Le président Donald Trump a annoncé une taxe supplémentaire de 10 % sur les produits chinois entrant aux États-Unis, en plus de la taxe de 10 % déjà imposée à la Chine le 4 février.
Les droits de douane imposés à la Chine, ainsi que les droits de douane proposés au Canada et au Mexique, entreront en vigueur le 4 mars, a confirmé le président Trump le 27 février sur la plateforme de médias sociaux Truth Social.
Des drogues illicites « continuent d’affluer dans notre pays depuis le Mexique et le Canada à des niveaux très élevés et inacceptables », a écrit M. Trump.
« Nous ne pouvons pas permettre à ce fléau [des drogues illicites] de continuer à nuire aux États-Unis et, par conséquent, jusqu’à ce qu’il cesse ou soit sérieusement limité, les TARIFS proposés qui doivent entrer en vigueur le QUATRE MARS entreront effectivement en vigueur, comme prévu. »
« La Chine se verra également appliquer un tarif supplémentaire de 10 % à cette date. »
En outre, il a confirmé que les droits de douane réciproques « resteront pleinement en vigueur » en avril.
L’année dernière, les États-Unis ont importé pour 439 milliards de dollars de marchandises en provenance de Chine, contre 427 milliards de dollars en 2023. Ces dernières années, la part de la Chine dans les importations américaines a chuté, passant de 21,6 % du total des importations américaines en 2018 à 13,4 % en 2024.
Les États-Unis ont également importé 413 milliards de dollars de marchandises du Canada et plus de 500 milliards de dollars de marchandises du Mexique en 2024.
Au début du mois, le Canada et le Mexique ont obtenu une pause de 30 jours sur les droits de douane, les deux voisins des États-Unis s’étant engagés à renforcer leurs politiques frontalières afin d’endiguer le trafic de drogue et de réduire le nombre d’immigrants clandestins entrant dans le pays.
« Pour ce qui est du fentanyl, s’ils travaillent dur à la frontière, à la fin de ces 30 jours, ils devront prouver au président qu’ils l’ont satisfait à cet égard », a déclaré le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, alors que le président accueillait le premier conseil des ministres de son second mandat, le 26 février.
Le président Trump a précisé qu’il serait « difficile à satisfaire ».
Il a également informé les journalistes qu’il envisageait d’imposer des droits de douane de 25 % à l’Union européenne, en se concentrant « sur les voitures et toutes les autres choses », parce que les États-Unis sont maltraités dans le commerce mondial.
M. Trump a laissé entendre que l’Union européenne a été créée pour prendre l’avantage sur les États-Unis.
« C’est l’objectif recherché, et ils ont fait du bon travail à cet égard. Mais maintenant, c’est moi qui suis président », a lancé M. Trump.
Les dirigeants européens, dont le Premier ministre polonais Donald Tusk, ne sont pas d’accord.
« Bien au contraire. Elle a été créée pour maintenir la paix, pour renforcer le respect entre nos nations, pour créer un commerce libre et équitable et pour renforcer notre amitié transatlantique. C’est aussi simple que cela », a écrit M. Tusk sur le média social X.
Depuis le jour de son investiture, le président américain a proposé plusieurs politiques commerciales de grande envergure qui imposeraient des prélèvements considérables aux partenaires commerciaux des États-Unis.
Les actions américaines ont peu évolué après que M. Trump a confirmé ses projets de droits de douane.
Évaluation de la situation tarifaire
Le programme commercial « America First » de la Maison-Blanche a suscité l’inquiétude des économistes et des marchés financiers, qui craignent que les efforts déployés ne relancent les pressions sur les coûts et ne ralentissent la croissance.
Selon les économistes de la Tax Foundation, l’imposition de ces droits de douane au Canada, au Mexique et à la Chine réduirait le PIB à long terme de 0,4 %.
L’incertitude entourant les perspectives d’inflation dans un contexte d’augmentation des droits de douane amène les observateurs économiques à se demander si les taxes imposées par le président Trump auront un impact négligeable ou important sur les prix.
« Si les droits de douane constituent un grand changement, la Fed pourrait choisir de les passer au crible et de se concentrer sur l’impact potentiel sur le pouvoir d’achat, sachant que l’effet de base disparaîtra probablement l’année prochaine », a écrit James Knightley, économiste international en chef chez ING, dans une note datée du 27 février.
« Toutefois, s’il s’agit d’une augmentation progressive au fil du temps, elle sera probablement plus supportable pour l’économie et la Fed la considérera davantage comme une histoire structurelle qui l’empêchera de réduire les taux. »
L’ancien secrétaire au Commerce, Wilbur Ross, a exprimé des doutes sur le fait que ces droits de douane augmenteront les risques d’inflation, faisant allusion aux politiques de la première administration Trump qui ont eu peu d’effet sur les prix à la consommation.
« L’inflation, en fait, était très faible sous l’administration Trump », a déclaré M. Ross à Epoch Times.
Il a souligné plusieurs raisons expliquant l’absence d’inflation élevée lors de la première série de droits de douane.
Les pays exportateurs comme la Chine ont tendance à « absorber une partie de l’augmentation des coûts d’exploitation », a déclaré M. Ross.
Les entreprises américaines qui importent des marchandises peuvent généralement « se permettre d’absorber une partie » des coûts plus élevés, a-t-il ajouté, ce qui a été observé dans les données relatives à l’inflation.
En 2018, et durant une partie de l’année 2019, l’indice des prix à la production – qui mesure les prix payés par les entreprises pour les biens et les services – a augmenté. Cependant, l’indice des prix à la consommation n’a pratiquement pas bougé durant cette période, tombant même à 1,5 %.
En outre, les produits de base tels que l’acier et l’aluminium sont très volatils sur le marché général au cours d’une année, a indiqué M. Ross, « même en l’absence de droits de douane ».
« Il est difficile de dire que les droits de douane sont particulièrement préjudiciables, car les taxes sur les produits de base sont beaucoup plus complexes. »
Si les importations en provenance de Chine sont en net recul par rapport aux années précédentes, les économistes de la Réserve fédérale de New York estiment que cette baisse est beaucoup moins importante que ce qui est indiqué dans les données officielles.
« Par conséquent, la récente augmentation des droits de douane sur la Chine pourrait avoir un impact plus important sur l’économie américaine que ne le suggèrent les données officielles américaines sur la part des importations chinoises, en particulier si le traitement tarifaire favorable pour les importations directes aux consommateurs est supprimé », ont-ils écrit dans un document daté du 26 février.
Réaction du marché
Les actions américaines ont résisté à la dernière clarification du président Trump sur ses projets de droits de douane.
Après la nouvelle, l’indice Dow Jones Industrial Average a gagné jusqu’à 400 points. L’indice S&P 500 et l’indice composite Nasdaq, à forte composante technologique, ont peu varié.
Les marchés financiers ont connu d’importantes fluctuations de prix ce mois-ci. Le Dow Jones a récemment connu sa pire séance de l’année jusqu’à présent, mais le S&P 500 a enregistré un nouveau sommet en février.
« L’incertitude du marché augmente en raison des changements rapides de politique de la nouvelle administration », a déclaré dans une note envoyée par courriel à Epoch Times, Mark Malek, directeur des investissements chez Siebert Financial.
« La bourse n’a pas de sentiments, ce sont les gens qui en ont. Et en ce moment, les gens sont nerveux. »
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