Une délégation de l’opposition syrienne tolérée par le régime de Bachar al-Assad a effectué samedi une rare visite dans la région kurde après que le président a menacé de recourir à la force pour reprendre cette zone du nord-est du pays. Les Kurdes, dont la milice forme le noyau dur d’une force anti-djihadistes soutenue par les Etats-Unis, ont établi une semi-autonomie sur les territoires qu’ils contrôlent, à la faveur de la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011.
La délégation doit rencontrer des responsables des différents partis politiques dans la ville de Qamichli. « Cette visite est, bien entendu, organisée en consultation avec le régime », a affirmé à l’AFP un responsable kurde syrien ayant requis l’anonymat. « La délégation essaie de jouer un rôle de médiateur entre la région autonome et les partis kurdes d’un côté, et le régime syrien de l’autre », a-t-il ajouté.
Jeudi, le président Bachar al-Assad avait menacé de recourir à la force contre les forces kurdes soutenues par Washington afin de reprendre les territoires sous leur contrôle, si les négociations échouaient. Environ 28% du territoire syrien est aux mains des forces kurdes, notamment de vastes zones frontalières de la Turquie. Damas reconnaît plusieurs partis politiques se décrivant comme des opposants de l’intérieur, mais les groupes de l’opposition en exil les accusent de n’être qu’une extension du régime.
D’après Mays Kraydiyyeh, du Front démocratique syrien, un parti de l’opposition tolérée, les menaces d’Assad « ne visent pas les Syriens, mais les Américains et les interférences étrangères ». Samedi à Damas, le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem a affirmé que les pourparlers avec les Kurdes n’avaient pas encore commencé. « Il y a eu des contacts mais nous n’avons pas encore commencé à négocier sur le futur », a-t-il indiqué.
DC avec AFP
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