M. Trump avait initialement prévu de déclarer un état d’« urgence nationale », mais la Maison Blanche a finalement décidé de déclarer une « urgence de santé publique d’ampleur nationale », jugée plus adaptée pour répondre à cette crise des opiacés, des stupéfiants qui font des ravages en termes d’addiction et des dizaines de milliers de morts par an aux États-Unis.
Le 45e président américain avait déjà reconnu en août que la situation sanitaire provoquée par la crise des opiacés relevait d’une situation d’urgence nationale, mais n’avait alors pris aucune décision formelle.
On estime qu’environ deux millions d’Américains sont désormais dépendants aux opiacés, une catégorie de stupéfiants englobant des médicaments analgésiques délivrés sur ordonnance tels que l’oxycontin et le fentanyl, ainsi que l’héroïne, souvent mélangée avec des substances de synthèse.
Une déclaration d’urgence nationale donne aux États l’accès à des fonds fédéraux d’aide prévus en cas de désastres naturels, comme des ouragans ou des tornades.
Une déclaration d’urgence de santé publique ne débloque en revanche aucun fonds supplémentaire du gouvernement fédéral, mais la Maison Blanche demandera au Congrès d’augmenter l’enveloppe consacrée à cette crise sanitaire, ont indiqué les responsables de l’administration Trump.
Cette déclaration présidentielle sera en vigueur pendant 90 jours et pourra être renouvelée.
La mesure doit permettre au ministère du Travail de débloquer des fonds normalement destinés à des salariés déplacés pour les consacrer à des personnes souffrant d’une accoutumance à des opiacés de manière à les aider à rompre avec « le cycle de l’addiction et du chômage », ont-ils expliqué.
Cette déclaration présidentielle facilitera également l’accès à des traitements via la télé-médecine pour les personnes résidant dans des zones rurales comme les Appalaches et le « Rust Belt », des régions durement touchées par cette crise.
En outre, le président demandera aux responsables des agences et ministères du gouvernement fédéral « d’exercer toute leur autorité en matière de situation d’urgence pour réduire le nombre de décès », ont précisé ces responsables.
La dernière déclaration présidentielle d’urgence sanitaire publique remonte à 2009, en réponse à la pandémie de grippe H1N1.
Une commission spéciale mise en place par le président Donald Trump sur l’addiction et l’abus d’opiacés avait conclu qu’il devenait « urgent » de déclarer une telle situation.
Selon cette commission, 142 Américains sont décédés chaque jour d’une surdose d’opiacés en 2015, soit davantage que l’addition du nombre de victimes d’accidents de la route et d’homicides par balle.
Deux tiers de ces décès sont liés à des substances comme le percocet, l’oxyContin, l’héroïne et le fentanyl.
D’après une estimation du New York Times, ce sont 60.000 personnes qui sont mortes d’overdose d’opiacés aux États-Unis en 2016, dont le chanteur Prince, une augmentation de 19% par rapport à 2015.
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