Les présidents Trump et Zelensky échangent des accusations après les pourparlers entre les États-Unis et la Russie

Le président américain a accusé le président ukrainien d'entraîner les États-Unis dans une guerre inutile et impossible à gagner face à la Russie

Par Ryan Morgan
21 février 2025 01:13 Mis à jour: 21 février 2025 17:17

Le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky ont échangé des accusations sur la guerre entre la Russie et l’Ukraine et sur le comportement de l’équipe de M. Zelensky près de trois ans après le début du conflit.

Dans un message publié le 19 février sur les réseaux sociaux, M. Trump a déclaré que M. Zelensky « a convaincu les États-Unis d’Amérique de dépenser 350 milliards de dollars pour s’engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée et qui n’aurait pas dû commencer ». Il a ajouté que M. Zelensky « ne pourra jamais mettre fin » à la guerre sans les États-Unis et M. Trump ».

Il a fait ces commentaires au lendemain d’une rencontre entre une délégation américaine et des représentants russes en Arabie Saoudite pour discuter d’un règlement du conflit ukrainien et de l’amélioration des relations entre les États-Unis et la Russie en général. Les représentants ukrainiens n’étaient pas présents et M. Zelensky a cherché à se distancier de la réunion et de ses résultats.

Dans son message du 19 février, M. Trump a déclaré que M. Zelensky était mal placé dans les sondages d’opinion ukrainiens et a qualifié le dirigeant ukrainien de dictateur, alors que Kiev continue de repousser le calendrier électoral habituel du pays.

Dans des circonstances normales, M. Zelensky aurait dû être candidat à sa réélection au printemps dernier, mais la loi ukrainienne n’autorise pas la tenue d’élections en période de loi martiale. Le gouvernement a prolongé le statut de loi martiale sans interruption depuis que la Russie a envahi l’Ukraine en février 2022.

« M. Zelensky refuse d’organiser des élections, il est très bas dans les sondages ukrainiens, et la seule chose pour laquelle il était doué était de manipuler [le président Joe Biden] ‘comme une marionnette' », a écrit M. Trump. « Un dictateur sans élections, M. Zelensky ferait mieux d’agir vite, sinon il n’aura plus de pays. »

La veille, lors d’une allocution prononcée dans son centre de villégiature de Mar-a-Lago, en Floride, M. Trump a déclaré que certains sondages donnaient à M. Zelensky une cote d’approbation de seulement 4 %.

« J’aime l’Ukraine, mais M. Zelensky a fait un travail terrible, son pays est brisé et des MILLIONS de personnes sont mortes inutilement », a écrit M. Trump.

Le 19 février, M. Zelensky a déclaré que M. Trump se laissait influencer par la désinformation et qu’il sapait les efforts visant à isoler la Russie sur le plan diplomatique.

« Nous avons vu cette désinformation », a déclaré M. Zelensky lors d’une conférence de presse le 19 février. « Nous comprenons qu’elle vient de la Russie. »

Il a également mis en garde contre les tentatives visant à l’écarter du pouvoir en temps de guerre.

« J’aimerais que l’équipe d[u président] Trump obtienne plus de vérité, car tout cela ne profite certainement pas à l’Ukraine. Cela permet de sortir [le président russe Vladimir Poutine] de son isolement. Et je pense que M. Poutine et les Russes sont très heureux que ces questions soient abordées avec eux », a déclaré M. Zelensky aux journalistes.

Keith Kellogg, l’envoyé spécial du président Trump pour la Russie et l’Ukraine, a rencontré le chef du bureau présidentiel ukrainien, Andriy Yermak, le 19 février.

« Andriy Yermak a souligné l’importance pour Keith Kellogg de disposer d’informations complètes et objectives sur les événements qui se déroulent sur le front et sur la capacité et la volonté des Ukrainiens de mettre fin à la guerre par une paix juste et durable », a déclaré le bureau du président ukrainien, dans un communiqué de presse à l’issue de leur rencontre.

« En particulier, des briefings seront organisés pour la partie américaine directement par le commandement militaire et les commandants sur le terrain, ce qui leur permettra d’évaluer la situation réelle sur le champ de bataille. »

Le bureau du président ukrainien a déclaré que M. Yermak avait également affirmé que la Russie manipulait le réseau de soutien international de l’Ukraine à l’aide d’informations trompeuses. Le bureau a ajouté que ce facteur renforçait la nécessité d’une contribution ukrainienne aux négociations.

James Robbins, doyen des universitaires de l’Institut pour la politique mondiale à Washington, a reconnu qu’il serait difficile pour l’Ukraine d’organiser des élections en temps de guerre, mais a déclaré qu’un tel effort affirmerait la légitimité du leadership de Volodymyr Zelensky.

Dans une déclaration envoyée par courriel à Epoch Times le 19 février, M. Robbins a fait remarquer que le président Abraham Lincoln n’avait pas annulé les élections de 1864, permettant au contraire que le vote de cette année-là serve de référendum sur la gestion de la guerre civile américaine par son administration.

M. Robbins a estimé que M. Zelensky « démontrerait son attachement à la démocratie en faisant de même ».

Les commentaires de M. Trump du 19 février montrent également qu’il est prêt à forcer les deux parties à s’asseoir à la table des négociations, a souligné M. Robbins.

Dans une interview accordée au Daily Mail le 19 février, le vice-président JD Vance a déclaré que le président Trump ne se laissait pas convaincre par la Russie et qu’il poursuivait au contraire l’objectif qu’il s’était fixé précédemment, à savoir négocier rapidement la fin du conflit. M. Vance a également prévenu que l’approche actuelle du dirigeant ukrainien ne l’aiderait pas à traiter avec M. Trump.

« L’idée que M. Zelensky va faire changer d’avis le président en disant du mal de lui dans les médias publics […] tous ceux qui connaissent le Président vous diront que c’est une façon atroce de traiter avec cette administration », a ajouté M. Vance.

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