Cinq défenseuses renommées de l’environnement qui ont pressé TotalEnergies et ses soutiens financiers de cesser leurs projets « climaticides » en Afrique du Sud, ont regretté mardi le peu de réponses positives de la part des banques interpellées.
Ces lauréates du prestigieux prix Goldman,Claire Nouvian (Bloom), Liziwe McDaid (The Green Connection), Makoma Lekalakala (Earthlife Africa), Heffa Schücking (Urgewald) et Lucie Pinson (Reclaim Finance), ont adressé en novembre un courrier à 78 banques, assurances et investisseurs pour les exhorter à renoncer à tout financement de ces nouveaux projets.
Les ONG ont notamment dans le viseur des projets gaziers de la major française au large de l’Afrique du Sud, accusés de menacer la faune marine et la pêcherie artisanale, ainsi que d’aggraver la crise climatique.
Peu de réponses positives
« Le constat est assez amer », a déclaré Lucie Pinson, en détaillant devant des journalistes le peu de réponses reçues de la part du monde financier en France et dans le monde.
« Globalement on n’a que quatre acteurs financiers, la banque italienne UniCredit et trois assureurs, Generali, Hannover RE et HDi Global, qui se sont engagés à ne pas soutenir explicitement les projets en Afrique du Sud », a-t-elle expliqué.
Certaines banques (comme Crédit Agricole ou BNP Paribas) ont simplement renvoyé à leur politique de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) tandis que la grande majorité (dont Axa et Société Générale) n’a tout simplement pas répondu.
La pression des ONG environnementales augmente de plus en plus contre divers projets de TotalEnergies alors que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) s’est prononcée en 2021 pour l’arrêt immédiat de tout investissement nouveau dans les énergies fossiles, afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.
D’importantes ressources solaires et éoliennes
Interpellés l’an dernier par Bloom et l’ONG sud-africaine The Green Connection sur une licence de production déposée en septembre en Afrique du Sud, le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné avait assuré que « les émissions évitées grâce à ce projet de développement gazier seront bénéfiques à l’atmosphère ».
« Ce projet devrait fournir du gaz au marché intérieur sud-africain dont l’économie repose encore majoritairement sur le charbon », beaucoup plus polluant et nocif pour le climat, soulignait-il.
Un argument balayé par Liziwe McDaid, qui promeut plutôt le développement des énergies renouvelables, peu chères et abondantes. « Nous disposons de ressources solaires et éoliennes parmi les plus importantes du monde donc en investissant dedans nous pouvons dès maintenant les développer et nous passer du gaz », a fait valoir la militante sud-africaine.
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