TAIPEI, Taïwan – Un touriste chinois a été expulsé de Taïwan le 8 octobre, après avoir été accusé d’avoir intentionnellement détruit le « mur Lennon » érigé par des partisans locaux des manifestations de Hong Kong.
Li Shaodong, 30 ans, a été arrêté après avoir déchiré des affiches posées sur un mur à l’intérieur du campus de l’Université nationale de Taïwan (NTU) le 7 octobre au matin et tenté de fuir la scène. Sur de nombreux campus universitaires de Taïwan, les étudiants ont érigé des murs Lennon, de grandes mosaïques de post-it et des affiches qui transmettent des messages de solidarité avec les manifestants de Hong Kong.
Les actions de Li Shaodong ont été filmées par un étudiant de l’Université nationale de Taïwan.
Les manifestations de masse à Hong Kong contre un projet de loi sur l’extradition maintenant suspendu se sont depuis élargies pour inclure des appels en faveur d’une plus grande démocratie. Maintenant dans leur 18e semaine consécutive, les protestations contre l’empiétement croissant de Pékin sur les affaires de Hong Kong bénéficient d’un énorme soutien à Taïwan. Certains habitants locaux ont soutenu des campagnes de dons de casques de protection et de masques à gaz à des manifestants de Hong Kong, alors que d’autres se sont joints à des rassemblements locaux pour exprimer leur soutien à ces manifestations.
Le syndicat étudiant de l’université, dans une déclaration publiée sur sa page Facebook après l’arrestation de M. Li, a déclaré que le mur Lennon de l’école, symbole de la liberté d’expression, était protégé par la loi locale car le mur a été érigé après avoir obtenu l’approbation appropriée des autorités scolaires.
Il a ajouté que le syndicat porterait plainte contre Li Shaodong, « pour lutter contre les violations de la démocratie et de la liberté ». Il a ensuite appelé davantage d’étudiants à soutenir le mur Lennon et à s’exprimer « contre le régime autoritaire chinois et en faveur des Hongkongais ».
La semaine dernière, Chiu Feng-kuang, directeur général de l’Agence nationale de l’immigration de Taïwan, a déclaré aux législateurs lors d’une audition parlementaire que les Chinois du continent pourraient se voir interdire l’accès à Taïwan s’ils endommagent les murs Lennon locaux.
Le 8 octobre au matin, la police locale a envoyé M. Li au bureau du procureur de Taipei sous un chef d’accusation de dommages matériels, selon la Central News Agency (CNA) de Taïwan. M. Li a ensuite conclu une entente de poursuite différée en acceptant de payer une amende de 30 000 $ en nouveaux dollars de Taïwan soit 843,01 € ((927,9 $)
L’Agence nationale de l’immigration de Taïwan a ensuite révoqué le permis de séjour de M. Li en tant que touriste, sur la base d’une réglementation locale régissant les touristes chinois en visite à Taïwan. L’agence lui a en outre imposé une interdiction de voyager de cinq ans empêchant M. Li d’entrer à Taïwan.
Selon la Central News Agency M. Li aurait été expulsé après avoir été escorté par des agents de l’immigration à l’aéroport international Taoyuan de Taïwan le 8 octobre au soir.
Il s’agit du premier cas d’une déportation d’un Chinois du continent à la suite de la destruction d’un mur Lennon.
Mais le cas de Li Shaodong n’est pas un incident isolé. Les médias ont rapporté que plusieurs touristes chinois continentaux et étudiants chinois en échange ont endommagé d’autres murs Lennon à Taïwan. Lors d’un incident, un étudiant chinois de l’université I-Shou a agressé son camarade d’école de Hong Kong, après que ce dernier ait tenté de l’empêcher de retirer des messages post-it appuyant les manifestations à Hong Kong.
La série d’attentats a incité plusieurs responsables taïwanais à condamner toutes visites en Chine continentale, y compris du président Tsai Ing-wen.
Plus récemment, le 8 octobre, le premier ministre Su Tseng-chang, alors qu’il s’exprimait au cours d’une session parlementaire locale, a déclaré que le gouvernement taïwanais ne tolérait pas que des visiteurs viennent sur l’île pour nuire à la démocratie et à la liberté de Taïwan, selon la principale agence de presse de Taïwan.
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