Le président Donald Trump a demandé à Elon Musk, qui dirige le DOGE (Department of Government Efficiency), d’intensifier ses efforts pour identifier les dépenses fédérales potentiellement frauduleuses ou inutiles afin de les réduire, conformément à sa vision d’un gouvernement allégé et de déficits plus faibles.
« Elon fait un excellent travail, mais j’aimerais le voir devenir plus agressif », a écrit M. Trump le 22 février dans un message publié sur Truth Social. « N’oubliez pas que nous avons un pays à sauver, mais en fin de compte, à rendre plus grand que jamais. MAGA ! »
Elon Musk a rapidement réagi en postant lui-même « Je le ferai, M. le Président ».
Le DOGE, créé pour rationaliser les opérations gouvernementales et éliminer le gaspillage, a un mandat de 18 mois avec pour objectif de réduire de 2000 milliards de dollars les dépenses fédérales avant sa dissolution prévue le jour de l’Indépendance 2026. M. Musk a reconnu la nature ambitieuse de cet objectif, déclarant que le fait d’en atteindre ne serait-ce que la moitié constituerait une étape importante dans la lutte contre l’inefficacité.
L’appel lancé par le président Trump à M. Musk, pour qu’il se montre plus agressif avec le DOGE, fait suite à l’apparition de l’entrepreneur de la tech jeudi à la Conférence d’action politique conservatrice (CPAC : Conservative Political Action Conference) près de Washington, où il a promu l’idée de réduire le gaspillage gouvernemental en brandissant une tronçonneuse et en criant « C’est la tronçonneuse de la bureaucratie ! » dans une scène rappelant le président argentin Javier Milei.
Dans une interview accordée à Fox News début février, M. Trump a déclaré qu’il s’attendait à ce que le DOGE « trouve des milliards, des centaines de milliards de dollars de fraudes et d’abus », ajoutant que le peuple américain a voté pour réduire les dépenses gouvernementales imprudentes et inutiles, tout en faisant l’éloge de M. Musk et de sa direction du DOGE, qu’il a qualifiés de « formidables ».
Au cours du mois dernier, M. Musk et les fonctionnaires du DOGE ont agi rapidement et agressivement pour poursuivre les réformes dans les agences fédérales. Le DOGE a récemment déclaré avoir économisé 55 milliards de dollars grâce à l’annulation de subventions, à la vente d’actifs, à des réductions d’effectifs et à la résiliation de contrats et de baux.
M. Trump a récemment pris des mesures supplémentaires pour accélérer ces efforts en signant un décret ordonnant aux agences fédérales de travailler avec le DOGE pour éliminer les réglementations coûteuses ou contradictoires. Ce décret fait suite à une directive antérieure de M. Trump demandant à tous les chefs d’agence de collaborer avec le DOGE afin de réduire les effectifs et de limiter les embauches dans l’ensemble du gouvernement fédéral.
Elon Musk a récemment déclaré que le DOGE devait prendre des mesures audacieuses pour réduire les dépenses fédérales du fait de l’accroissement de la dette nationale et de l’augmentation des coûts associés aux paiements d’intérêts sur cette dette. Dans une interview accordée à Fox News, il a averti que si l’on ne réduit pas les déficits et la dette, Medicare et la sécurité sociale seraient impactés.
« Soit nous résolvons le déficit, soit nous ne ferons que rembourser la dette », a-t-il déclaré. « Il faut résoudre ce problème, sinon il n’y aura plus de soins médicaux, plus de sécurité sociale, plus rien. Il faut le résoudre. »
« Ce n’est pas optionnel », a souligné M. Musk. « L’Amérique fera faillite si ce n’est pas fait. »
Entre-temps, le DOGE et l’administration Trump ont essuyé de vives critiques formulées par de nombreux démocrates du Congrès, qui les accusent d’enquêter sur les agences fédérales sans surveillance ni transparence adéquates du Congrès.
Le DOGE fait également l’objet de nombreuses actions en justice, certaines exigeant le respect de la loi sur les comités consultatifs fédéraux (Federal Advisory Committee Act) afin d’empêcher la prise de décisions privées sans accès public. D’autres contestent son accès aux données ou affirment que sa structure viole la séparation des pouvoirs et affaiblit le contrôle du Congrès.
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