Le président Donald Trump a signé lundi un décret exécutif visant à imposer des sanctions et des interdictions de visa au gouvernement turc à la suite de l’offensive d’Ankara en Syrie du Nord.
La décision a été annoncée par le vice-président Mike Pence et le secrétaire d’État Mike Pompeo devant la Maison-Blanche.
« Le président des États-Unis a appelé le président de la république de Turquie à mettre fin à l’invasion », a dit M. Pence près du Bureau ovale.
« Les États-Unis d’Amérique ne toléreront tout simplement plus l’invasion de la Turquie en Syrie. Nous appelons la Turquie à se retirer, à mettre fin à la violence et à s’asseoir à la table des négociations », a-t-il ajouté aux journalistes.
Mercredi, la Turquie a lancé une incursion dans le nord de la Syrie quelques jours après que le président turc Tayyip Erdogan eut déclaré à M. Trump qu’il avait prévu d’aller de l’avant avec un plan de longue date contre les Kurdes, qui ont combattu le groupe terroriste Daech.
« Pour éviter de subir de nouvelles sanctions imposées par ce nouveau décret, la Turquie doit immédiatement cesser son offensive unilatérale dans le nord-est de la Syrie et reprendre le dialogue avec les États-Unis sur la sécurité dans le nord-est du pays », a dit M. Pompeo.
La Turquie poursuivra son opération en Syrie « avec ou sans le soutien du monde »https://t.co/eX4rP5t3sJ pic.twitter.com/h4dzwa1S7C
— BFMTV (@BFMTV) 15 octobre 2019
Les États-Unis avaient imposé des sanctions aux ministres turcs de la Défense, de l’Intérieur et de l’Énergie, selon le département du Trésor américain.
« Les actions du gouvernement turc mettent en danger des civils innocents et déstabilisent la région, y compris en sapant la campagne pour vaincre Daech », est-il dit dans la déclaration, ajoutant que « la désignation de ces ministères et représentants officiels est le résultat des actions du gouvernement turc qui endommagent la paix, la sécurité et la stabilité dans la région. Nous sommes prêts à imposer des sanctions supplémentaires aux fonctionnaires et entités du Gouvernement turc, si nécessaire. »
Selon CBS News, M. Pence a déclaré que M. Trump avait ordonné une hausse des droits de douane sur l’acier et annulé les négociations sur un accord commercial de 100 milliards de dollars avec la Turquie.
Entre-temps, M. Trump a déclaré que quelque 1 000 soldats quittant la Syrie seraient maintenant redéployés dans la région pour mettre fin à la reprise de Daech.
Thousands of people fled the Syrian town of Ras al Ain as Turkey attacked Kurdish militia positions in northeast Syria. Read more: https://t.co/8cvBwq2Ja6 ? @RodiSad pic.twitter.com/J0BJV3FBdK
— Reuters Pictures (@reuterspictures) 9 octobre 2019
[Traduction : Des milliers de personnes ont fui la ville syrienne de Ras al-Aïn alors que la Turquie attaquait les emplacements de la milice kurde dans le nord-est de la Syrie.
Turkish police use a water cannon to disperse demonstrators during a protest against the ousting of three Kurdish mayors five months after they were elected, in Diyarbakir, Turkey. More photos of the week: https://t.co/VEewV7OcFQ ? Sertac Kayar pic.twitter.com/0vxtPTK0rI
— Reuters Pictures (@reuterspictures) ٢٤ أغسطس ٢٠١٩
Traduction : La police turque utilise un canon à eau pour disperser les manifestants lors d’une manifestation contre l’éviction de trois maires kurdes cinq mois après leur élection, à Diyarbakir, en Turquie. […] 24 août 2019]
« Les troupes américaines qui quittent la Syrie vont maintenant se redéployer et rester dans la région pour surveiller la situation et empêcher que la situation de 2014 ne se reproduise, lorsque la menace de Daech n’a pas été suffisamment prise en compte, ce qui a permis des attaques en Syrie et en Irak », a dit M. Trump dans un communiqué.
Les responsables du Pentagone ont nié vendredi que les États-Unis abandonnent leurs alliés kurdes syriens.
« Nous n’avons pas abandonné les Kurdes. Permettez-moi d’être clair à ce sujet », a déclaré le ministre de la Défense, Mark Esper, aux journalistes. « Nous ne les avons pas abandonnés. Personne n’a donné son feu vert à cette opération par la Turquie, bien au contraire. Nous avons fait pression à tous les niveaux pour que les Turcs ne commencent pas cette opération. »
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