Elon Musk a déclaré que Twitter avait agi sur ordre du gouvernement pour supprimer la liberté d’expression, ses remarques arrivant à chaud après la publication d’une foule de documents lèvant le voile sur certaines des manœuvres de censure de la plateforme autour de l’élection présidentielle de 2020.
« Si Twitter agissait de son propre chef pour supprimer la liberté d’expression, ce ne serait pas une violation du premier amendement, mais s’il a agi sous les ordres du gouvernement pour supprimer la liberté d’expression, sans contrôle judiciaire, ça oui, ça l’est », a déclaré Musk dans un tweet vendredi dernier.
Les commentaires d’Elon Musk survenaient suite au dévoilement vendredi d’une série de communications internes de Twitter qui donnent un aperçu des mesures prises par le personnel pour supprimer la couverture explosive du New York Post sur le portable de Hunter Biden.
Suppression de la liberté d’expression
Après avoir précédemment annoncé la divulgation imminente des dossiers internes de Twitter sur la « suppression de la liberté d’expression » de l’entreprise, Elon Musk a partagé vendredi un fil de discussion du journaliste indépendant Matt Taibbi, qui a détaillé une série de communications internes de Twitter donnant un aperçu des diverses actions prises par le personnel de la plateforme, y compris autour du scandale de Hunter Biden.
Epoch Times n’a pas été en mesure de vérifier de manière indépendante le contenu des divulgations.
Dans l’un de ses posts, Matt Taibbi a mis en avant une capture d’écran d’un courriel en interne de Twitter daté du 24 octobre 2020. On y voit un cadre de Twitter partager une liste de cinq tweets prétendument identifiés par des membres de la campagne de Joe Biden.
Matt Taibbi a écrit en commentaire : « En 2020, les demandes d’acteurs connectés pour supprimer des tweets étaient une routine. Un cadre écrivait à un autre : ‘À revoir de la part de l’équipe Biden’. La réponse revenait : ‘Traité’. »
Elon Musk a répondu « Traité » au tweet de Matt Taibbi, ajoutant trois émojis feu. Et de commenter : « Si ce n’est pas une violation du premier amendement de la Constitution, qu’est‑ce que c’est ? »
8. By 2020, requests from connected actors to delete tweets were routine. One executive would write to another: “More to review from the Biden team.” The reply would come back: “Handled.” pic.twitter.com/mnv0YZI4af
— Matt Taibbi (@mtaibbi) December 2, 2022
Le compte Twitter @hodgetwins, tenu par deux comédiens conservateurs, a répondu : « C’est à 100%, une collusion entre le gouvernement et les Big Tech pour violer le premier amendement. »
C’est alors qu’Elon Musk a écrit que si Twitter, en tant qu’entité privée avait agi de son propre chef, il n’aurait pas violé le premier amendement, mais « agir sous les ordres du gouvernement pour supprimer la liberté d’expression, sans contrôle judiciaire, ça oui, ça l’est ».
Le premier amendement garantit la protection de la liberté d’expression, de la presse, de réunion et de religion :
« Le Congrès ne fera aucune loi concernant l’établissement d’une religion ou interdisant son libre exercice, ou restreignant la liberté de parole ou de la presse, ou le droit du peuple de se réunir pacifiquement et d’adresser des pétitions au gouvernement pour le redressement des griefs. »
Epoch Times a contacté la Maison Blanche pour une demande de commentaires sur les remarques d’Elon Musk.
« Parlez‑en à l’administration Trump »
Certains utilisateurs de Twitter ont réfuté l’affirmation de Musk selon laquelle les actions de Twitter équivalaient à une violation du premier amendement en soulignant qu’à l’époque, l’ancien président Donald Trump était au pouvoir, et non Joe Biden.
« Vous devriez en parler à l’administration Trump puisqu’il était président à l’époque », a écrit le compte @MuellerSheWrote, avec un certain nombre d’utilisateurs éminents de Twitter avançant essentiellement le même argument.
L’avocate Jenna Ellis, qui représentait la campagne Trump de 2020, a réfuté cet argument.
« Lol RIP les réponses qui supposent que chaque bureau élu était contrôlé par les républicains en 2020… le ‘gouvernement’ est plus qu’une branche et un bureau, les enfants », a‑t‑elle écrit dans un tweet.
Jenna Ellis a suggéré que les révélations de Twitter justifient également les affirmations de longue date de Trump selon lesquelles les grandes entreprises technologiques ont influencé l’élection présidentielle de 2020 en faveur de son rival.
