Les entreprises Guangdong DP Co., Jinke Property Group, et Country Garden Service Holdings ont toutes annoncé des ventes massives d’actions en novembre et décembre. Ces entreprises chinoises sont les dernières en date à annoncer d’importantes liquidation d’actions. Selon les spécialistes, ces ventes s’intègrent dans la tendance croissante des grosses fortunes chinoises retirant leur fonds pour quitter le pays.
Ces ventes interviennent alors que le régime chinois réprime les ventes illégales d’actions, ceci étant la dernière mesure réglementaire parmi d’autres survenues au cours des dernières années, alors que le PCC revient à une économie contrôlée par l’État.
Ces mesures visent à contrer les sorties de capitaux, alors que de nombreuses personnes très fortunées cherchent à quitter le pays. Cela fait partie d’un cercle vicieux, dans lequel la Chine tente de s’accaparer les capitaux par le biais d’amendes, de réglementations et de dons forcés, effrayant davantage les entreprises chinoises.
La vente de Guangdong DP, de Jinke et de Country Gardens
Le 5 décembre, selon un article de Reuters, Guangdong DP Co. – un important fournisseur de produits d’éclairage LED – a révélé que son actionnaire majoritaire allait se défaire d’une participation de 6% de la société. Selon le prix de clôture de Guangdong DP le 5 décembre, 15,2 yuans l’action (2,18 dollars/action), la vente s’est élevée à environ 57,4 millions de dollars. La valeur marchande actuelle de la société n’était que de 336 millions de dollars.
Guangdong DP Co. a été cotée en tant que société publique le 29 novembre 2019. Au cours des trois années de 2019 à 2021, les performances de l’entreprise n’ont cessé de baisser. En 2022, la marge bénéficiaire brute de son activité principale a brusquement chuté à 8,95%, contre 21,51% l’année précédente.
Le 29 novembre, la société immobilière Jinke Property Group a annoncé que deux de ses actionnaires – Jinke Holdings et Huang Hongyun – avaient vendu leur participation dans la société de 89,5 millions d’actions, représentant 1,68% du capital de la société.
Le 5 décembre, la bourse chinoise de Shenzhen a publié une lettre alléguant les violations suivantes de la part des actionnaires de Jinke Property Group : absence de divulgation préalable de la réduction des actions, réduction des actions pendant la période de restriction et réduction surproportionnelle des actions.
Le 12 décembre, le South China Morning Post a rapporté que Yang Huiyan, la femme la plus riche de Chine, prévoyait de vendre environ 7% de sa participation dans Country Garden Services Holdings, pour un montant de 649 millions de dollars.
Selon le site d’information indépendant sur l’immobilier Mingtiandi, cette vente est la troisième vente majeure dans les parts de Country Garden Holdings, depuis fin novembre.
Répression des ventes illégales d’actions
Dans le but de limiter les ventes massives d’actions, le régime chinois prend des mesures de répression contre les ventes illégales d’actions.
Selon le média d’État chinois Xinhua News, cette année, au moins 30 sociétés et 60 actionnaires ont reçu des amendes pour non‑conformité dans la vente de leurs participations. Rien qu’en novembre, neuf sociétés cotées en bourse ont publié un communiqué présentant des excuses au nom d’actionnaires et de dirigeants ayant enfreint la loi. La plupart des entreprises ont imputé ces ventes illégales à une « mauvaise gestion ».
Le journal numérique chinois The Paper a cité un total de 23 sociétés cotées et de partenaires faisant l’objet d’une enquête de la Commission des valeurs mobilières et des marchés à terme, en novembre, soit une nouvelle société par jour en moyenne, le mois ne comptant que 22 jours de bourse. La plupart des enquêtes concernaient des violations présumées de divulgation d’informations.
En revanche, les mois de septembre et d’octobre ont vu un nombre beaucoup plus faible d’entreprises faire l’objet d’enquêtes : respectivement cinq et trois enquêtes sur des sociétés cotées, tandis que le mois de juillet avait eu 16 cas signalés.
En novembre également, les frères milliardaires Paul Xiaoming Lee et Li Xiaohua, président et vice‑président de Yunnan Energy New Materials Co., Ltd. ont été placés en résidence surveillée dans l’attente d’une enquête. Entre août 2020 et juin 2022, la famille Li a réduit sa participation dans Yunnan Energy pour environ 54 millions d’actions, sur une valeur d’environ 549 millions de dollars.
Des liquidations symptomatiques de l’exode des riches
Selon les experts, ces ventes d’actions sont symptomatiques de la ruée vers l’étranger des grosses fortunes.
Selon Li Yanming, expert et commentateur de la Chine basé aux États‑Unis, pour Epoch Times le 1er décembre, les grosses fortunes et personnalités puissantes de Chine ont commencé à accélérer la vente de leurs actifs et à chercher à quitter la Chine aux alentours du XXe Congrès national du PCC.
Cette fuite est motivée par plusieurs facteurs : les confinements liés au Covid‑19, les inquiétudes en matière de protection et de sécurité face à des règlements répressifs, et la perte de confiance dans le Parti communiste chinois (PCC).
Selon un article sur le site de Radio Free Asia, le nombre de recherches sur Internet mentionnant le mot‑clé « émigration » s’est multiplié par plus de 100 au printemps dernier, alors qu’il y avait de longues périodes de confinement.
Dix mille personnes ont cherché à quitter la Chine en 2022, selon le Henley Global Citizens Report, qui suit la migration des richesses.
La « prospérité commune » accélère la fuite
Bien que la tendance à l’émigration ne soit pas nouvelle, M. Li pense qu’elle s’est accélérée après le XXe Congrès en octobre, impliquant les milieux aisés et entrepreneuriaux du pays. Le lendemain de la première apparition publique du nouveau Politburo, le 23 octobre, les actions de Hong Kong se sont effondrées et les investisseurs étrangers ont retiré leurs capitaux à la hâte.
Les grosses fortunes sont de plus en plus inquiètes pour leur sécurité, en plus des enquêtes fiscales et de la confiscation de biens opérés par le PCC. Les entreprises et les particuliers se précipitent pour protéger leur capital.
Ces dernières années, le Parti s’est emparé de milliards de dollars en infligeant des amendes à des entreprises de technologie, de jeux et autres. En outre, il a forcé les entreprises à faire don de millions de dollars pour financer des projets d’éducation, de technologie agricole et de réduction de la pauvreté, conformément au nouvel accent mis par la Chine sur la « prospérité commune » par opposition à la richesse individuelle.
Le PCC : ne plus permettre les fuites
Dans le cadre d’une action ouverte visant à contrer la fuite des capitaux, la Chine propose des politiques d’intervention pour lutter contre la fuite des personnes fortunées. Ces politiques comprennent des restrictions sur « l’émigration malveillante ».
Un article paru le 1er décembre sur le média d’État NetEase indique que la Commission chinoise de réglementation des banques et des assurances (CBIRC) augmentera l’ampleur de la gestion fiduciaire de l’argent liquide à l’avenir et adoptera une approche à plusieurs volets pour empêcher efficacement les grands mouvements d’ « actifs nationaux ».
L’article dénonce les grosses fortunes qui s’enrichissent en Chine et partent ensuite à l’étranger.
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