constellation.
Un lancement réussi ce mois-ci mettrait certainement SpaceX en tête, a déclaré Shagun Sachdeva, analyste chez Northern Sky Research.
Mais Mme Sachdeva s’est demandée si SpaceX était sage de planifier une constellation de 12 000 satellites.
Elle s’attend à ce que l’entreprise atteigne un point de bascule où le déploiement de nouveaux satellites ne sera plus rentable. Par exemple, l’entreprise n’obtiendra pas beaucoup d’avantages en offrant une couverture complète des océans.
« Il est crucial de reconnaître le point où les dépenses commencent à l’emporter sur les bénéfices », a-t-elle écrit dans un rapport récent.
Article du réseau CNN-Wire, TM & © 2019 Cable News Network inc., une société de Time Warner. Tous droits réservés.
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