Ces derniers jours, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) fait de nouveau l’objet d’un examen minutieux au sujet de sa gestion de la pandémie de Covid-19 et de ses plans de lutte aux pandémies à venir.
Cette semaine, l’Assemblée mondiale de la santé – l’organe décisionnel de l’OMS – a commencé à considérer de nouvelles façons d’organiser les réponses internationales aux épidémies. Une version préliminaire soumise à l’Assemblée comprend des dispositions contraignantes et non contraignantes sur la gestion interne des pays face aux épidémies, et de la coordination de leurs actions avec leurs partenaires internationaux. L’article 15 du document (pdf) décrit spécifiquement l’OMS comme « l’autorité directrice et coordinatrice des activités sanitaires internationales ». Il précise que l’autorité de déclarer les pandémie revient au directeur général de l’OMS. Le document de l’OMS prévoit également que les pays développés les plus riches consacrent une partie des outils de diagnostic et de traitements des maladies qu’ils développent aux pays en développement.
Certains détracteurs du projet de réseau international de lutte aux pandémies proposé par l’OMS sont inquiets que les pays participants soient contraints de concéder une part de leur souveraineté, de leurs ressources et de leur indépendance décisionnelle à un organisme supramondial.
« Elle [l’OMS] finance une bureaucratie à grande échelle : une nouvelle organisation, un conseil d’administration, qui relèverait vraisemblablement de l’OMS, qu’elle exige des pays qu’ils consacrent une certaine part de leur budget de santé aux urgences sanitaires et met en place un réseau d’approvisionnement pour l’OMS », a déclaré David Bell, médecin de santé publique et ancien employé de l’OMS spécialiste des politiques relatives aux épidémies, dans une interview accordée à NTD News.
Selon le document, l’OMS « réaffirme » la souveraineté des nations participantes – bien qu’elle exige de ces dernières qu’elles dédient des ressources et des fonds aux pandémies, tout en donnant à l’OMS le pouvoir de les déclarer.
Le document définit une « pandémie » comme « la propagation mondiale d’un agent pathogène ou d’un variant qui infecte des populations humaines dont l’immunité est limitée ou inexistante, par la transmissibilité soutenue et élevée d’une personne à l’autre, submergeant les systèmes de santé par une morbidité grave et une mortalité élevée, provoquant des perturbations sociales et économiques, et qui nécessite une collaboration et une coordination nationales et mondiales efficaces pour être maîtrisée ».
Le traité proposé stipule que les pays participants doivent financer le cadre international d’intervention en cas de pandémie et mettre en place des mesures réglementaires dans leur pays d’origine pour « accélérer le processus d’approbation et d’homologation des produits liés à la pandémie en vue d’une utilisation d’urgence en temps opportun » – y compris la renonciation de leurs droits de propriété intellectuelle sur les produits médicaux qu’ils développent pour lutter contre les pandémies.
M. Bell craint que l’autorité de l’OMS à déclarer des pandémies et, par conséquent, à commander le partage des ressources et des financements, ne donne lieu à un conflit d’intérêts interne.
« [Les propositions de réponse mondiale en cas de pandémie] placent la gestion de la pandémie entre les mains d’une personne et d’une bureaucratie dont la seule fonction est de trouver des menaces et de mettre en place des mesures », a déclaré M. Bell. « Nous mettons donc en place un mécanisme qui s’auto-entretient et dont le seul rôle sera de trouver [des menaces], de gérer des urgences sanitaires, et d’instaurer les [mêmes] mesures qui ont conduit à la paupérisation, et la concentration de la richesse, etc. que nous avons vus se produire au cours des trois dernières années.
Méfiance à l’égard de l’OMS
Le traité sur la gestion des pandémies survient dans un contexte où l’OMS est fortement critiquée pour sa gestion de la pandémie de Covid-19.
