Une ONG a symboliquement déployé mardi à Paris l’effigie en bois d’un char devant lequel se tient une personne représentant l’« Homme au char », en hommage aux victimes du massacre de Tiananmen et en soutien aux défenseurs des droits humains chinois privés de toute commémoration dans leur pays.
Cette installation éphémère constituée d’une plaque de bois de plusieurs mètres sur laquelle est collée une photo d’un char, et devant laquelle des membres de l’ONG Acat (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture), habillés comme « l’Homme au char » en pantalon noir, chemise blanche et portant des sacs doit rester sur la place de la République, dans le centre de Paris, jusqu’à 18H00 GMT, les Parisiens étant invités à venir prendre des photos tout au long de la journée.
Un rassemblement avec d’autres ONGs partenaires et des prises de paroles est prévu mardi soir. Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, l’armée chinoise a mis fin à sept semaines de manifestations en faveur de la démocratie centrées sur la place Tiananmen à Pékin. La répression a fait des centaines, voire plus d’un millier de morts. « Tank man » (l’Homme au char) est le surnom de l’homme resté anonyme, mais mondialement célèbre, qui fut filmé et photographié alors qu’il s’efforçait de bloquer symboliquement la progression d’une colonne d’au moins 17 chars.
« On cherche à recréer cette photo pour commémorer le 30ème anniversaire du massacre de Tiananmen et célébrer la figure des nouveaux Tank men et Tank women que sont les défenseurs des droits humains en Chine, des activistes qui malgré les menaces d’emprisonnement, de torture et de mauvais traitements, continuent de porter cet esprit de Tiananmen, de demander des réformes politiques et l’avènement d’une société plus démocratique en Chine », a expliqué à l’AFP Jade Dussart, responsable plaidoyer Asie à l’Acat.
« Aujourd’hui, il est impossible de commémorer l’anniversaire de Tiananmen en Chine », rappelle Mme Dussart. « Les familles des victimes ne sont pas autorisées à faire leur deuil publiquement, ni à se rendre sur le lieu du décès de leurs proches ».
« Trente ans après, rien n’a changé sur l’explication historique (du massacre de Tiananmen, NDLR) et les choses se sont encore plus corsées au niveau du contrôle de la société civile et de la pensée des citoyens; il y a une amnésie générale qui a été mise en place dès 1989 pour faire oublier cet événement ou pour le présenter comme un mal nécessaire en Chine », dénonce encore Jade Dussart.
D.C avec AFP
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