Votre système immunitaire vous protège de la maladie. Une nouvelle étude a découvert qu’il pourrait même contrôler votre comportement. Une étude publiée le 13 juillet dans le magazine Nature pourrait amener à de futurs traitements pour les maladies neurologiques.
Le système immunitaire se connecte au cerveau par des moyens que les scientifiques commencent seulement à comprendre. Depuis les années 1930, les chercheurs ont observé une forte corrélation entre un dysfonctionnement neurologique – comme la schizophrénie, l’autisme et la maladie d’Alzheimer – et les symptômes de dysfonction du système immunitaire comme la maladie autoimmune et les problèmes gastrointestinaux. La façon dont elles sont reliées est cependant restée un mystère.
Pendant des décennies, il n’a pas été envisagé que le système immunitaire ait une connexion directe au cerveau, car il n’a pas de connexion au système lymphatique – le réseau qui amène les cellules immunitaires dans le reste du corps.
L’année dernière pourtant, des chercheurs de l’École de Médecine de l’Université de Virginie ont découvert la preuve que des vaisseaux méningés relient le cerveau au système lymphatique. Cette importante publication a ouvert une toute nouvelle voie de recherche, aidant à expliquer la connexion entre le cerveau et le système immunitaire.
Sous la direction du Dr Jonathan Kipnis, président du département de Neurosciences de l’Université de Virginie, la dernière expérience de l’équipe a découvert que restreindre un seul type de molécule immunitaire (l’interféron de type II) amène des parties du cerveau d’une souris à être hyperactives, menant à un comportement social anormal.
Les souris sont des créatures sociales qui recherchent généralement la compagnie de leurs semblables. En retirant l’interféron de type II cependant, elles deviennent subitement solitaires. Lorsque la molécule est restaurée, la fonction du cerveaux et les habitudes sociales reviennent à la normale.
Si retirer seulement une molécule immunitaire peut affecter significativement le comportement social, cela suggère que notre immunité pourrait jouer un plus grandt rôle dans nos vies que nous le pensons.
« C’est fou, mais nous ne sommes peut-être que des champs de batailles multi-cellulaires pour deux anciennes forces : les pathogènes et le système immunitaire. Une partie de notre personnalité pourrait en fait être dictée par le système immunitaire », déclareKipins dans un rapport.
Plus facile à cibler
Cette étude nous donne un premier aperçu sur comment nos systèmes immunitaires influent nos décisions, et pourrait également mener à de nouvelles options de traitement pour les personnes souffrant de maladies neurologiques.
Les examens précédents de maladies neurologiques se sont principalement concentrés sur les cellules du cerveau. Mais d’après le Dr Anthony J. Filiano, un docteur en médecine travaillant également au laboratoire de Kipnis et auteur principal de l’étude, considérer la maladie neurologique selon la perspective du système immunitaire pourrait en fait être une approche plus pratique.
« Beaucoup d’études précliniques ont visé les synapses dans le cerveau, et toutes ces thérapies ont échouées », explique Filiano. « Le système immunitaire, en raison de son accessibilité, est bien plus facile à viser. »
Le système immunitaire pourrait être une voie plus accessible, mais le prendre à part des mécanismes biologiques demande encore beaucoup de raisonnement stratégique.
« Ces expériences sont coûteuses, et il y a plus de 100 types de molécules immunitaires qui peuvent potentiellement affecter les neurones dans le cerveau ; ce n’est donc pas réalisable d’y accéder et d’enquêter sur tout à la fois », explique Filiano. « Nous devons être intelligent là-dessus pour faire des prédictions appropriées et des expériences bien choisies. »
Paver la route vers le traitement
Les découvertes de Filiano suggèrent que nous sommes à l’aube d’une nouvelle compréhension sur notre immunité, la biologie du comportement social, et même le libre arbitre. Il n’est pourtant pas encore défini si cela servira réellement pour traiter la maladie humaine.
Les déficits sociaux accompagnant l’autisme et la schizophrénie pourraient-ils en fait venir d’un système immunitaire défectueux à l’image de la souris de l’étude ? Si c’est le cas, comment en tirer un traitement ?
Pour aider à répondre à ces questions, l’équipe de recherche de l’Université de Virginie collabore avec des chercheurs des Instituts nationaux de la santé, étudiant les cas de patients présentant des mutations du système nerveux (une caractéristique des troubles comme la schizophrénie et l’autisme).
Filiano explique que si les biologistes parviennent à découvrir les voies impliquées dans le comportement social humain, ils pourraient alors être capables d’isoler de nouvelles cibles thérapeutiques.
« Heureusement, nous pouvons maintenant cartographier comment différentes molécules affectent les circuits neuraux et ainsi, différents comportements, pour observer réellement la communication entre le système immunitaire et le cerveaux », conclut-il.
Version anglaise : Immune System Controls Social Behavior, Study Finds
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