Surtaxe des entreprises : Bernard Arnault dénonce une « taxe du made in France » qui crée toutes les conditions pour « la délocalisation »

Par Epoch Times avec AFP
29 janvier 2025 09:03 Mis à jour: 29 janvier 2025 09:20

Bernard Arnault, PDG du numéro un mondial du luxe LVMH, a dénoncé mardi l’augmentation prévue des impôts sur les entreprises françaises, estimant qu’il s’agit d’une « taxe sur le made in France » qui « pousse à la délocalisation ».

« Je reviens des USA et j’ai pu voir le vent d’optimisme qui régnait dans ce pays. Et quand on revient en France, c’est un peu la douche froide », a déclaré celui qui a été aperçu avec ses enfants Delphine, PDG de Dior, et Alexandre, directeur général délégué de Moët-Hennessy, parmi les dizaines d’invités les plus proches de Donald Trump lors de la cérémonie d’investiture du président américain.

« Aux USA, les impôts vont descendre à 15%, les ateliers sont subventionnés dans une série d’États et le président (Trump) encourage ça », a salué le dirigeant du géant français du luxe lors de la présentation des résultats 2024 de LVMH.

« Quand on revient en France et qu’on voit qu’on s’apprête à augmenter de 40% les impôts des entreprises qui fabriquent en France, c’est incroyable. Pour pousser à la délocalisation, c’est idéal ! », a-t-il dénoncé. « C’est la taxation du made in France. »

« Je ne sais pas si c’est vraiment l’objectif du gouvernement, mais en tout cas il va l’atteindre s’il arrive au bout de ses plans », a-t-il commenté.

M. Arnault faisait allusion à la surtaxe d’impôt sur les sociétés, prévue, pour les plus grosses, dans le budget actuellement en préparation en France pour l’année 2025. Cette surtaxe devrait rapporter quelque 8 milliards d’euros à l’État cette année. Pour les entreprises réalisant plus de trois milliards d’euros de chiffre d’affaires, comme c’est le cas de LVMH, cette surtaxe aboutirait à relever d’environ 40% le taux de l’impôt sur les sociétés.

Le gouvernement a cependant indiqué ne vouloir l’appliquer que pour un an. « Personne n’y croit, une fois qu’on a augmenté les impôts de 40%, qui va les baisser de 40% ? », a jugé M. Arnault en marge de la conférence de presse. « Nous sommes fortement sollicités par les autorités américaines à continuer nos implantations (d’ateliers) », a-t-il ajouté, et, « dans l’environnement actuel, c’est quelque chose qu’on regarde sérieusement ».

L’obstacle de la bureaucratie

« On a proposé d’autres solutions (que cette surtaxe, NDLR), mais évidemment la bureaucratie… », a-t-il glissé avant de commenter « il faudrait faire comme aux États-Unis, nommer quelqu’un pour ‘‘slasher’’ (faire des coupes, NDLR) un peu la bureaucratie, mais dès qu’on essaye de faire ça… on est poursuivi… c’est impossible ».

Interrogé sur de possibles taxes douanières imposées par les États-Unis, il a répondu « préférer ne pas s’exprimer et essayer d’agir tranquillement ».

Après une année dernière chahutée, LVMH a annoncé mardi une chute de 17% de son bénéfice net annuel en 2024, à 12,55 milliards d’euros, et un recul de 2% de son chiffre d’affaires annuel, à 84,7 milliards d’euros.

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