L’avenir du Stade de France va commencer à se dessiner : l’État lancera en effet la semaine prochaine les appels à candidatures pour vendre l’enceinte ou accorder une nouvelle concession pour l’été 2025, a fait savoir vendredi l’entourage de la ministre des Sports.
L’État publiera ainsi en parallèle deux appels à candidatures: un pour des acheteurs potentiels et un pour les entreprises intéressées par l’exploitation de ce stade, qui accueille manifestations sportives et culturelles depuis 25 ans.
Depuis 1995, c’est un consortium constitué des deux géants du BTP français Vinci et Bouygues (respectivement 2/3 et 1/3), constructeurs du stade, qui exploite l’enceinte situé à Saint-Denis créée pour la Coupe du Monde de football 1998.
Signé à la va-vite entre les deux tours de l’élection présidentielle de 1995, le contrat de concession actuel prend fin en juillet 2025 et a fait couler beaucoup d’encre, de frais d’avocats et de deniers publics.
En réalité, l’État, propriétaire du stade, une rareté dans le monde du sport, réfléchit à l’avenir du Stade de France depuis plusieurs années avec l’idée en arrière-plan que le modèle choisi lui coûte moins cher.
En 2018, l’ancien Premier ministre Edouard Philippe n’avait alors pas exclu une cession et promettait de « statuer sur les grands principes du dispositif d’ici fin 2019 ». Depuis rapports et études se sont entassés et rien n’a bougé.
Difficile de trouver la bonne recette pour gérer cette enceinte de 80.000 personnes qui a besoin d’un coup de neuf. Difficile y compris d’évaluer son prix. Selon une source proche du dossier, il vaudrait entre « 400 et 600 millions d’euros ».
Jusqu’ici peu d’acheteurs se sont ouvertement manifestés.
L’automne dernier, le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi, en bisbilles avec la ville de Paris qui ne veut pas lui vendre le Parc des Princes, avait levé le doigt pour racheter l’enceinte de Saint-Denis. Mais ce scénario d’un PSG jouant au Stade de France laisse incrédule beaucoup de monde.
Présentée elle aussi comme intéressée dans un article de presse cette semaine, la Fédération internationale de football (Fifa) a démenti l’être auprès de l’AFP. Il y a quelques semaines, plusieurs sources proches de l’exécutif avaient indiqué que l’hypothèse d’une vente reste « faible ».
Qu’il s’agisse d’un rachat ou d’une concession, les candidatures pourraient être identifiées « d’ici fin avril » avec un « rendu des premières offres à l’automne ». Le processus continuera tout au long de l’année 2024, année qui verra le Stade de France installer une nouvelle piste d’athlétisme en vue des JO de Paris à l’été.
Le nouveau propriétaire ou concessionnaire ne sera vraisemblablement pas connu avant 2025.
« L’État a pris du retard, il ne peut pas faire les procédures une après l’autre avant la fin de la concession actuelle alors il lance les deux en même temps », décrypte une source proche du dossier à l’AFP.
Dans un rapport dédié aux JO publié en janvier, la Cour des comptes s’était ému que l’affaire traîne. Devant l’hypothèse d’un appel d’offres au printemps 2023, elle jugeait que « ce calendrier est le plus défavorable pour l’État qui, comme en 1995, va se retrouver sous la pression tant des candidats que des fédérations sportives ».
Pour l’instant, le consortium qui gère le Stade de France, n’a pas dévoilé ses intentions.
L’idée est de « conserver la vocation sportive de l’équipement » et dans le même temps « préserver les intérêts économiques et financiers de l’État », a fait savoir l’entourage d’Amelie Oudéa-Castéra. « L’État ne bradera rien de cet équipement», prévient-on de même source.
Les Fédérations françaises de football et de rugby (FFF et FFR), qui y jouent un certain nombre de matches, ont été informées du lancement du processus et devraient être plus associées, selon plusieurs sources.
Entre les contentieux juridiques initiaux, l’indemnité pour absence de club résident versée jusqu’en 2013, les compensations diverses comme récemment pour les travaux du RER B, le Stade a coûté cher à l’État.
Et il va encore coûter de l’argent pour les JO. Pour compenser l’arrêt des activités, pour travaux, à compter du 1er décembre 2023, la facture — « chiffrée en dizaines de millions d’euros » selon la Cour des comptes — devrait se partager entre l’État et le comité d’organisation des JO.
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