« Trump avait raison. C’était littéralement la base de ses poursuites contre les Big Tech », a déclaré Jenna Ellis dans un autre tweet.
Jenna Ellis faisait référence au procès intenté par Trump contre Twitter, Facebook et Google après que les entreprises ont suspendu ses comptes en raison de ses commentaires suivant l’incident du 6 janvier au Capitole.
« C’est en train de détruire le pays », déclarait Trump à l’époque en parlant du contrôle des médias sociaux sur le discours politique aux États‑Unis.
Twitter, Facebook et Google ont déclaré en janvier qu’ils avaient interdit Donald Trump en raison de ses affirmations selon lesquelles l’élection du 3 novembre avait été volée et qu’il avait contribué aux violences du 6 janvier.
Après avoir pris le contrôle de Twitter, Elon Musk a rétabli un certain nombre de comptes suspendus, dont celui de Donald Trump.
Bien que l’ancien président n’ait pas encore publié de messages sur Twitter, il a commenté les révélations des Twitter Files sur Truth Social.
« Diverses formes de fraude gouvernementale »
Donald Trump a déclaré sur Truth Social que les divulgations de Twitter devraient être considérées comme une preuve que les Big Tech étaient impliquées dans des manœuvres destinées à influencer le résultat de l’élection de 2020.
« Wow ! C’est une très grosse histoire sur Twitter et d’autres formes de fraude gouvernementale, y compris, spécifiquement, la fraude électorale », a écrit Trump.
« Je suis heureux que tout le monde soit désormais éclairé sur ce que je dis haut et fort depuis deux ans, à savoir que l’élection présidentielle de 2020 a été truquée et volée par une combinaison de démocrates, de Big Tech, de ‘forces de l’ordre’ et d’autres acteurs corrompus. »
« Le même niveau de fraude a eu lieu avec les autres Big Tech, si ce n’est encore plus (si c’est possible ?) »
« Nous vivons dans un PAYS TRÈS CORROMPU. »
Enquête du Congrès
Pendant ce temps, James Comer, le républicain à la tête de la commission de surveillance de la Chambre des représentants a annoncé que le personnel de Twitter impliqué dans la suppression de l’histoire du portable d’Hunter Biden avant les élections présidentielles de 2020 devrait faire face au Congrès et témoigner de ses actions.
Le représentant James Comer (Parti républicain‑Kentucky), a fait cette déclaration lors d’une apparition vendredi sur Fox News, juste après que Musk ait partagé le fil de Matt Taibbi.
« Chaque employé de Twitter qui a été impliqué dans la suppression de l’histoire du portable de Hunter Biden aura l’occasion de se présenter devant le Congrès et d’expliquer ses actions au peuple américain », a déclaré James Comer.
« Marquer cet article comme dangereux »
Afin de supprimer l’article de Hunter Biden, les dirigeants de Twitter l’ont marqué comme « dangereux », limitant sa diffusion et bloquant même son partage via la fonction message privé, a déclaré Matt Taibbi.
Le journaliste a noté que de telles restrictions étaient généralement réservées à des contenus pédopornographiques.
Les messages entre les cadres des départements de communication et de politique de Twitter, partagés par Matt Taibbi dans des captures d’écran, montrent une certaine confusion sur les actions prises, avec un cadre de communication écrivant : « J’ai du mal à comprendre la base politique pour marquer cela comme dangereux. »
Les divulgations montrent que tant les démocrates que les républicains avaient accès au système de censure de Twitter et que chaque camp a déposé diverses demandes et plaintes auprès du personnel de la plateforme de médias sociaux. Mais en raison des convictions majoritairement orientées à gauche des employés de Twitter, les démocrates avaient plus de possibilités de faire valoir leurs arguments, a déclaré Matt Taibbi.
« Ce n’est que le début »
Dans son interview sur Fox News, James Comer a déclaré que « cette histoire n’est que le début », ajoutant que « nous allons faire comparaître chaque personne de Twitter impliquée dans cette affaire devant la commission de surveillance de la Chambre des représentants dès que possible ».
Epoch Times a fait une demande de commentaire auprès de Twitter concernant la déclaration de James Comer.
Dans son fil, Matt Taibbi a annoncé qu’il y en aura encore « bien plus à venir » et a promis des réponses aux questions autour de sujets tels que « le shadow‑banning, le boosting, le nombre d’abonnés, le sort de divers comptes personnels, et plus encore ».
Elon Musk a signalé qu’un deuxième « épisode » sera publié samedi.
Caden Pearson a contribué à cet article.
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