Au moins trois personnes, et peut-être quatre, sont décédées après avoir utilisé des cigarettes électroniques aux Etats-Unis, ont annoncé les autorités sanitaires vendredi, le nombre de malades frappés par de graves difficultés respiratoires ayant doublé à 450 dans le pays.
Les enquêteurs fédéraux n’ont pas confirmé quelles marques ou quelles substances dans les liquides des cigarettes électroniques étaient susceptibles d’avoir causé les problèmes respiratoires observés, qui ont entraîné hospitalisations, placements sous assistance respiratoire et dans certains cas des comas artificiels.
Mais un dénominateur commun fréquent des malades est qu’ils avaient vapoté des produits contenant du THC, la substance active du cannabis, achetées sur le marché noir, dans la rue ou sur internet.
Après avoir analysé les liquides rapportés par les malades, les autorités de l’Etat de New York ont annoncé avoir isolé dans les échantillons une huile de vitamine E, qui se consomme normalement en gélule ou en huile pour la peau. La vaporisation à haute température et l’inhalation de cet additif pourraient avoir endommagé les poumons des vapoteurs.
Mais les responsables sanitaires de l’Etat fédéral se sont montrés plus prudents dans l’attente d’analyses plus complètes, lors d’une conférence téléphonique vendredi.
« Aucune substance ou molécule unique, dont l’acétate de vitamine E, n’a été identifiée dans l’ensemble des échantillons analysés », a insisté Mitch Zeller, directeur du centre pour le tabac de la Food and Drug Administration, qui teste au niveau national les produits impliqués.
« Nous n’avons pas encore toutes les réponses », a dit Ileana Arias, responsable des maladies non-infectieuses aux Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
Un troisième décès a été confirmé dans l’Indiana après l’Oregon et l’Illinois, et un quatrième faisait l’objet d’investigations pour confirmer s’il était également lié au vapotage.
« Tant que l’enquête se poursuit, les CDC recommandent de ne pas utiliser de cigarettes électroniques », a déclaré Dana Meaney-Delman, chargée de la réponse sanitaire nationale. « Les cigarettes électroniques contiennent de nombreux produits chimiques et additifs, et vous ne pouvez pas savoir ce que chaque produit contient ».
Les problèmes respiratoires sont d’autant plus choquants qu’ils apparaissent subitement, chez des patients souvent jeunes et sans problème de santé. Dans l’Illinois, la moitié des malades avaient moins de 19 ans.
Les symptômes correspondaient souvent à une pneumonie lipidique, a décrit un médecin de Caroline du Nord, qu’on observe quand des huiles pénètrent les poumons.
Sean Callahan, pneumologue à l’hôpital de l’université de l’Utah, a traité l’un de ces malades en juillet, âgé de 20 ans. La détresse respiratoire était telle que le jeune homme a dû être placé plus d’une semaine dans une machine de dernier recours, qui oxygène le sang du patient hors de son corps, tant ses poumons n’arrivaient plus à fonctionner.
« Je n’avais jamais vu cela auparavant », a raconté le docteur Callahan à l’AFP. « D’habitude, les malades qui ont besoin de cette machine ont des formes très avancées de grippe ou de pneumonie, ou bien ils ont des systèmes immunitaires affaiblis à cause d’un cancer ou d’une chimiothérapie ».
Le jeune homme s’en est finalement sorti et est rentré chez lui, mais les éventuelles séquelles à long terme restent à confirmer, selon le médecin.
Quant à la piste de la vitamine E, les autorités de New York ont publié des photos des recharges impliquées: elles ont des emballages très colorés sous le nom de Dank Vapes, une « marque » qui ne correspond apparemment à aucune entreprise légitime mais se distribue dans la rue et sur internet avec un certain succès.
Le mort de l’Oregon, en revanche, avait acheté son produit dans un dispensaire de cannabis légal.
Ces maladies pulmonaires s’ajoutent à la pression sur les fabricants légaux de cigarettes électroniques, comme Juul, le leader du marché, qui sont accusés par les autorités sanitaires d’avoir activement promu leurs produits chez les jeunes comme une alternative saine et cool à la cigarette.
Les autorités ont donc engagé une campagne pour faire respecter l’interdiction de la vente de cigarettes électroniques aux mineurs, soit 18 ou 21 ans selon les lieux. De nombreux Etats ont explicitement interdit leur vente aux moins de 21 ans.
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