Menhirs, dolmen et cairns sont des monuments bretons mégalithiques qui nous plongent dans un passé lointain. Les cairns, ces drôles de tumulus, sont fascinants et mystérieux. Certains d’entre eux datent de plus de 6000 ans, comme celui de Gavrinis dans le golfe du Morbihan.
La Bretagne des mégalithes a encore bien des secrets à nous dévoiler, mais arriverons-nous à les découvrir un jour ? Bien des hypothèses naissent autour des cairns, l’une des premières architectures de pierre de l’humanité.
Mais d’abord, qu’est-ce qu’un cairn ? Il s’agit d’un tumulus de pierre ou de terre élevé par les Celtes. Prenons comme exemple le cairn de Gavrinis, dont le site est en cours d’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco, précise le site internet officiel de ce monument qui est la propriété du Département du Morbihan.
Sa construction remonte à plus de 6000 ans, ce qui veut dire qu’il existait déjà bien avant d’autres monuments très célèbres dans le monde, comme les pyramides d’Égypte, les Moaï de l’île de Pâques ou encore Stonehenge. Avec ses dimensions de plus de 50 mètres de diamètre et de 6 mètres de haut, l’édifice breton a un volume global de 6600 m3.
La cairn de Gavrinis comporte une allée de pierres monumentales gravées de main d’homme, véritable « œuvre d’art du néolithique », selon l’expression employée par Line Fazilleau, guide-conférencière, en entrevue à France 3. Cette allée mesure 14 mètres de long et mène à une petite chambre.
Une stèle de 23 tonnes
Les stèles pesant plusieurs tonnes ont été déplacées à cet endroit, précise Bretagne Magazine. Les fameux symboles circulaires ont été gravés de manière très précise avec des galets de quartz.
Un des mystères du site, toujours pas résolu aujourd’hui, est de savoir comment les hommes du Néolithique, avec la technologie de l’époque, ont pu déplacer ces énormes pierres sur plus de 4 km. L’une d’entre elles pèse tout de même 23 tonnes. À cette époque, Gavrinis n’était pas encore une île et le golfe du Morbihan n’était pas encore cette petite mer que nous connaissons aujourd’hui.
La dalle de couverture du dolmen, qui sert de toit à Gavrinis, provient des restes d’un alignement colossal encore plus ancien (on estime qu’il a été dressé entre 5000 et 4800 av. J.-C., il aurait donc près de 7000 ans) situé à Locmariaquer, de l’autre côté de la rivière d’Auray. Cette dalle est gravée d’un animal cornu dont une partie est restée au site de Locamariaquer, ce qui apporte la preuve de son origine.
Des mystères non élucidés
Le plus grand mystère de tous les sites mégalithiques reste de savoir pour quelles raisons ces monuments ont été érigés, que symbolisent-ils ? Les dolmens sont souvent qualifiés de monuments funéraires, mais a-t-on jamais trouvé des ossements à l’intérieur ?
Pour les mégalithes gravés, que représentent ces dessins ? Pourquoi le cairn de Gavrinis a soudainement été brûlé et déserté entre 3400 et 2400 av. J.-C. ? Il est possible de faire d’innombrables hypothèses, cependant elles resteront toujours des hypothèses.
L’écrivain Yann Queffélec a écrit, après avoir visité Gavrinis en essayant de se connecter aux bâtisseurs du site : « Quand on entre dans ce souterrain et que l’on voit ces gravures, on se rend bien compte qu’il y a une signification, mais on ne sait pas laquelle. Il est important que les mystères de l’homme ne soient pas élucidés. Même si ces mystères restent mystérieux, on voit bien que l’on est en présence d’un message probablement adressé aux dieux, aux divinités, à l’invisible. »
Échappant à la notion du temps, l’écrivain a été bouleversé par ces « manuscrits de pierre » qu’il a essayé de déchiffrer. « Ces hommes avaient des échanges sur leur origine, sur leur devenir après la mort. Ils inscrivaient leur hantise dans ces pierres ».
Quant au musicien et chanteur breton Alan Stivell, fasciné par ces fameuses gravures depuis l’enfance, il reconnaît avoir ressenti les « vibrations de l’univers » dans le cairn de Gavrinis. « Je ressens cela et je ne vois pas pourquoi les gens de l’époque ne devaient pas aussi ressentir cela. »
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.