Rescapé de l’échappée matinale, le Canadien Michael Woods s’est imposé dimanche au sommet du Puy de Dôme où Tadej Pogacar a repris huit secondes à Jonas Vingegaard dans un nouveau chapitre de leur croustillante rivalité sur le Tour de France.
Pour le retour du mythique volcan sur le Tour après 35 ans d’absence, Woods a réussi une remontada magique, bouchant un trou de deux minutes sur le malheureux Américain Matteo Jorgenson dans la terrifiante pente finale en colimaçon pour rafler, à 36 ans, son plus grand triomphe.
Woods l’ultime rescapé d’une échappée de 14 coureurs
« Je dois me pincer, j’ai du mal à réaliser. Au pied de l’ascension, je ne pensais pas pouvoir gagner », a jubilé le coureur d’Israel PT. Dressé sur ses pédales, abruti par l’effort et la fatigue, il a avalé Jorgenson, parti dans un raid solitaire à 46 km de l’arrivée, à 450 mètres de la ligne, avant de l’emporter avec une trentaine de secondes d’avance sur le Français Pierre Latour et le Slovène Matej Mohoric.
Woods était l’ultime rescapé d’une échappée de 14 coureurs partis dès le départ à Saint-Léonard-de-Noblat, le fief de Raymond Poulidor, pour aborder le Puy de Dôme avec plus d’un quart d’heure d’avance sur le peloton comprenant tous les favoris.
⛰ Le retour d’un mythe pour clôturer cette première semaine de course. ?? @rusty_woods triomphe enfin sur le Tour, @TamauPogi grapille 8 secondes, et le suspense reste entier !
? Voici le résumé de l’étape 9 du #TDF2023
? Et maintenant, c’est repos pour tout le monde ! pic.twitter.com/3oiN5BUA3j
— Tour de France™ (@LeTour) July 9, 2023
L’écrémage dans l’ascension
L’écrémage entre les meilleurs s’est fait très rapidement dans l’ascension de 13,3 km à 7,7%, dont quatre ultimes kilomètres interdits au public à 12%.
Un par un, les prétendants au podium ont lâché prise. Dont Romain Bardet et David Gaudu, tracté jusqu’en haut par Thibaut Pinot, avec un rictus de douleur déchirant sur le visage et le maillot ouvert sur son torse décharné.
« J’ai perdu énormément de temps, j’espère avoir un peu de liberté maintenant pour chasser les étapes », a commenté Bardet, le régional de l’étape, qui glisse à la 10e place au général à près de sept minutes du maillot jaune.
Gaudu espère toujours le podium mais est loin lui aussi, 8e à déjà 3 minutes et 21 secondes du troisième, Jai Hindley.
Les deux favoris, seuls au monde
Et les deux favoris se sont une nouvelle fois retrouvés seul au monde, pour un nouvel épisode de leur duel qui anime le Tour depuis le début, lorsque Pogacar est passé à l’attaque à 1,5 km du sommet dressé à 1.415 mètres d’altitude.
Pic of the Day by @century21fr #TDF2023
? A.S.O. / Charly Lopez pic.twitter.com/KHCGlMmCAH
— Tour de France™ (@LeTour) July 9, 2023
Le Slovène a rapidement pris un, puis deux, puis cinq mètres d’avance sous une chaleur étouffante et un soleil éclatant. Mais Vingegaard n’a jamais cédé, s’accrochant au courage pour sauver son maillot jaune pour 17 secondes, à la veille de la journée de repos.
« Tadej a été incroyablement fort. Je suis content d’avoir pu garder le maillot jaune, a commenté Vingegaard, arrivé 8 secondes après son rival. « Ce sera une lutte acharnée, je vais faire tout mon possible pour arriver en vainqueur à Paris. Les étapes qui me conviennent le plus sont encore à venir. Aujourd’hui, le profil de l’étape lui correspondait davantage. »
? RT & follow for the chance to win a Jonas Vingegaard signed Yellow Jersey with @SANTINI_SMS
? RT & follow pour tenter de gagner un Maillot Jaune dédicacé par Jonas Vingegaard avec @SANTINI_SMS#TDF2023 pic.twitter.com/r1NBZiwUTD
— Tour de France™ (@LeTour) July 9, 2023
« Jonas a été fort, mais je me sentais vraiment bien aujourd’hui, a souligné pour sa part Pogacar. Je suis content de reprendre un peu de temps et de mettre un peu la pression sur Jonas. »
Avec son succès de prestige, Woods s’inscrit, lui, dans une lignée royale, aux côtés de Fausto Coppi, premier vainqueur au Puy du Dôme en 1952, Federico Bahamontes, qui fêtait ce dimanche ses 94 ans, ou Lucien Van Impe, couronné en 1975, l’année où Eddy Merckx fut boxé par un spectateur au ventre.
Le Puy de Dôme théâtre d’un mano a mano
Le Puy de Dôme a aussi été le théâtre d’un mano a mano légendaire en 1964 entre Jacques Anquetil et Raymond Poulidor, lorsque « Poupou », auquel le Tour a rendu hommage toute la journée dimanche, avait repris 42 secondes, sans pouvoir priver son rival d’un cinquième sacre final.
Le Danois Johnny Weltz a été le dernier vainqueur au sommet en 1988, à l’issue d’une longue échappée déjà.
Le rideau était ensuite tombé sur le Puy de Dôme pour une question de préservation de ce site naturel exceptionnel, labellisé Grand site de France depuis 2008 et Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2018.
Mais Christian Prudhomme rêvait d’un retour et en a même fait une priorité lorsqu’il a intégré la direction du Tour de France en 2004.
C’est devenu une réalité dimanche lorsque le volcan s’est éveillé pour offrir aux millions de téléspectateurs à travers le monde un panorama unique sur la chaîne des Puys, devant lequel Michael Woods a pu lever les bras au ciel, lors d’une cérémonie protocolaire réduite à son strict minimum, afin de préserver le site.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.