Le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP), connu encore sous le nom de TAFTA (TransAtlantic Free Trade Area), s’il promet une meilleure coopération transatlantique face au développement incontrôlable de l’Asie, suscite aussi des oppositions quant aux intentions des lobbies industriels.
Si les États-Unis et l’Europe partagent les mêmes valeurs de liberté, de droit, de justice, etc., face à des pays les bafouant et ne respectant pas les règles internationales, ils n’en sont pas moins bien différents quant à leur culture et leur respect notamment des normes environnementales.
Si le marché transatlantique permettra le renforcement d’un pacte démocratique mondial se basant sur une économie forte et saine, il n’en reste pas moins qu’à l’intérieur même du pacte, le jeu de la démocratie et du respect des droits est plus que jamais en jeu.
« Seuls les lobbyistes du secteur privé ont eu accès aux négociations »
C’est le message de la pétition STOP au TTIP qui propose à travers une initiative de citoyens européens d’arrêter les négociations en cours et ne pas ratifier le traité en l’état. Cette initiative citoyenne met en lumière un accord piloté de l’intérieur par les intérêts des multinationales, passant devant toutes considérations des intérêts des Européens.
« Seuls les lobbyistes du secteur privé ont eu accès aux négociations : de Monsanto à Nestlé, les entreprises se sont toutes précipitées à Bruxelles pour s’assurer que leur agenda soient inscrits dans les traités » peut-on lire sur le site Stop TTIP.
Soutenu par 480 organisations partenaires dans toute l’Europe, le groupe administré par des démocrates, des chercheurs, des entrepreneurs et des responsables associatifs de tous horizons européens veut apporter une alternative à la politique commerciale en cours d’élaboration dans les hautes sphères.
« Nous souhaitons empêcher que les droits du travail, les normes sociales, environnementales, de protection de la vie privée et des consommateurs soient abaissées et que les services publics (tels que ceux liés à l’eau) et le patrimoine culturel soient dérégulés dans le cadre de négociations non transparentes. »
L’initiative a déjà réuni plus de 2,3 millions de signataires, avec pour objectif d’atteindre les 2,5 millions d’ici le mois d’octobre.
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Car si le traité de libre échange transatlantique est nécessaire, le respect des traditions, des cultures, des savoir-faire des petites entreprises européennes l’est tout autant, si ce n’est plus. Laisser des groupes comme Monsanto dicter la politique économique et environnement entre les États-Unis et l’Europe, c’est faire échouer à coup sûr une perspective de développement durable sur le long terme.
Car si les États-Unis sont la première puissance économique mondiale, ils sont aussi la 2e puissance la plus polluante, et porteurs d’une culture du burger et du coca cola, qui détruit la culture européenne historique beaucoup plus riche et plus ancienne.
« Nous n’avons pas besoin de normes de protection inférieures, mais supérieures »
Les questions d’un accord négocié dans les règles de la démocratie et sans les lobbies industriels est donc une nécessité politique garante des enjeux mondiaux, tels que le respect de l’environnement, la préservation des savoir-faire et des cultures, le droit de chacun à pouvoir entreprendre localement. Sinon l’accélération du réchauffement climatique restera inexorable, les ressources naturelles continueront à être polluées par les procédés industriels, et les bassins d’emplois locaux seront détruits – ceci pour une qualité, des normes de travail et environnementales très inférieures.
Car si les États-Unis sont puissants politiquement et défendent le monde libre, il n’en reste pas moins qu’ils ont presque tout à apprendre de la vieille Europe sur les normes humaines et environnementales. C’est aussi l’objet de la pétition : « Les normes des produits alimentaires et les mesures de protection des consommateurs relatives aux produits cosmétiques et produits médicaux menacent d’être opposés à des normes des États-Unis. Nous n’avons toutefois pas besoin de normes de protection inférieures, mais supérieures, qu’il s’agisse de la mise en œuvre de pesticides, de l’élevage intensif ou de sources d’énergie propres. Une coopération régulatrice rendrait pareille évolution plus difficile, voire impossible. »
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