Après avoir travaillé pendant 8 mois à l’abattoir Sobeval en Dordogne, un employé ayant démissionné a décidé de témoigner suite à la diffusion d’une vidéo par l’association L214.
Ce 20 février, après avoir vu la vidéo publiée par L214, concernant l’abattoir Sobeval de la commune de Boulazac en Dordogne, Christ, un des employé, a pris la décision de démissionner le jour même.
Il a ensuite témoigné, à visage découvert, des atrocités et des pressions internes dans son travail, au micro de France Bleu Périgord, lors d’une manifestation organisée à Périgueux pour demander la fin de l’abattage des animaux sans étourdissement.
« Il y a des primes pour ceux qui tuent le plus. » ?
Un ancien employé d’abattoir témoigne. « Il y a une pression de la hiérarchie et des employés pour ne pas parler de ce qui se passe à l’intérieur. »
Laissons leurs vies aux animaux. #GoVeganhttps://t.co/p47eivtvTz— PETA France (@PETA_France) March 2, 2020
« La barbarie, l’égorgement, le réveil d’animaux sur les chaines de dépeçage, ce n’est pas normal. J’ai vu des animaux le cou tranché, vomir par la gorge. Ce sont des choses que l’on n’oublie pas. Compte tenu de mes valeurs, je ne pouvais pas continuer à travailler », a déclaré Chris, les larmes aux yeux.
« Cela faisait des mois que je n’en pouvais plus. Je rentre chez moi, je m’assois sur un canapé pendant des heures en me repassant les images de mes journées de travail. La vidéo a été un élément déclencheur dans ma décision de quitter mon poste. »
La vidéo, publiée le jeudi 20 février, est une vidéo de L214 tournée entre novembre et décembre 2019. Celle-ci dénonce des erreurs dans l’étourdissement des veaux et de mauvaises pratiques pour l’abattage Casher et Halal à l’abattoir Sobeval.
Voir la vidéo (attention, images sensibles) :
Lors de son intervention au micro de France Bleu, Chris reproche à son ancienne entreprise une course constante à la rentabilité.
« Un quota de veaux abattu est exigé par la direction. Les employés doivent abattre 90 à 120 veaux par heure. Dans les cas d’extrême cadence, ça peut monter jusqu’à 140. Des primes de rentabilité sont distribués aux employés qui tuent le plus, qui dépècent le plus et qui mettent en barquette le plus vite. »
Cela faisait plusieurs mois que Chris voulait alerter l’opinion publique sur ses conditions de travail. Cependant, « nous n’avons pas le droit au portable pendant nos heures de travail. Un jour, j’ai quand même essayé d’en dissimuler un afin de prendre des photos mais il y a trop de caméras de surveillance. De plus, il y a une pression de la hiérarchie et des employés pour ne pas parler de ce qui se passe à l’intérieur. »
Il «y a une pression exercée par l’encadrement, la hiérarchie et les autres employés pour avoir une cadence plus élevée et il y a une pression entre employés pour ne pas parler», témoigne Chris. https://t.co/Whkbjag249
— Collectif PLEIN AIR (@Coll_PLEINAIR) March 1, 2020
Ayant gardé contact avec certains employés, Chris a confié, de la part d’un ancien collègue : « Au lendemain de la publication de la vidéo de L214, une réunion a été organisée par la direction de Sobeval sur chaque chaîne d’abattage. Les dirigeants ont ensuite déclaré : ‘On trouvera ceux qui ont parlé, ceux qui ont diffusé la vidéo.’ «
Une dizaine de jours après la diffusion de cette vidéo, et après une inspection de l’entreprise, le ministère de l’Agriculture a demandé la suspension de l’abattoir.
Une suspension qui n’est pas au goût de la direction, qui a demandé la réouverture de l’abattoir dès mardi prochain et qui ne compte pas se laisser faire.
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