L’armée de l’air suisse a réalisé mercredi avec succès des atterrissages et décollages sur une autoroute, un exercice relativement courant au sein de l’OTAN mais qui n’avait pas été tenté depuis des décennies dans le pays alpin.
Parti de l’aérodrome militaire de Payerne, qui se trouve juste à côté de la portion d’autoroute qui a été coupée à la circulation pour l’occasion, le premier chasseur bombardier F/A-18 s’est posé vers 10h00 (08h00GMT) comme prévu et sans anicroche.
Les décollages deux heures plus tard, de même. Après le premier atterrissage, l’état de la piste a été contrôlé.
Un F/A-18 pèse une quinzaine de tonnes sans armement et l’atterrissage représente un choc non négligeable. Des pierres ou des débris de taille relativement modeste peuvent faire des dégâts considérables aux pales des turbines des moteurs à réaction.
Avec 25 mètres de large, une autoroute à 4 voies comme l’A1 est aussi plus étroite qu’une piste d’atterrissage et il ne faut pas oublier d’enlever le rail de sécurité central.
Les trois autres appareils du même type ont atterri successivement sur cette autoroute qui traverse le pays de la frontière française à l’ouest, près de Genève, à la frontière avec l’Autriche à l’est.
Les opérations ont repris dans l’après-midi avec un cycle atterrissage – décollage.
Capacité à opérer en cas d’endommagement des bases
Avec cet exercice « Alpha Uno », l’armée de l’air suisse veut s’assurer de sa capacité à opérer en cas de conflit et d’endommagement de ses bases.
Elle opère une trentaine de F/A-18 qui arrivent rapidement en fin de vie. Pour remplacer la flotte de F/A-18, le gouvernement Suisse a choisi le F-35 américain – un chasseur multirôle furtif de dernière génération- au détriment du Rafale français notamment.
La manière dont le choix avait été annoncé avait refroidi considérablement les relations entre Paris et Berne avant un réchauffement l’année dernière et la visite d’État du président Emmanuel Macron.
La Suisse va acheter 36 F-35 A pour quelque 6 milliards de francs suisses (environ le même montant en euros). Les livraisons de Lockheed-Martin doivent débuter en 2027 et s’étaler jusqu’en 2030.
Si le gouvernement suisse affirme que l’avion était de loin le meilleur, au prix le plus bas de tous les jets en lice pour le contrat (Rafale, F/A-18 et Eurofighter), les innombrables difficultés techniques et dépassements budgétaires du programme F-35 aux États-Unis avaient incité deux commissions parlementaires suisses à lancer une enquête sur le choix de l’appareil, qui n’ont in fine pas fondamentalement remis en cause le choix.
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