Alors qu’un juge d’instruction a été désigné ce mardi pour identifier les auteurs des tags d’étoiles de David bleues en région parisienne, l’artiste Yehiel Attias a créé un montage très inspirant, voulant apporter une réponse positive à cette vague d’actes antisémites.
Cet artiste ne pensait pas que son œuvre inonderait la Toile. Souhaitant « répondre à la haine » par un message d’amour, Yehiel Attias a transformé les tags d’étoiles de David bleues – peintes à l’aide de pochoirs sur plusieurs façades parisiennes fin octobre dernier – en une œuvre d’art numérique, relate Le Parisien.
« Proposer une réponse à la haine »
L’artiste-peintre, spécialisé dans l’art Judaica, a choisi de reprendre quatre de ces étoiles ayant été découvertes rue Lacaze (14e arrondissement de Paris) dans la nuit du lundi 30 octobre. À l’aide du numérique, il a dévoyé ces tags.
« Je me suis dit qu’en tant qu’artiste, il faut que je détourne cela et que je le transformer en un symbole apaisant pour tous ceux qui avaient été heurtés par ces images », a expliqué à BFMTV l’artiste originaire de Paris mais installé à Strasbourg.
Yehiel Attias a été ému par la vidéo d’une dame âgée, pleurant en découvrant ces étoiles de David, et a « voulu transformer ces tags qui font peur en un message d’amour pour proposer une réponse à la haine », a-t-il indiqué au Parisien.
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« Je n’ai jamais imaginé une seconde un tel impact »
Le résultat final, partagé il y a quelques jours sur Instagram à sa « petite communauté de gens qui [le] suivent » pour leur « faire du bien », montre un petit garçon tenant un ballon en forme de cœur, avec à l’intérieur, le symbole de l’étoile juive dessiné sur le mur. Sur l’illustration se trouve également deux drapeaux israéliens de part et d’autre de l’enfant, ainsi que des inscriptions signifiant « Israël vivra », écrites en alphabet hébreu et en latin. On peut aussi apercevoir ce qui ressemble à la vieille ville de Jérusalem.
L’auteur, qui voulait juste « faire quelque chose », n’imaginait pas que son œuvre deviendrait virale et aurait un tel impact, mais il a pourtant reçu des messages de remerciements en provenance « du monde entier », a-t-il précisé, étonné, au Parisien. Ce dessin « a été tellement repartagé que ma trace s’est perdue. Il y a même des chaînes d’infos israéliennes et américaines qui l’ont diffusé en pensant qu’il existait vraiment sur un mur de Paris », a-t-il encore pointé. D’ailleurs, plusieurs personnes lui ont demandé « où on pouvait voir cette œuvre ».
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L’artiste a d’autres idées, toujours autour de ce projet
Après quoi, il a décidé de reprendre une partie de son dessin et de le réaliser sur un tableau pour l’offrir à une association qui soutient les familles nécessiteuses en Israël. Il prévoir d’ailleurs de « faire la même chose pour trois ou quatre autres associations. Et peut-être également des éditions limitées pour des particuliers », a-t-il soufflé au Parisien.
Il a aussi pour projet de réaliser cette œuvre sur de vrais murs, mais dans ce cas il a besoin d’une autorisation. « L’idée, ça pourrait être de fabriquer des pochoirs avec des jeunes pour qu’on la réalise ensemble et que ça puisse devenir une réponse collective », se permet-il d’imaginer.
Plusieurs autres idées lui tournent dans la tête, toujours autour de ce projet. Il pourrait en effet se décliner soit en « une peinture éphémère, pour une journée, pour un évènement », glisse-t-il sur BFMTV, ou encore sous forme de « projection d’un hologramme ».
Quant à l’affaire des étoiles de David réellement taguées sur de nombreux murs parisiens et dans des villes de banlieue, celle-ci suit son cours. La procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, a annoncé dans un communiqué de presse publié mardi que ce marquage pourrait avoir « été réalisé à la demande expresse d’une personne demeurant à l’étranger ». « L’enquête va désormais se poursuivre dans le cadre d’une instruction judiciaire, tant pour identifier les auteurs que pour analyser l’intention ayant guidé cette opération », a-t-elle ajouté.
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