La Chine doit accepter le fait que Taïwan est déjà un pays indépendant, a déclaré la présidente taïwanaise tout juste réélue Tsai Ing-wen, en avertissant Pékin que toute tentative d’invasion de l’île lui coûterait très cher.
Tsai Ing-wen, qui a fait campagne sur l’idée d’une nécessaire résistance contre les menaces et l’autoritarisme de la Chine, a remporté samedi la présidentielle taïwanaise avec 57,1% des suffrages malgré la campagne d’intimidation économique et diplomatique du pouvoir communiste pour isoler l’île.
Elle a recueilli 8,2 millions de voix, soit davantage que lors de son élection en 2016, ce qui constitue un camouflet pour Pékin.
La Chine n’a jamais caché sa volonté d’une alternance sur l’île en raison des positions du Parti démocratique progressiste (PDP) de la présidente qui a toujours penché pour l’indépendance de Taïwan et refusé le principe, défendu par Pékin, de l’unité de Taïwan et de la Chine au sein d’un même pays.
Tsai Ing-wen has won presidential election to secure democracy & freedom for Taiwan. After sweeping to victory, Taiwanese walked on the street, held up five fingers to represent Hong Kong movement’s #FiveDemandsNotOneLess & chanted “Taiwan, keeping going! Hong Kong, keep going!” pic.twitter.com/mVcpX1GeaX
— Eileen Chang ?⛑????? (@Hongkon84458416) January 11, 2020
La Chine considère Taïwan comme une de ses provinces et a juré d’en reprendre un jour le contrôle, par la force si nécessaire, en particulier si l’île déclarait son indépendance.
En dépit des positions du PDP, Mme Tsai n’est jamais allée jusqu’à la proclamer.
Un pays indépendant depuis 70 ans
Dans sa première interview depuis sa réélection, la présidente de 63 ans a estimé qu’une telle proclamation n’était pas nécessaire.
« Nous n’avons pas besoin de déclarer que nous sommes un Etat indépendant », a-t-elle dit à la BBC. « Nous sommes déjà un pays indépendant et nous nous appelons la République de Chine, Taïwan. »
Voilà 70 ans que Taïwan et Pékin vivent un destin séparé, depuis que les communistes ont proclamé la République populaire de Chine, alors que les forces nationalistes de Tchang Kaï-chek s’étaient repliées sur l’île.
Après des décennies de dictature, Taïwan a connu dans les années 1980 une transition politique, au point de passer aujourd’hui pour une des démocraties les plus progressistes d’Asie.
Les relations entre les deux rives du détroit se sont considérablement refroidies depuis l’arrivée de Mme Tsai au pouvoir.
La Chine a arraché, ces quatre dernières années, sept pays alliés à Taïwan qui n’est plus reconnue que par 15 Etats dans le monde, pour la plupart des nations pauvres d’Amérique latine et du Pacifique.
Every #TaiwanElection is primarily about whether they will allow themselves be engulfed by the #Communist behemoth #China.
The #HongKongProtests have helped make incumbent President Tsai Ing-wen the favorite for reelection.
Commentary by @RogerLSimon https://t.co/QmUEg4r0JX
— The Epoch Times – China Insider (@EpochTimesChina) January 9, 2020
Une identité particulière
Les sondages montrent que de plus en plus de Taïwanais s’opposent à l’idée que leur île devrait être réunifiée avec la Chine continentale.
« Nous avons une identité particulière et nous sommes un pays en tant que tel », a poursuivi Mme Tsai.
« Nous sommes une démocratie qui a réussi, nous avons une économie assez solide, nous méritons le respect de la Chine. »
Mais la Chine a très mal accueilli sa réélection, certains médias officiels l’accusant de « tricherie », sans donner de précision à cette attaque.
Dans son entretien, Mme Tsai met en garde contre toute initiative militaire de Pékin: « Envahir Taïwan serait très coûteux pour la Chine. »
Taiwan reelected President Tsai Ing-wen by a landslide, sending a stern rebuke to China in an election dominated by anti-government protests in Hong Kong. Tsai won almost 8.2 million votes, more than any Taiwan president since its first election in 1996 https://t.co/QEMK6xzOMp pic.twitter.com/UO4TOMLgq8
— Reuters (@Reuters) January 11, 2020
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.