Le président de la coopérative maraîchère de l’Ouest (marque Savéol), leader français de la tomate, a réclamé mercredi des « règles équitables » face à la « distorsion de concurrence » représentée, selon lui, par les tomates marocaines à bas prix.
« Il faut que les règles soient équitables pour que, dans la compétition, on puisse tous travailler à même niveau », a déclaré le président de Savéol Pierre-Yves Jestin, en marge d’une visite de presse.
« Un coût de main-d’œuvre qui est 14 ou 15 fois inférieur au nôtre »
« Quand on se compare à des Marocains qui ont un coût de main-d’œuvre qui est 14 ou 15 fois inférieur au nôtre, c’est clair qu’on part avec un caillou dans la chaussure. C’est bien une distorsion de concurrence », a estimé M. Jestin. Le coût de la main d’œuvre représente entre 40% et 60% du prix d’une tomate française, selon le maraîcher breton, qui plaide pour des droits de douane plus élevés pour les tomates marocaines.

« Revoir l’accord de libre-échange entre Européens et Marocains »
Les producteurs français reprochent aux tomates marocaines d’être en partie exemptées de droits de douane en vertu d’un accord de libre-échange avec l’UE.
« Ce qu’on demande, c’est de revoir la façon dont a été appréciée cet accord de libre-échange entre les Européens et les Marocains, pour faire en sorte de protéger les intérêts économiques de la France et de l’Europe », a ajouté M. Jestin. Cela ne « mettrait pas complètement à mal la filière marocaine, parce qu’ils auront de toute façon toujours la production de tomates en hiver, sur laquelle les Français ne pourront jamais être compétitifs », a-t-il avancé.
En 2024, Savéol a produit 74.000 tonnes de tomates et 3000 tonnes de fraises pour un chiffre d’affaires de 238 millions d’euros, en hausse de 1,7% sur un an. Les volumes produits ont été moins forts que prévu, du fait d’un « manque de rendement du début de saison » 2024, selon M. Jestin.
« Cette année, la saison est plutôt de meilleur augure parce qu’on a une météo qui est super, et qui fera des beaux rendements, normalement, d’ici à fin mai », a-t-il prédit, prévoyant une production de tomates d’environ 77.000 tonnes en 2025.
Des insectes élevés sous serre
La coopérative, qui emploie 2500 personnes, produit l’essentiel de ses tomates « sans pesticides », ces derniers étant remplacés par des insectes élevés sous serre. Dans sa « ferme aux insectes » de Guipavas, près de Brest, Savéol élève ainsi chaque année 250 à 300 millions de punaises et de guêpes afin de lutter contre les ravageurs.

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