Selon un haut fonctionnaire taïwanais, Taïwan est prêt à mener sa propre guerre contre la Chine communiste tout en s’attendant à ce que les États-Unis lui apportent leur soutien en lui fournissant des armes.
« Nous avons besoin du soutien des États-Unis pour nous vendre les armes les plus avancées, mais aussi pour nous aider à former nos soldats, et c’est ce qu’ils font », a déclaré à Bloomberg Szu-chien Hsu, secrétaire général adjoint du Conseil National de Sécurité de Taïwan et conseiller de la Fondation Taïwanaise pour la Démocratie, en marge de la conférence du Dialogue de Raisina à New Delhi, en Inde.
« Nous n’attendons pas des États-Unis ou de qui que ce soit d’autre qu’ils fassent notre guerre. Nous mènerons notre propre guerre », a-t-il déclaré.
Taïwan, ou la République de Chine (ROC), est la continuation du pouvoir en exil qui régnait sur la Chine continentale avant que le Parti communiste chinois (PCC) ne prenne le contrôle et n’établisse la République populaire de Chine en 1949. Alors que le PCC n’a jamais gouverné Taïwan, il a affirmé à plusieurs reprises qu’il absorberait l’île autogérée, par la force si cela s’avérait nécessaire.
Une attaque amphibie chinoise à travers le détroit de Taïwan a peu de chances de réussir, a déclaré M. Hsu, citant le bouclier de défense antimissile qui protège les côtes de l’île.
Selon lui, Pékin cherche à se projeter comme une puissance mondiale capable de rivaliser avec les États-Unis sur la scène internationale, comme l’ont montré ses récents exercices militaires au large des côtes australiennes.
La coopération américano-taïwanaise en matière de sécurité s’est renforcée ces dernières années. La paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan sont « très importantes pour les intérêts nationaux fondamentaux des États-Unis dans cette région », a souligné M. Hsu.
Les remarques de M. Hsu interviennent alors que le président taïwanais William Lai Ching-te a annoncé le 13 mars que le PCC était une force étrangère hostile – une première pour un président taïwanais. Il a également dévoilé 17 contre-mesures pour lutter contre les efforts d’infiltration du régime.
Cette décision a suscité une vive réaction de Pékin, qui a qualifié M. Lai de « destructeur de la paix entre les deux rives du détroit » et a organisé des exercices militaires près de Taïwan, les décrivant comme une punition pour ce qui était perçu comme du « séparatisme ».
Accélération des livraisons d’armes américaines
Les États-Unis tentent d’accélérer leurs livraisons d’armes à Taïwan, selon le directeur de l’Institut américain à Taïwan, Raymond Greene, ambassadeur de facto de Washington auprès de la démocratie insulaire.
« Nous travaillons activement à l’accélération des délais de livraison, en particulier pour les équipements relatifs à la guerre asymétrique, car ils sont particulièrement cruciaux pour la défense de Taïwan », a-t-il déclaré au Liberty Times, un journal de Taipei, dans un article publié le 10 mars.
« D’un point de vue pragmatique, je pense que les États-Unis devraient accroître et doubler leurs efforts pour rendre Taïwan plus sûr, en renforçant la capacité de Taïwan à se défendre, notamment en améliorant ses systèmes d’armement et sa résilience sociétale. »
M. Greene souligne que si la guerre en Ukraine prenait fin, les États-Unis devraient à nouveau se concentrer sur les besoins de Taïwan en matière de défense.
« Pour savoir comment rendre les États-Unis et Taïwan plus forts ensemble, nous pensons que commencer par le développement conjoint de technologies de pointe, notamment l’IA et les technologies quantiques, est une bonne approche. De plus, il faut construire une chaîne d’approvisionnement démocratique, comme l’a dit le président Lai Ching-te, une chaîne qui exclut la Chine, en particulier pour les drones et la robotique. »
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