La Cour des comptes a publié un rapport ce mercredi 22 septembre 2021 dans lequel elle fait le point sur la gestion de la crise sanitaire quant à l’organisation des soins critiques en France. Elle estime notamment que le chiffre relatif au « taux d’occupation des réanimations » que les autorités ont présenté est « opaque ». La cour a également fait des recommandations pour améliorer la situation à l’avenir.
Un taux d’occupation des lits en réanimation qualifié d’« opaque »
À la demande de la commission des affaires sociales, la Cour des Comptes a publié un rapport mercredi dernier concernant les difficultés d’organisation rencontrées par les services de soins critiques en France – à savoir la réanimation, les unités de soins intensifs et les unités de soins continus – mis en lumière par la pandémie du Covid-19. Elle a également mis l’accent sur les leçons à tirer de cette épidémie, ainsi que le rapporte Public Sénat.
Parmi les différents points mis en avant dans le rapport, la cour mentionne l’opacité du « taux d’occupation des réanimations » présenté par les pouvoirs publiques, et signale trois zones d’ombre.
Premièrement, le rapport explique qu’« il ne s’agit pas de réanimations, mais de l’ensemble des soins critiques ».
Deuxièmement, il est question des « capacités en soins critiques (ou en réanimation ?) d’avant crise », et pourtant, les chiffres donnés sont ceux « des lits occupés par des patients Covid, à l’exclusion des autres patients », ce qui est incohérent.
Troisièmement, « le nombre de lits de réanimation effectivement autorisés et armés n’est jamais publié ».
« Faire face à une pandémie ne devrait pas s’improviser »
Véronique Hamayon, conseillère maître à la Cour des comptes, indique que « faire face à une pandémie ne devrait pas s’improviser », ainsi que le précise encore Public Sénat. Elle ajoute : « La France était très mal préparée à la pandémie, les plans et les outils n’existent plus depuis 2014, les plans sont devenus trop généraux. »
La Cour des comptes essaye de tirer « des leçons de la crise sanitaire » sur l’ensemble des services de soins critiques étudiés dans son rapport. L’institution explique qu’« entre juillet et octobre 2020 nous n’avons pas relevé de décisions annonciatrices de modifications structurelles pour les soins critiques. Après la 1ère vague, aucune décision n’a été prise qui pourrait indiquer que les pouvoirs publics envisageaient une évolution ». Après quoi, « les leçons des 2e et 3e vagues ont été mieux comprises », poursuit-elle. Pour preuve, une politique plus régionalisée de déprogrammation des soins a été mise en place afin d’éviter la déprogrammation généralisée de la 1ère vague.
Plusieurs recommandations…
« Le nombre de lits de réanimation s’est globalement stabilisé autour de 5 000 depuis 2013 alors même que l’activité n’a cessé de progresser », précise encore le rapport. La population la plus susceptible d’être admise en soins critiques ne cesse d’augmenter, à savoir les personnes de plus de 60 ans. Cette crise sanitaire aura permis de constater que les services sanitaires français sont mal préparés et que les difficultés structurelles qu’ils connaissent ne sont pas nouveaux.
La Cour des comptes souligne que les services sanitaires français n’avaient pas anticipé une crise touchant les voies respiratoires et provoquant un afflux de patients en réanimation.
En conclusion, elle formule plusieurs recommandations en termes de gestion de crise. Elle préconise notamment d’anticiper les besoins futurs en matière de soins critiques afin d’être mieux préparé à une nouvelle épidémie éventuelle, mais aussi pour faire face au vieillissement de la population. Il faut augmenter l’offre. D’autre part, la cour recommande la création d’une réserve de soignants en soins critiques qui seraient mobilisés en cas d’afflux important de patients. Elle conseille enfin d’évaluer « les conséquences des déprogrammations, des transferts de patients et du renoncement aux soins durant la première vague de Covid-19 ».
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