Selon Robert O’Brien, ancien conseiller à la Sécurité nationale, lorsque la première éclosion de Covid est survenue [à Wuhan], la Chine a tardé à transmettre [à l’OMS] les informations sur les risques posés par le virus. De plus, plusieurs semaines se sont écoulées avant qu’une équipe de l’OMS ne soit autorisée à entrer dans le pays. Toutefois, le rapport initial de l’OMS fait l’éloge de la gestion chinoise de l’épidémie, et ne mentionne pas le fait que le régime a réprimé les points de vue qui lui étaient divergents ainsi que les sonneurs d’alarme sur le virus.
Le débat à l’Assemblée mondiale de la santé sur l’ébauche de traité a commencé la semaine même où le ministère américain de l’Énergie a déclaré que le virus à l’origine du Covid-19 provient probablement d’un laboratoire de virologie chinois.
L’OMS a été accusée d’avoir contribué à étouffer les démarches visant à investiguer la théorie de la fuite du laboratoire. Dans un rapport de mars 2021, l’OMS qualifie cette théorie d' »extrêmement improbable ». En juillet 2021, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, est revenu sur cette déclaration, affirmant qu’il était « prématuré » d’exclure la théorie de la fuite de laboratoire. Peter Ben Embarak, chercheur de l’OMS ayant dirigé les investigations en Chine, a par la suite affirmé que le régime chinois avait fait pression sur son équipe pour écarter la théorie de la fuite de laboratoire.
Selon le Dr Rik Mehta, professeur de droit de la santé à l’université de Georgetown et ancien candidat républicain au Sénat dans le New Jersey, l’OMS a l’habitude de minimiser les déclarations susceptibles de nuire à la Chine.
« Au début de l’épidémie de Covid, on a voulu faire croire que si l’on pensait que le virus provenait de la Chine et qu’il était fabriqué par l’homme, on était un théoricien de la conspiration. Et si vous disiez qu’il s’agissait du « virus de Wuhan » ou de quelque chose lié à la Chine, vous étiez un raciste », a déclaré le Dr Mehta à NTD News. « Tout cela est maintenant démêlé et nous savons qu’il est probable que le virus ait été fabriqué par l’homme, dans un laboratoire, et qu’il se soit ensuite échappé de ce laboratoire. »
Le Dr Mehta estime que la théorie de la fuite de laboratoire est l’hypothèse la plus probable pour expliquer l’origine du Covid-19.
« Le Covid-19 ne ressemble à aucun autres virus que nous avons observés. Le virus Zika, la variole du singe, le virus Ebola existent depuis plus de 50 ans. Le Covid est un virus tout à fait nouveau pour la communauté scientifique et le grand public. Il est donc difficile d’affirmer qu’il vient du marché [des fruits de mer de Huanan] ou d’une transmission d’animal à homme », explique le Dr Mehta. « La théorie vraisemblablement prédominante est qu’il a été créé en laboratoire. La véritable question qui se pose est la suivante : la fuite a-t-elle été accidentelle ? Ou a-t-elle été intentionnelle ? »
Le Dr Mehta a également appelé à la prudence au sujet de la proposition de traité de l’OMS sur la gestion des pandémies futures, compte tenu des problèmes rencontrés par le passé en matière de partage d’informations sur la propagation des virus.
« Bien sûr, il y a un certain niveau d’interaction entre les pays qui doivent travailler ensemble et participer lorsqu’il s’agit d’une pandémie de l’ampleur du Covid », a déclaré le Dr Mehta. « Cela dit, il ne faut pas prendre cela à la légère. Chaque pays doit protéger sa souveraineté : ils ne peuvent se contenter de confier à un organisme non élu, à une organisation gouvernementale internationale qui n’a aucun compte à rendre à la population, ce type d’autorité qui peut alors s’immiscer dans la vie des Américains ».
Le Dr Mehta recommande aux membres du Congrès d’examiner minutieusement tout traité de l’OMS sur les pandémies avant que les États-Unis ne ratifient un tel accord.
Le mois dernier, des sénateurs républicains ont présenté un projet de loi qui interdirait la participation des États-Unis à un accord mondial sur la gestion de pandémies de l’OMS sans l’approbation préalable du Sénat américain.
NTD News a contacté l’OMS pour commentaires, mais n’a pas reçu de réponse au moment de la publication.
De NTD.
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