Des preuves scientifiques toujours plus nombreuses indiquent que la variole du singe se propage par les rapports sexuels entre hommes. Ce n’est pas par contact de peau à peau comme l’affirment les responsables de la santé publique.
Selon un rapport de NBC News, une série d’études scientifiques et de rapports émanant des autorités sanitaires du monde entier au cours des dernières semaines indiquent que le narratif des experts de la santé publique pourrait s’avérer « rigoureusement faux ».
« Un nombre croissant de preuves confirment que la transmission sexuelle, en particulier par les fluides séminaux, est en cause dans le cadre de l’épidémie actuelle de variole du singe », explique à NBC le Dr Aniruddha Hazra, directeur médical de la clinique de bien‑être sexuel de l’Université de Chicago.
NBC a cité un rapport paru sur le site Medium du Dr Lao‑Tzu Allan‑Blitz, spécialiste en santé mondiale au Brigham and Women’s Hospital de Boston. Selon le médecin, il existe « toujours plus de preuves que la transmission sexuelle est le mode de transmission le plus courant » aux États‑Unis et en Europe.
Le rapport note que la variole du singe, qui était jusqu’à présent endémique en Afrique centrale et occidentale, se transmet principalement par des contacts sexuels anaux et oraux entre hommes.
Allan‑Blitz a déclaré à NBC : « Il nous semble très clair que c’est une infection qui se transmet par voie sexuelle dans la grande majorité des cas. »
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes restent ceux qui sont le plus touchés par la variole du singe. En effet, 96,9% des personnes ayant contracté le virus s’identifient comme des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.
Transmission par voie sexuelle
Plus des trois quarts, soit environ 76,5%, des cas de variole du singe dans le monde concernent des hommes âgés de 18 à 44 ans.
Au total, au 17 août, 37.736 cas de variole du singe confirmés en laboratoire et 179 cas probables, dont 12 décès, ont été signalés à l’OMS.
La NBC a également cité une étude (pdf) publiée le 28 juillet dans le British medical journal, révélant que parmi les 197 cas de variole du singe examinés chez des hommes londoniens, 56% présentaient des lésions dans la région génitale et 42% dans la région anorectale.
Une autre étude, publiée le 21 juillet dans The New England Journal of Medicine, a révélé que parmi les 528 infections diagnostiquées entre le 27 avril et le 24 juin 2022, 98% concernaient des jeunes hommes homosexuels ou bisexuels.
« On soupçonne que la transmission a eu lieu lors d’une activité sexuelle chez 95% des personnes infectées », précise l’étude, et 73% présentaient des lésions anogénitales.
Ailleurs, une étude publiée dans The Lancet le 8 août a examiné 181 cas de variole du singe à Madrid et à Barcelone, en Espagne, dont 92% des patients se sont identifiés comme des hommes gays ou bisexuels. Cette étude a révélé que « les participants ayant déclaré avoir eu des rapports sexuels anaux étaient plus susceptibles que les autres de présenter des symptômes systémiques précoces avant de développer des lésions cutanées ».
« Une explication est que le rapport anal pourrait endommager l’épithélium [une couche très fine de tissu] et permettre l’entrée du sang, permettant une virémie plus importante à un stade précoce, lorsque les lésions locales ne sont pas encore développées », ont écrit les chercheurs.
Des preuves toujours plus abondantes confirment que la variole du singe se transmet principalement lors de rapports sexuels entre hommes. C’est pourquoi les scientifiques ont déclaré à la chaîne NBC que les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) et les autres autorités de santé publique devaient revoir leurs stratégies de communication concernant le virus afin de « mettre davantage l’accent sur le caractère central des rapports sexuels entre hommes homosexuels et bisexuels ».
Le narratif de l’OMS et des CDC
À l’heure actuelle, les CDC et l’OMS affirment que la variole du singe peut se transmettre par « un contact personnel étroit, souvent de peau à peau », ce qui inclut le contact avec des tissus tels que des vêtements ou de la literie qui ont été utilisés par une personne atteinte du virus, ainsi que le contact avec des sécrétions respiratoires.
Malgré les preuves qui s’accumulent, l’OMS estime qu’il est encore trop tôt pour savoir si le virus se transmet principalement par les rapports sexuels.
« Il est fort probable que l’on aille trop loin en considérant que la situation est uniquement due aux rapports sexuels anaux ou oraux », a déclaré à NBC News le Dr Rosamund Lewis, responsable technique pour la variole du singe à l’Organisation mondiale de la santé. « La corrélation peut sembler forte, mais cela n’explique pas tout sur la maladie causée par ce virus. Nous devons donc garder l’esprit ouvert. »
Le dernier rapport survient dans un contexte de pénurie de vaccins contre la variole du singe, alors que les cas se multiplient.
Jeudi, le fabricant de vaccins Bavarian Nordic a prévenu qu’il n’était plus certain de pouvoir répondre à la demande alors que les cas de virus continuent d’augmenter dans le monde, même avec une mise à niveau de son site de fabrication au Danemark.
En conséquence, la société danoise envisage maintenant de transférer sa technologie à un producteur tiers aux États‑Unis afin de permettre une production en masse.
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