« Sur le fond, ça n’avance pas » : la menace d’une censure du gouvernement reste « sérieuse », prévient le RN

Par Epoch Times avec AFP
30 janvier 2025 17:30 Mis à jour: 30 janvier 2025 17:37

La menace d’une censure du gouvernement par le Rassemblement national doit être prise au « sérieux », a averti jeudi le chef de file du parti dans les négociations budgétaires, Jean-Philippe Tanguy.

La possibilité d’une censure par le RN « est sérieuse et elle l’a toujours été », a déclaré à la presse le député, qui participe aux négociations entre députés et sénateurs en Commission mixte paritaire (CMP) sur le budget 2025 de l’État. En cas d’accord sur un compromis, celui-ci serait soumis la semaine prochaine aux deux chambres du Parlement.

Faute de majorité à l’Assemblée pour le faire adopter, le Premier ministre François Bayrou devrait alors faire usage de l’article 49-3, s’exposant à la censure des députés.

Lors des discussions en CMP jeudi, a expliqué M. Tanguy, le RN s’est résolument opposé à un article du projet de loi de finances réformant la rémunération d’EDF pour sa production nucléaire, en remplacement du système actuel qui s’éteint le 31 janvier 2025 et qui obligeait l’électricien à vendre à prix cassé une partie de son électricité.

Cette disposition pourrait provoquer un doublement du prix de l’électricité issue du nucléaire, ce qui pèserait sur les ménages et aggraverait la désindustrialisation, a argumenté M. Tanguy.

« Aucun gage » donné

Dans ces discussions budgétaires, le RN a certes été « bien mieux traité » sur la forme par François Bayrou que par son prédécesseur Michel Barnier, a-t-il convenu. Cependant, « sur le fond, ça n’avance pas », notamment sur la politique migratoire où l’exécutif n’a donné « aucun gage, bien au contraire », selon lui. Au final, « Marine Le Pen et Jordan Bardella décideront si le comportement du gouvernement et cette irresponsabilité méritent la censure ou pas », a-t-il expliqué.

De leur côté, les socialistes décideront de manière « autonome » de voter ou pas la censure, indépendamment de l’attitude du RN, a souligné le député PS Arthur Delaporte. « Nous verrons en fonction de ce qui sortira de la CMP et de l’évolution de la politique du Premier ministre », a résumé M. Delaporte, rappelant les deux exigences « cumulatives » de son parti : un budget qui ne « dégrade » pas la vie des Français, et un gouvernement qui ne fasse pas « la courte échelle à Marine Le Pen ».

Alors que les élus PS ont été « profondément heurtés » par la phrase de M. Bayrou sur le sentiment d’une « submersion » migratoire, « il faut que le Premier ministre se dédise, sinon il devra se démettre », a-t-il averti.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.