La surfeuse Vahine Fierro, devenue mercredi la première française à s’imposer au Tahiti Pro, a réalisé un « rêve de gosse » en domptant en compétition la terrible vague de Teahupo’o, raconte auprès de l’AFP la jeune femme de 24 ans, désormais favorite pour les JO dans deux mois.
QUESTION : Quel est votre état d’esprit juste après votre victoire historique, sur ce spot que vous surfez depuis l’adolescence ?
REPONSE : « J’ai mal partout, je n’arrive plus à parler, je suis fatiguée ! J’ai pris les plus belles vagues de ma vie, comme les plus belles gamelles pendant cette compétition. C’était vraiment intense, mais j’avais cette énergie qui me poussait. Teahupo’o me donnait les vagues qu’il fallait et dans le lagon il y avait mes amis, ma famille, les fans tahitiens. Je suis peut-être la première, mais c’est grâce à tout le monde que j’en suis arrivée là ».
Q : A l’eau, Jérémy Florès, manager de l’équipe de France de surf olympique, et Kauli Vaast, qui représentera les Bleus et Tahiti aux JO comme vous, ont passé leur temps à vous parler. Cela vous a aidé ?
R: « Cela faisait un moment que je n’avais pas gagné de compétition. C’était un rêve de gosse de gagner à Teahupo’o, chez moi. Avec Jérémy et Kauli, on a fait des heures et des heures d’entrainements ces six derniers mois et j’ai perdu toutes mes séries contre Kauli. Il y est pour beaucoup dans cette victoire, car c’est quelqu’un qui me pousse, qui m’aide, qui me guide. Le surf est un sport individuel, mais il y a un vrai esprit de groupe dans cette équipe de France.
Vahine Fierro, la nouvelle reine de Teahupoo 🏆🌊🏄🏻♀️ #tahitipro @wsl pic.twitter.com/C81XGAmPLW
— David MICHEL (@davidmichel_) May 30, 2024
Q: La journée a été marquée par votre confrontation en demi-finale face à la Brésilienne Weston-Webb qui a signé une vague parfaite, vous passant devant à seulement deux minutes de la fin de la série. Comment vous êtes vous remobilisée ?
R: « J’avais chuté quatre fois dans le lagon, j’avais cassé ma planche, mais je suis revenu au pic. Je l’ai vu prendre sa vague notée 10 par les juges juste devant moi et il me restait juste le temps d’en prendre une. J’y croyais encore… Teahupo’o m’a donné la vague, il m’a suffit de faire confiance à l’océan.
Q: Cette compétition dans de grosses conditions a montré que les femmes, barrées du Tahiti Pro par les organisateurs entre 2007 et 2021 pour des raisons de sécurité, avaient toute leur place ici ?
R: « On voulait toutes surfer aujourd’hui et la World Surf League a écouté, j’en suis très heureuse. C’est dans ces conditions-là qu’on va se pousser les unes les autres, qu’on va tomber, réessayer et montrer qu’on est capable de surfer Teahupo’o. Toutes les filles se sont poussées et il y en a pas une qui n’a pas essayé, qui n’a pas bouffé de l’eau. C’est tellement positif pour le surf féminin »
Q: Vous êtes désormais favorite aux JO de Paris dans (27 juillet au 5 août à Teahupo’o), que reste-t-il à préparer pour être au rendez-vous ?
R: « Les Jeux sont déjà là, on s’y prépare tous les jours avec Jérémy, Kauli, Johanne Defay et Joan Duru (les deux autres français qualifiés pour les Jeux). Cette compétition c’était un entraînement pour nous. J’ai gagné aujourd’hui, mais je pourrais avoir des conditions plus petites ou plus grosses cet été. Il va falloir continuer à s’entraîner avec l’équipe pour être la meilleure, peu importe les conditions ».
Propos recueillis par François D’Astier.
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