La Thaïlande était mardi à la recherche d’un groupe de Ouïghours chinois, minorité persécutée par Pékin, qui se sont enfuis d’un centre de détention pour migrants illégaux la veille et sont réclamés par la Chine.
Lundi avant l’aube, vingt Ouïghours se sont échappés d’un centre situé dans le sud de la Thaïlande en creusant un trou dans le mur de leur cellule avant d’utiliser une couverture pour se hisser à l’extérieur. Seuls, cinq d’entre eux ont été retrouvés pour l’instant.
« Ils ont choisi un moment où la visibilité était réduite et où les responsables ne pouvaient pas les entendre à cause d’une forte pluie », a expliqué à l’AFP le porte-parole des services de l’immigration, Cherngron Rimpadee.
« La Chine a demandé à la Thaïlande que ces fugitifs soient renvoyés le plus vite possible » vers leur pays d’origine, a réagi mardi le porte-parole de la diplomatie chinoise, Lu Kang.
La Thaïlande, traditionnelle voie de passage des Ouïghours fuyant la Chine (à destination souvent de la Turquie), met en place depuis 2015 une politique stricte de renvoi des Ouïghours vers la Chine.
Les membres de ce groupe, arrivés dans le pays en 2014, s’étaient déclarés Turcs, ce qui explique la prolongation de leur détention – les autres ayant été renvoyés en Chine.
Ils « ont choisi de fuir car ils étaient dans une situation désespérée », a réagi de son côté le World Uighur Congress, organisation de réfugiés ouïghours basée en Allemagne, critique de la politique thaïlandaise d’expulsions systématiques vers Pékin.
En juillet 2015, Bangkok avait renvoyé une centaine d’Ouïghours en avion vers la Chine. Une expulsion qui aurait déclenchée la colère de cette communauté de Thaïlande et serait le motif de l’attentat perpétré en plein centre de Bangkok un mois plus tard.
Les deux principaux accusés ouïghours sont jugés actuellement dans la capitale thaïlandaise pour cette attaque à la bombe d’un sanctuaire qui avait fait 20 morts, principalement des Chinois.
En Chine vivent quelque 10 millions de Ouïghours, majoritairement musulmans. De nombreux membres de cette ethnie se plaignent de discriminations sur le marché du travail et de restrictions visant leur pratique religieuse.
Une frange radicalisée de cette population est à l’origine d’attentats meurtriers commis en Asie.
R.B avec AFP
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