Les deux prévenus, qui assurent ne s’être même pas embrassés, ont écopé de peines inférieures de quelques semaines à peine à celles prononcées en première instance le 4 octobre, en dépit d’une importante mobilisation et médiatisation de cette affaire du « bisou ».
Lui a été condamné à quatre mois de prison ferme pour « atteinte à la pudeur » et « outrage à fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions », et elle à deux mois pour le seul premier chef d’inculpation.
À l’audience de mercredi, cette menue blonde aux cheveux sagement tirés, s’est effondrée en pleurs lorsque le président a lu devant une salle comble la déposition des policiers décrivant un acte sexuel en cours lors de l’interpellation la nuit du 1er octobre dans une banlieue huppée de Tunis.
Elle assure qu’ils s’étaient garés sur le bord de la route après une dispute, et que son ami l’avait simplement prise dans ses bras lorsque des policiers en civil ont mené un contrôle et l’ont sorti de la voiture sans ménagement.
Grand et les cheveux coupés ras, le touriste français, cadre dans une société marseillaise, a confirmé aux juges par le truchement d’un interprète avoir tenté de filmer les policiers pour dénoncer leur comportement agressif.
Une dizaine d’avocats de la défense ont réclamé un acquittement. La majorité plaidait bénévolement pour une affaire qui a déclenché une polémique en Tunisie sur la surveillance des moeurs et le retour des exactions policières.
Ils ont listé d’innombrables manquements à la procédure pénale, notamment le fait que les prévenus ont été entendus sans être en garde à vue, et en arabe alors que le Français, bien que d’origine algérienne, ne comprend pas cette langue.
« C’est normal qu’il réagisse mal quand on bafoue ses droits fondamentaux », a souligné Me Ghazi Mrabet, dont le client est accusé d’avoir invectivé les policiers.
Il a souligné la « mauvaise foi » des policiers, qui ont selon lui cherché à se venger après avoir été mis en cause.
« Cette affaire concentre un peu tous les problèmes de la justice et de la police. Les abus de pouvoirs, le non-respect des procédures, le non-respect du citoyen et de ses droits, les atteintes à la liberté individuelle », a estimé l’ancienne députée de la Constituante Nadia Chaabane, membre du comité de soutien aux deux condamnés.
L’affaire « ne devrait pas arriver là (devant le tribunal). Le problème, c’est que l’on a des juges qui aujourd’hui eux-même acceptent toutes les entorses et les atteintes aux procédures », a-t-elle déploré.
Le jugement est attendu dans la soirée.
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