Tous les pots de yaourt consommés doivent finir dans la poubelle jaune des emballages

Par Epoch Times avec AFP
4 février 2025 17:45 Mis à jour: 4 février 2025 17:55

Une fois consommés, les pots de yaourt, même souillés, doivent tous être jetés dans la poubelle jaune des emballages : ce simple message va apparaître au dos des opercules d’aluminium recouvrant une partie des milliards de yaourts vendus en France chaque année.

Les industriels des produits laitiers frais réunis au sein du groupement Syndifrais ont décidé de prendre en main l’avenir des déchets qu’ils produisent. Leur espoir : créer un jour une « boucle fermée » vertueuse, pour l’instant l’Arlésienne du recyclage du plastique, où les petits pots en polystyrène redeviendraient des pots de yaourt.

Pour la première fois, la quasi-totalité des marques de desserts ultrafrais se sont unies -à l’exception de Danone- pour lancer ensemble une campagne de communication, baptisée #TriTonPot, destinée à favoriser la collecte et le recyclage des pots après consommation.

Pas de campagne de télévision, pas de message radio, mais une campagne « au plus près du consommateur », explique Muriel Casé, déléguée générale de Syndifrais : lorsqu’il ouvrira son yaourt, il trouvera « un petit message très simple qui lui indiquera de mettre son pot dans le bac jaune avec l’opercule détaché ».

« Pensez à me trier »

Juste sous le pictogramme d’un yaourt rigolard, une douzaine de messages sont prévus tels que « Pensez à me trier ». Le slogan « Je vais dans le bac jaune avec mon opercule détaché » vise à inciter le consommateur à dissocier au maximum les matières plastique et aluminium dans sa poubelle, afin de faciliter les opérations ultérieures de tri et de recyclage.

L’urgence est de convaincre les gens de jeter leurs emballages dans le bac jaune. Car malgré les consignes de tri élargies en vigueur depuis janvier 2023, la France paie à l’Europe chaque année 1,5 milliard d’euros par an, pour non atteinte de ses objectifs de recyclage de plastique. « Il y a un vrai enjeu économique », souligne Roland Marion, directeur de l’économie circulaire à l’Agence de la transition écologique (Ademe), qui soutient l’opération.

« Que le consommateur fasse sa part du boulot »

Le tri est « un point bloquant » aujourd’hui, dit Patrick Falconnier, président de Syndifrais et directeur général de la coopérative Eurial. « Parce que si le consommateur ne met pas son pot de yaourt dans le bac jaune, nous, on ne peut pas le récupérer pour le retraiter, le recycler, le réincorporer dans notre produit. On a vraiment besoin que le consommateur fasse sa part du boulot. »

Au total, 500 millions de pots seront concernés par la campagne pendant six mois, soit une fraction des 1,5 milliard de packs de yaourts, fromages blancs et autres desserts lactés vendus en France chaque année, des lots de 4 à 16 unités en général.

Chaque marque a choisi deux ou trois références pour porter la campagne, dont des desserts plébiscités par les enfants, dans l’espoir qu’ils entraînent leurs parents dans le « geste de tri ».

Trop de pots qui finissent leur vie, soit enfouis soit incinérés

Car 25% au moins des yaourts finissent dans les poubelles d’ordures ménagères générales. Des pots qui finissent leur vie, soit enfouis soit incinérés, regrette Sophie Génier, directrice du recyclage chez Citeo, l’éco-organisme qui gère la collecte, le tri et le recyclage des emballages ménagers en France.

Cette photographie montre le logo du groupe « SUEZ » et l’indication « Centre de surtri des plastiques CITEO » peints sur un mur à Epinal, dans le nord-est de la France, le 28 juin 2024. Pots de yaourt, barquettes alimentaires, bouteilles d’eau gazeuse colorées : de nouveaux déchets, jusqu’alors peu recyclés, peuvent l’être après avoir transité par le deuxième centre « surtri » de France, à Epinal.  (JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN/AFP via Getty Images)

Une année de préparation

La campagne démarrera au moment de l’ouverture du Salon de l’agriculture le 22 février. Elle est financée par les professionnels.

Un an de préparation a été nécessaire. Dans les usines, « il a fallu réimprimer les cylindres qui servent à l’impression des opercules », précise Mme Casé. Et des tests sanitaires « ont été faits et refaits » pour vérifier qu’il n’y ait pas de migration de l’encre vers le yaourt.

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