La fondation de la cause judiciaire et de la stratégie de Pékin pour exploiter la mer de Chine méridionale s’appuyait sur une propriété historique prétendue. Le 12 juillet, une cour d’arbitrage à La Haye a déclaré que cette fondation était erronée.
Le Parti communiste chinois (PCC) a rapidement réagi. Dans une déclaration de son ministère des Affaires étrangères, il a dit que la décision du tribunal est « caduque et n’a pas force de loi » et qu’il « ne l’accepte ni ne la reconnaît ».
Malgré l’arrogance de Pékin, le PCC vient de perdre son argument principal de propagande et sa meilleure chance pour établir la légitimité de sa position en mer de Chine méridionale.
Une des principales stratégies que le PCC a employée dans la mer de Chine méridionale est ce qu’il appelle les « Trois guerres ». Il s’agit de la guerre juridique, de la guerre psychologique et de la guerre médiatique.
Toutefois, selon Dean Cheng, un chercheur principal au Asian Studies Center de l’Heritage Foundation, « il est important de reconnaître que cette question n’est pas terminée ».
L’arme de la tromperie
Une des principales stratégies que le PCC a employée dans la mer de Chine méridionale est ce qu’il appelle les « Trois guerres ». Il s’agit de la guerre juridique, de la guerre psychologique et de la guerre médiatique.
La stratégie fonctionne en fabriquant des arguments « légaux », en créant une pression psychologique sur les adversaires et en manipulant la couverture médiatique. L’Office of Net Assessment, un institut de recherche du Pentagone, a décrit cette stratégie dans un rapport de 2013 comme étant « une façon de mener la guerre par d’autres moyens » et qui utilise la tromperie pour « altérer l’environnement stratégique de manière à rendre l’affrontement cinétique irrationnel ».
M. Cheng affirme que l’utilisation de la guerre juridique par le PCC « n’avait pas grand-chose à voir avec ce que d’autres autorités légales affirment ». Il souligne que déjà des professeurs de droit chinois et autres tentent de discréditer le tribunal, affirmant qu’il a été entaché ou qu’il n’a pas d’autorité.
À leur cœur, les Trois guerres du PCC sont une stratégie de désinformation, une forme de propagande qui fonctionne en fabriquant un mensonge avec un grain de vérité et ensuite utiliser ce mensonge comme fondation pour avancer des arguments prétendument légitimes. Un objectif clé de la désinformation est d’obtenir une couverture dans des médias et des cercles de réflexion habituellement crédibles, couverture qui peut être ensuite exploitée pour avancer d’autres arguments.
Dans la mer de Chine méridionale, cette stratégie s’est manifestée dans la revendication du PCC qu’il est propriétaire historique de pratiquement toute la région, ce qui lui donne le droit de fabriquer des îles, de déclarer des périmètres de défense autour de ses îles artificielles et d’expulser hors de la région les navires des autres pays.
La route devant
Le PCC a quatre masques qu’il peut porter dans cette dispute territoriale : un pour l’intimidation militaire, un pour des projets civils pacifiques, un pour le gain financier et un autre pour la tromperie stratégique.
Le site web du tribunal est tombé hors ligne après l’annonce, mais une archive de son communiqué de presse est encore disponible.
Selon ce communiqué, le PCC a boycotté le tribunal, mais même en absence de la Chine, le tribunal a pris des mesures pour « tester l’exactitude de la revendication des Philippines ». Cela comprend questionner les Philippines, mandater des experts indépendants pour « rapporter au tribunal sur des questions techniques » et « obtenir des preuves historiques concernant des caractéristiques dans la mer de Chine méridionale et les fournir aux parties pour commentaire ».
Finalement, le tribunal a déterminé de manière écrasante que la revendication du PCC était fausse. Le communiqué dit que le tribunal a « trouvé que la revendication de la Chine à des droits historiques aux ressources était incompatible avec l’allocation détaillée de droits et de zones maritimes » dans la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et que tous droits historiques aux ressources qu’avait le PCC dans la mer de Chine méridionale « disparaissaient par l’entrée en vigueur de la Convention dans la mesure qu’ils sont incompatibles avec le système de zones maritimes de la Convention ».
Malgré la décision, le PCC a répété qu’il n’allait « pas accepter ni participer dans l’arbitrage déclenché unilatéralement par les Philippines », selon le communiqué.
Selon M. Cheng, le régime chinois n’a pas participé aux audiences pour la simple raison qu’il « savait que sa cause n’allait pas tenir devant les principes actuels du droit international ». « Les Chinois n’allaient pas faire de concession en mer de Chine méridionale avant ceci et ils n’en feront pas plus maintenant », selon Dean Cheng.
« Il n’y avait déjà pas beaucoup de pays qui croyaient en la position chinoise », ajoute-t-il.
Dans un avenir rapproché, il est probable que le PCC lance une autre campagne de propagande pour discréditer le tribunal et il pourrait fabriquer un nouvel argument de désinformation pour établir sa revendication. Il est aussi probable que le PCC va forcer la situation avec sa puissance militaire ou en lançant d’autres projets civils dans la région.
Le PCC a quatre masques qu’il peut porter dans cette dispute territoriale : un pour l’intimidation militaire, un pour des projets civils pacifiques, un pour le gain financier et un autre pour la tromperie stratégique.
La décision de la cour a fracturé le masque du PCC en matière de tromperie stratégique, mais ses autres options demeurent entières.
« Je pense que les Chinois vont jouer la carte du tourisme », estime Dean Cheng, soulignant qu’il y a déjà eu des vols touristiques dans la mer de Chine méridionale. Il affirme que le PCC va également projeter sa puissance militaire et il pourrait chercher un élément économique afin de justifier ses projets illégaux dans la région.
Il fait remarquer que le PCC pourrait aussi tenter l’approche diplomatique en bâtissant sa propre alliance qui pourrait inclure le Laos, le Cambodge et Bruneï. M. Cheng affirme que Pékin pourrait offrir un accord à ces pays : « travaillez avec nous et vous obtiendrez quelque chose, opposez-vous à nous et vous n’obtiendrez rien ».
Version originale : China’s Game of Deception Takes a Blow in South China Sea
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